— Demande de partenariat

Gwangju, 2018. Ville de la seconde chance. On fuit son passé, l'enterre, l'oublie. On est ici pour recommencer, encore, parce qu'on est lâche ou parce qu'on s'est donné les moyens. Gwangju, l'échappée

busan, 2018. Ville portuaire où les costumes fréquentent les tailleurs, où les talons sur le macadam claquent au rythme de la houle des vagues...
Au milieu de cette mégapole si bien organisée, des adultes en devenir se battent la première place parce que la dernière place n’existe pas. Ici, où tout n’est qu’apparence : joli visage, jolie voiture, jolie demeure ; ce que tu as détermine ce que tu es. Mais personne ne remarque plus cette cassure pourtant si nette qui se crée entre les impératifs sociaux et la réalité. Une jeunesse que l’on édifie et qui s’écroule sous la pression et ces règles conservatrices qu’on lui impose au prix de rêves et d’une personnalité qu’elle n’arrive même plus à avoir. Formatée pour la même réussite qu’ils ne seront qu’une poignée à atteindre.
Alors quand vient le soir, la ville se divise. Il y a ceux qui rêvent, parce que demain tout ira mieux et il y a ceux qui ferment les yeux pour toujours, parce que l’espoir n’existe pas. Puis il y a les autres, ceux qui luttent pour les garder ouvert, et espérer encore un peu.
La jeunesse de Busan y croit encore. Les étoiles comme seule protection dans cette nuit noire, ils profitent de tout ce qui leur est interdit pour être eux-même le temps d’une soirée et envoyer valser toutes les contraintes de la moralité. Noyer le chagrin avec des fonds bouteilles, vomir la peur dans les chiottes de sa meilleure amie, se faire aimer quelques minutes..
Plus personne ne voit, qu’à la lumière des réverbères, l’espoir est mort, mais ils cherchent encore.

Le pays du soleil levant a toujours été connu pour de nombreuses choses. Pour son stoïcisme face aux catastrophes naturelles, et pour sa vivacité à se remettre debout. Pour sa nourriture saine et variée. Pour ses emblèmes de télévision dont les plus grands se souvenaient et que les plus petits découvraient. Pour son excentricité colorée. Pour ses paysages à couper le souffle et ses villes pleines. Mais aussi, et surtout, pour la sécurité qui règnait en son sein.
De nombreux organismes avaient le même avis : le Japon était l'un des pays les plus sûrs au monde – si ce n'était le plus sûr.
Se promener dans la rue n'était pas un souci, on y était tranquille. La sûreté roulait paisiblement dans chaque quartier, offrant un taux de criminalité plutôt bas par rapport aux autres nations. Le taux d'homicides volontaire était d'ailleurs connu pour être l'un des plus petits au monde.
Des statistiques nobles pour un pays dont la population savait se tenir.

Mais plus maintenant.
Les choses ont changé, et rien n'était certain. Tout s'écroulait, ou tout explosait.
La criminalité grimpa, retraçant un chemin vers le haut plutôt que de continuer sa route vers le bas. Pourquoi ? Comment ? Quand ? Personne ne savait. Personne ne comprenait. Tout le monde devait faire face à ce revirement de situation.
Dans la pénombre, des ombres s'abattaient progressivement, prenant peu à peu les commandes. L'on disait même que d'ici quelques années, cette obscurité aura le pouvoir complet sur l'ensemble des terres nippones. La mafia étendait son territoire, ses ressources, ses secrets. Elle possèdait de plus en plus d'entreprises, de groupes, de personnes. Certains policiers étaient noircis. Par l'argent, la plupart du temps, mais aussi par la vengeance parfois ou tout simplement par l'envie de pouvoir, aussi minime soit-il. Certains individus sombraient et tombaient dans les abysses de l'illégalité. D'autres se laissaient emporter par leurs pulsions, par leurs désirs égoïstes. Certains agissaient par pur orgueil, ou pour l'obtention d'un contrôle total sur la population. Il existait même une rumeur qui disait qu'un individu opérait anonymement dans le dos des tokyoïtes et l'on chuchotait qu'il connaissait tous leurs secrets. D'autres, quant à eux, restaient debout et luttaient. D'autres encore préféraient rester silencieux, et attendre que le nuage grise ne passe. La sûreté n'était plus de mise dans les rues et la confiance était perdue. Le doute règnait, et l'insécurité chatouillait les habitants.

On manipule, on ment, on trahit.
On achète, on vend, on s'endette.