Peut-être qu’elle n’aurait pas dû plaisanter avec leur présence en ces lieux, ou leurs manques d’aptitudes en terme de ninja, le karma semblait, somme toute, s’abattre sur elles!! Heureusement pour elles deux, Yurina avait pris sur elle de se dissimuler de la vue du gardien, elle ne savait pas quelle serait la punition pour avoir enfreint leur couvre-feu mais, si tôt après leurs débuts, elle ne voulait pas le découvrir. Sans compter que leur nouvelle manager ne semblait pas des plus compréhensives, juste de penser à la colère de Shiraki-san devant leurs désobéissances, elle en avait le cœur en mode panique. Elle? Redouter quelqu’un? Il fallait quand même avouer que leur dirigeante, elle la craignait un peu… et surtout, ce groupe, cette carrière entamée, c’était un peu sa porte de sortie de son existence contrôlée.
Accroupie derrière le canapé, le souffle coupé, le cœur battant, elle avait fermé les yeux en entendant le gardien parler. Ça aurait été tellement simple de se relever, d’avouer avoir eu envie de thé, de s’excuser, et de prendre la fuite… mais non. Plutôt que de réagir comme un être humain normal, elle était restée recroquevillée, attendant qu’il daigne refermer la porte… à clé? Si elle avait cru se calmer en se retrouvant seule avec Nana, ça n’allait pas, mais alors là pas du tout. Elle ne voyait aucune issue! En pleine angoisse, elle avait cligné des yeux, attendus, et elle n’était revenue à elle qu’en entendant la voix de sa camarade. « Juste ici ! » … Dans le noir, agiter ta main ne va pas l’aider. Elle avait rapidement compris ça. « Guides toi à ma voix. » voyant la lumière du téléphone de l’idole, elle s’e approcha, posant finalement ne main sur son avant-bras.
Sa voix n’était qu’un chuchotement, elle craignait vraiment le retour du gardien, et le fait qu’elles seraient vraiment dans la merde. Ça ferait plaisir à Shoko ça tiens, si elle perdait la face et se faisait gronder, et il était catégoriquement hors de question qu’elle donne la moindre satisfaction à cette gueuse! Elle avait soupiré, sa cervelle marchant à 110 milles à l’heure, en quête d’une solution. « Ok. On est enfermées ici… » No Shit Sherlock? Elle avait soupiré, plissant les yeux dans l’obscurité pour trouver une issue. Ses iris se posèrent sur la fenêtre…. La salle de repos était au rez-de-chaussé, elles pourraient fuir… Mais après? « On pourrait sortir par la fenêtre… » Elle se mordit la lèvre, songeuse, attendant le verdict de sa complice .Elle savait bien, que sortir ne serait pas le plus ardu, après, il faudrait regagner leurs dortoirs sans être vues. Et là, franchement, elle doutait de ses talents de ninja…
Qui aurait cru qu'un jour cette situation arriverait ? Étant naturellement honnête, j'aurai pu faire, plus au moins, face au gardien pour lui expliquer la situation mais bizarrement, le fait d'être prise sur le faite et de devoir faire face à une punition m'avait fait agir autrement, un peu comme Yurina, je suppose, vu sa réaction. En soi, comme on se l'était déjà dit, on ne méritait pas la prison pour avoir discuter autour d'une tasse de thé sans voir l'heure passer mais quand même.. Peut être que l'idée d'avoir une étiquette de délinquante qui ne respecte pas le couvre feu injustement collée sur la tête ne me plaisait pas ? Peut-être qu'on ne nous aurait pas cru si aurait dit qu'on n'avait pas fait exprès ? Ou peut être qu'on partait beaucoup trop loin et qu'on s'imaginait le pire alors que finalement on aurait pu avoir qu'une petite remarque de la part du gardien ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c'est que par instinct, on venait d'aggraver plus la situation en se cachant qu'en se dévoilant. Prions pour qu'on puisse sortir d'ici sans se faire remarquer..
La panique se faisait ressentir à travers tout mon corps.. Jouée les délinquantes en fuite, ça n'a jamais été une des mes plus grandes compétences et j'avoue avoir du mal à voir comment on pourrait se sortir de cette situation aussi discrètement que possible.. La voix de Yurina me rassurait, elle était encore là, même si ça aurait été dur qu'elle quitte la pièce mais le stresse ça te fait dire et penser n'importe quoi. J'essayais de me fier à sa voix mais j'avais l'impression qu'elle faisait écho dans la pièce et qu'elle pouvait venir aussi bien de droite que de gauche.. Toutes mes émotions me désorientaient complètement. Je sursautais légèrement lorsque la main de mon amie se posait sur mon bras. Je savais qu'on allait se rejoindre mais j'ai quand même pensé pendant quelques secondes à un esprit qui venait nous faire peur.. La paranoïa est aussi de la partie, sinon ce n'est pas drôle ! J'agrippais légèrement le haut de Yurina, je voulais être sûre de ne pas la perdre à nouveau dans la pénombre et ça me rassurait de la savoir juste à côté de moi. J'hochais la tête positivement à la remarque de ma coéquipière, nous étions bel et bien enfermées dans la pièce. « Je crois que la fenêtre est notre seule issue de toute façon.. » Heureusement que la salle se trouvait au rez-de-chaussée sinon on aurait pu passer la nuit ici.. Parce qu'à moins d'être une espionne envoyée par le gouvernement, je pense qu'aucunes de nous deux puissent crocheter une serrure comme dans les films.. J'observais les alentours, ma vision commençait petit à petit à s'habituer au noir et je commençais à distinguer les objets. La fenêtre n'était pas si difficile à voir puisque la seule petite partie de lumière de la pièce venait de celle-ci. L'agence avait installé des petites lumières sur les murs de l'école.. Et certainement des.. « Il faut qu'on fasse attention aux caméras.. » disais-je en chuchotant toujours alors que nous arrivions toutes les deux près de la fenêtre. J'avais déjà pensé à l'idée d'appeler ma meilleure amie à la rescousse mais je ne voulais pas lui faire courir le risque de se faire prendre elle aussi et d'avoir une punition encore plus injustement que nous. Il valait mieux ne mêler personnes à ça.. Puis je suis certaine qu'on peut s'en sortir toutes les deux. Je me redressais légèrement afin d'ouvrir la fenêtre le plus lentement possible afin de ne pas faire de bruit de grincements ou quoi que ce soit. Je regardais dehors et j'avais l'impression d'être d'en un endroit inconnu. C'était la première fois que je voyais l'agence dans le noir, j'avais l'impression de ne plus rien reconnaître. « Tu sais où sont les dortoirs.. ? Je suis perdue.. » avouais-je un peu honteusement en regardant Yurina sans vraiment bien distinguer ses traits du visage.
Comme une véritable pro de l’entrée – ou dans ce cas-ci, fuite – à infraction, notre demoiselle avait attiré sa complice près de la fenêtre. Elles auraient eu un tas d’autre solution, depuis les dernières minutes, à commencer par dire la vérité… mais il était trop tard. Non seulement l’anxiété leur avait fait perdre toute logique et se cacher mais en prime… Yurina ne voulait pas être surveillée par l’Agence. Elle avait quelques squelettes dans son placard qu’elle ne voulait pas vraiment voir exposé au grand jour. Regardant sa camarade ouvrir la fenêtre sans un bruit, elle s’était approchée pour juger de la hauteur du sol. Sortir par-là irait… Elle n’aurait su dire pourquoi, mais jouer ainsi les évadées éveillait en elle une drôle d’excitation, comme si elle bafouait les règles. Un sourire brillait sur ses lèvres. Sa pauvre amie elle, semblait beaucoup plus paniquée… elle espérait qu’elle ne s’évanouisse pas pendant l’opération. Soyons franc, en cas d’urgence, elle la laisserait derrière. Yurina n’était pas du genre altruiste ou loyal. Ses mains s’étaient posées sur le rebord de la fenêtre, elle avait regardé en bas. « Oui. Je crois que d’un bond, on ne devrait avoir aucun souci. Tu me suis? »
… Pour une fille de bonne famille, tu as l’air rudement habituée de t’évader. Il faut dire que depuis quelques mois, elle avait usé d’ingéniosité pour se rendre au dortoir de son cabot sans être vu. Elle avait désormais une capacité hors pair pour éviter les caméras de surveillance et rentrer à l’Agence sans attirer l’attention. Une fois dehors, ça irait! « Ne t’en fais pas pour ça, je sais ou sont nos chambres. J’ai ………. Disons que j’ai de l’expérience. » Elle n’allait quand même pas lui dire qu’elle se tapait le chanteur principal des F!GHTERS ! Ça suffisait les confidences pour ce soir-là. Sans lui demander son avis, elle s’était hissée sur le rebord de la fenêtre et avait enjambé celui-ci, assise là, les jambes dans le vide. Le sol n’était pas trop loin, elle avait quand même laissé ses yeux s’habituer à l’obscurité, histoire de bien tomber. « Une fois en bas, longe le mur. Je t’expliquerai ou aller. » Sans un mot de plus, elle s’était poussée vers l’avant, plongeant vers dehors.
Ses pieds heurtèrent le gazon, sans un soucis, elle avait pris la peine de plier les genoux, clairement, elle avait fait ça avant. Se redressant lentement en se callant contre le mur, dans la pénombre, elle releva son minois vers la fenêtre, attendant que Nana lui emboite le pas. Clairement, si elle faisait sa fragile, elle la laisserait là et ça serait sa parole contre la sienne. Soupirant, impatiente, elle avait quand même encouragé la plus timide des SN d’un : « Je suis là. Allez viens! » Oui Nana… saute dans le vide et ne demande surtout pas à ta ninja de comparse pourquoi elle est plus douée que précédemment avoué en évasion.
La situation était stressante bien qu'elle avait aussi un côté assez drôle et surprenant. Je pense que si on s'en sort indemne de cette fugue digne des plus grands films hollywoodiens, on finira par en rigoler quand la pression sera retombée dans les jours à venir. Enfin, je n'ai jamais eu ce genre de situation pour pouvoir savoir si on en rigole vraiment une fois passée ou au contraire. « Oui je te suis ! » Clairement, ce n'est pas moi qui allait gérer la situation. J'ai toujours été quelqu'un de très peureuse, qui n'ose pas affronter des dangers et qui préfère avoir son petit confort de sécurité, ses petites habitudes. Je suis pas du tout dans mon élément actuellement. Heureusement que ma camarade est beaucoup plus sûre d'elle et qu'elle prend automatiquement le rôle du leader dans cette mission de discrétion sinon ça aurait été très dur de s'enfuir de cette pièce. « Parfait, tu me rassures.. » disais-je en sentant déjà un poids en moins sur les épaules. Je ne voulais pas lui demander pourquoi elle avait de l'expérience dans le domaine comme elle le disait elle même. Ce n'est pas le moment d'être curieuse et de se poser des questions à ce sujet là. De toute façon, ça ne me regarde absolument pas si elle sort la nuit de l'agence. Du moment qu'elle ne se fasse pas prendre, c'est le plus important. Je n'ai pas envie de la voir virée du groupe à cause de ses sorties. Et qui sait ? Peut-être qu'après toute cette adrénaline que mon corps reçoit, il en redemandera encore ? Peut-être que moi aussi un jour, j'aurais envie de prendre ce genre de risques ? De devenir un peu plus rebelle ? La bonne blague. Je me sentirais trop coupable de faire ça.
J'observais ma collègue ninja passer de l'autre côté de la fenêtre sans pratiquement aucun soucis.. Elle a fait ça toute sa vie ou comment ça se passe ? Rien que l'idée de regarder par la fenêtre me fait paniquer. C'est pas spécialement haut mais il faut quand même quelques secondes avant que nos pieds atteignent l'herbe. Je me pinçais les lèvres et respirait grandement pour essayer de me détendre et de me rassurer. Je peux le faire. Yurina l'a fait, elle va bien. Je ne risque rien. Les encouragements de mon amie me donnaient plus de confiance en moi. Je ne voulais pas la décevoir, je ne voulais pas être un boulet pour elle et je ne voulais pas rester ici nous plus jusqu'à me faire prendre. Prise d'un élan de courage immense, je sautais à mon tour par la fenêtre en retenant un bon gros cri qui aurait pu réveiller le monde entier. Bon, l'atterrissage n'est pas aussi professionnel que celui de Yurina et mes fesses atteignaient le sol après avoir perdue l'équilibre en retombant sur mes pieds. Rien de cassés, sûrement un futur bleu sur mon postérieur mais ça passe. Je me relève, ne prenant pas le temps de retirer l'herbe qui se trouve certainement sur mon pantalon, avant de rejoindre ma camarade, longeant le mur comme elle me l'avait dit juste avant. Une fois à son niveau, je m'arrête. « On va où maintenant.. ? » chuchotais-je avec appréhension. Je ne savais pas si le plus dur était passé ou si il était à venir.
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LITTLE WOLF.
