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 I will end you ft. NAONA

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Invité
Anonymous
     Dim 11 Mar - 22:33
I will end you ☽ Elle était capable de castrer un animal à froid, elle en avait la certitude. Jamais dans sa vie une révélation ne lui avait semblée plus claire, sans équivoque que celle-là. Quel que soit les années d’études nécessaires pour qu’un professionnel des soins animaux puisse pratiquer une telle chirurgie, ce soir-là, en mettant les pieds dans l’appartement qu’elle partageait avec le plus con des F!GHTERS – euphémisme, du Japon tout entier – elle se sentait apte à réaliser ce miracle! Et qui sait, si on lui offrait la chance, elle ne doutait pas d’être capable de faire de la chirurgie plastique maison avec sa sale gueule de gueux! Dès qu’elle était entrée dans le logement, ses iris s’étaient mis à parcourir les lieux connus furtivement, remarquant de léger changements – genre la disparition de tout ce qui était laid et pauvre – dans l’appartement. Chaque pièce reflétait le moindre constat, que ça soit le salon ou les maudits souliers défoncés avaient cessés d’orner la table basse, ou la salle de bain, qui n’était plus un cimetière à bas sales … ou cet oreiller trop vieille, usée, qui avait discrètement disparue du lit. Elle avait pincé les lèvres, la fureur prenant le dessus sur l’inquiétude, alors que la conclusion logique se présenta avec la force d’un coup en plein ventre : violent, inattendu : Naoto était parti.

Cette simple constatation aurait dû la réjouir, il y avait matière à célébrer, ne tenait-elle pas de se débarrasser de lui depuis leurs égarements de Noël? Après tout, elle l’évitait comme la peste, enterrant chaque tentative de communication sous une montagne de mépris. C’était ce qu’elle voulait non? Le larguer, le ficher à la rue et le retrouver sous un pont comme le cabot errant qu’il était en réalité? Non? Alors pourquoi est-ce que son être entier s’enflammait d’une fureur sans nom, en constatant qu’il avait agis le premier? Elle avait prévu le jeter, un jour, quand elle aurait le temps, mais elle aurait agis avec dignité elle … en le gardant enchainé pour qu’il sache, que même répudié, il lui devait toujours soumission et exclusivité. Comme un vieux jouet désuet au fond d’un placard, qui prend la poussière, en espérant qu’elle veuille bien de lui. C’est comme ça que ça devait se passer entre eux, pas autrement, certainement pas comme ça! Un fuite de lâche! Et pour couronner le tout, il fallait que leur enfant, déboussolé à n’en point douter par cet abandon irresponsable, crache sans arrêt sur la chanteuse dès qu’elle tentait une approche, la fusillant de ses iris mauvais, comme pour l’accuser d’avoir fait partir le seul parent qu’il appréciait. Super.

Soupirant devant la nouvelle tentative de morsure d’un Kaiti hargneux, elle s’empara de son sac, de ses clés, avec la ferme intention de refaire le portait au chanteur principal du pire groupe de tous les temps. Elle voyait rouge. Sans trop savoir comment elle s’était déplacée sans faire un meurtre, Yurina arriva finalement à l’Agence, et grimpa quatre à quatre les marches menant aux dortoirs des Idoles. Usant de ses propres clés, elle s’y engouffra, suivant le même chemin que lorsqu’elle allait rejoindre Gabriel pour des leçons privées. L’envie de lui arracher sa masculinité l’étouffer avec comme certains moins originaux faisaient avec des bas était des plus pressantes. Peut-être qu’elle devrait consulter, quand même ses désirs les plus assassins comprenaient la queue de ce putin de connard! Se plantant devant la porte, elle cogna une fois, puis deux. Si Taiki était là, elle allait le trucider en premier. Lorsqu’enfin on daigna lui ouvrir, ses iris sombres se posèrent sur son ‘’hôte’’. Ses lèvres s’étaient étirées dans un sourire mielleux, alors qu’elle mettait son pied dans l’entrebâillement de la porte pour l’empêcher de la foutre dehors. « Je savais que t’étais con. Mais j’ignorais que j’avais affaire à un champion mondial! »

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— I'M MADE IN JAPAN —
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Koike Naoto
     Lun 12 Mar - 21:52
I will end you ☽Faire un vide, reprendre à zéro. Comme son nom de scène. Naoto avait écouté les Supernova discutées, savait quand était le meilleur moment. Il avait pris ses quelques affaires dans le trop grand appartement qu’avait Yurina. Ça n’avait pas été bien long. Il avait passé bien une heure à câliner Kaiti, en s’excuser de le laisser. Il s’était un peu trop attaché à cette sale boule de poil, définitivement trop. Il lui avait expliqué pourquoi il partait, s’était excusé plusieurs fois de le laisser tout seul. Il trouverait un moyen de le voler, de le kidnapper, mais concrètement, ses papiers n’étaient pas à son nom. Une erreur de débutant. Posant ses lèvres sur la tête du chat, il le lâcha avant d’attraper ses affaires, remettant son masque devant son visage, capuche sur la tête, Naoto quitta l’appartement sans se retourner.

Yurina ne remarquerait probablement pas. Ces conneries avaient assez duré. Il avait besoin d’espace, besoin de vivre, loin d’elle. Ça prenait de trop grandes proportions. Tout prenaient de trop grandes proportions. Il voulait retourner un an en arrière, quand on ne lui demandait rien, qu’on le laissait tranquille, dans sa petite vie pathétique et ennuyeuse. Ça lui manquait, ça lui semblait si loin. Jetant ses affaires dans un coin de la chambre, il se laissa tomber sur son lit, fixant le plafond. Devait-il aller voir sa mère ? Ne pas la voir ? Une fois encore, il relut sa lettre, connaissant les phrases par cœur. Que pouvait-il lui dire ? Lui raconter de ces années ? Il devait peut-être donner signe de vie à Sae. Son regard se posa sur le lit de Taiki. Jamais là quand on avait besoin de lui.

Un sursaut le prit quand on frappa à la porte. Il avait oublié ses clés ? Ou Naoto oubliait-il qui il avait quitté ? Enfin quitter. Ils n’étaient pas ensemble, ne l’avaient jamais été. Son regard se posa sur elle, il lui rendit le même sourire. « Hey. » Elle ne l’aurait plus, il en avait eu assez. Ses yeux se posèrent sur le pied qu’elle coinça dans la porte pour la bloquer. Il la fixa alors qu’elle parlait, ne pouvant contenir un rire sardonique. « Ahw… Même après tout ce temps, tu me connaissais donc si mal ? » Il leva la tête, laissant son sourire se dissiper un peu. Il s’était promis de ne plus jouer à ça avec elle, ne plus se laisser avoir dans ce cercle vicieux. « Je pensais que le message était assez clair ? » C’était fini, il ne voulait plus de ces conneries. « Dégage d’ici, c’était marrant au début, maintenant c’est juste chiant. » Elle pouvait bien comprendre ça ? Oh, il savait que non. Il la connaissait assez. Mais il ne la laisserait plus prendre l’ascendant.

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     Lun 12 Mar - 22:38
I will end you ☽ Dès que la porte s’ouvrit sur l’abruti qui devait bien la dépasser d’une tête, sur son sourire faussement doux, la jeune héritière fut prise d’une envie irrépressible de lui arracher, d’enfoncer ses ongles dans cette peau si lisse, de retravailler cet air mensonger. Il ne lui fallut d’ailleurs pas plus d’une seconde – voir deux, pour que ses lèvres se pincent en un air dédaigneux et qu’elle l’attaque de paroles féroces. Comme si son attitude de débile léger – son naturel quoi – ne suffisait pas à la gonfler outre mesure, il fallut qu’en prime il se permette un rire sans joie, un son dégueulasse qui ne fit que rehausser d’un cran le mépris qui grimpait en elle, elle avait laissé un grognement mourir dans sa gorge, sévère. Bras croisés, le cœur battant au même rythme que la rage qui lui brouillait les pensées, elle resta là un moment, attendant qu’il parle, qu’il se justifie, que ses deux neurones connectent et réalisent la bêtise qu’il avait faite. Sérieusement, elle était trop généreuse, ne serait-ce que de le laisser s’expliquer, elle mériterait d’avoir une subvention pour avoir adopté un tel déficient! Sauf que voilà, plutôt que de faire taire cette amertume qui grimpait en elle, lui tordait les entrailles, plutôt que de calmer le démon en elle, il fallait qu’il lui confirme s’être volontairement enfuit de ses filets. Première erreur. Ses prunelles s’était illuminées de cette même rancœur qui l’habitait trop souvent, de ce refus catégorique de se faire dire non, que cette interdiction silencieuse. Ne lui avait-elle pas dit, des mois plus tôt, qu’elle le tuerait s’il tentait de lui échapper? Elle en pensait chaque mots… et plutôt que de la laisser voir que ça l’affectait, sa petite rébellion de sous homme, elle haussa les épaules.

Yurina avait fait un pas en avant, torse bombé, comme si vraiment elle pouvait se montrer menaçante perchée sur ses escarpins. D’un geste de main, elle l’avait bousculé, sans douceur, dans un : « Fermes-la. Pousses toi! » Alors qu’elle pénétrait dans sa chambre sans demander la permission. Et pourquoi l’aurait-elle fait? – sa blessure s’était transformée en un besoin cuisant de le frapper pile où ça faisait mal. « T’as fini ta crise, c’est beau? » non parce que clairement, c’était son tour maintenant! Ses pas l’avaient guidés vers le lit, vers la petite bibliothèque où les putins de bouquins de cette tarlouze de Taiki trainaient. Ses doigts avaient suivis la reliure, lentement, avec précautions. Sa voix était un murmure aussi tendre que la cruauté de ses mots. « T’as pas exactement le luxe de choisir …   » Ses doigts s’étaient immobilisés sur un roman, son cœur se serrait et ses traits se durcissaient. Elle aurait pu analyser cette émotion étrange, mais plutôt que de s’y attarder, elle s’enfonça dans sa rage et son déni, en saisissant le roman qu’elle fit tourner dans ses mains, doucement, en l’observant comme une tigresse devant sa proie, en caressant presque distraitement la couverture. Son sourire cruel était revenu, lentement, doucement. « Les seules personnes qui t’endurent sont payées par l’état pour le faire. »

Ses iris sombres se posèrent sur le visage du chanteur, froids, assassins. Elle le toisa un long moment de cet air supérieur, de cette mine indestructible qui caractérisait si bien les filles de bonne famille : intouchable, incassable, alors qu’ils savaient probablement déjà tous les deux que c'était une supercherie de plus. Ses doigts s’étaient serrés sur le bouquin qu’elle lui avait finalement balancé à la gueule. « Pourquoi tu disparais pas! Personne ne veut de toi! »  Et qui voudrait d’elle surtout? Cette réalisation plus que tout le reste la pétrifiait et suffisait à lui donner une envie grandissante de l’entrainer dans sa chute, de le briser lui aussi, pour qu’il ne lui reste, dans son état de loque humaine, qu’elle. Sa voix s’était cassé, et elle avait pris un autre livre projectile, déterminée à le réduire en poussière, tant et aussi longtemps que cette douleur lui tordrait le poitrail. « Connard ! »  

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Koike Naoto
     Lun 12 Mar - 23:56
I will end you ☽ Pas de haine, pas de violence, il restait simplement là à fixer Yurina, attendant qu’elle fasse preuve de raison, qu’elle s’en aille. Naoto ne savait pas vraiment quoi lui dire, il n’avait pas réfléchi plus que ça, il voulait juste qu’on le laisse tranquille, qu’on le laisse vivre. Noël avait aidé à lui faire entendre raison, ça allait trop loin, elle l’avait compris aussi, ils ne se voyaient presque plus, leurs emplois du temps avaient bon dos. C’était trop pour lui, plus qu’il ne pouvait accepter. Ce genre de relation, ce n’était pas pour lui, pas pour eux. Il savait que ça ne menait à rien, sauf à la mort certaine de l’un d’entre eux. Et pour avoir été en prison, il savait qu’il n’avait pas envie d’y aller pour le long terme, encore moins dans une à sécurité maximale.

Il lâcha un soupir agacé quand elle le poussa pour rentrer, ayant visiblement été bien trop optimiste. Evidemment qu’elle voulait rentrer. Evidemment qu’elle allait faire une crise. A quoi s’était-il seulement attendu. « Quelle crise ? » Il n’avait pas fait de crise. Refermant la porte derrière, elle, il resta là, à la fixer. Elle finirait bien par se calmer. Bien par s’en aller, le laisser tranquille, l’ignorer. Elle avait tellement mieux à faire. Arquant un sourcil, il resta interdit. Le luxe de choisir quoi ? De la garder ou non ? Un rire méprisant se bloqua dans sa gorge. Elle le pensait vraiment ? Ses yeux suivaient ses gestes, pas vraiment rassuré qu’elle attrape ce livre. « Au moins, j’ai pas à les payer moi. » Il leva le menton, souriant en coin. Il n’était pas encore pathétique au point de penser qu’on pouvait tout avoir avec du fric.

De justesse, il croisa ses bras devant son visage pour ne pas prendre ce livre qu’elle lui avait jeté. « Mais t’es complètement folle ?! » Oui. Effectivement. Un soupir quitta ses lèvres. Disparaître, l’idée lui avait si souvent traversé l’esprit, sans qu’il ne le fasse. Pourquoi disparaître ? Il s’en fichait qu’on veuille de lui, puisqu’il se persuadait qu’il n’avait besoin de personne. Il se protégea des nouveaux projectiles. « Yurina, arrête ! » Il se répéta plusieurs fois, sentant sa rage monter en lui, ne parvenant plus à se calmer. Esquivant les coups, il s’approcha d’elle, l’attrapant brusquement pour la rejeter contre le mur. « Je t’ai dit d’arrêter ! » Pourquoi est-ce qu’elle ne l’écoutait pas ? Pourquoi est-ce qu’il criait ? « Tout ce que t’as à faire, c’est fermer ta gueule et accepter ça. Je suis pas à toi, je suis pas ton objet, et j’en ai rien à foutre que ça blesse ton égo de gamine capricieuse. » Il en avait assez qu’elle le prenne pour son chien, assez qu’on lui dise quoi faire. Sa main attrapa son poignet, il sourit un peu. « Quoi, c’est si dur à vivre que même moi je veuille plus de toi ? Te rends pas encore plus pathétique et casse toi. » Sa main finit par relâcher sa main, il alla s’installer sur son lit feuilletant distraitement l’un des livres de Taiki. « C’est terminé, Yurina, fais-toi une raison. »


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     Mar 13 Mar - 17:16
I will end you ☽ La jeune idole était submergée par un flot d’émotions toutes plus intenses les unes que les autres, toutes plus désagréables, et elle refusait de s’y soumettre, profondément secouée par cette perte de contrôle, par cette douleur vive qui lui serrait le cœur. Dans sa courte vie, elle avait eu peur, souvent, à peu près chaque fois que son géniteur posait sur elle son regard méprisant, qu’il annonçait les coups d’un sourire faussement candide, mais elle aurait avec plaisir encaissé une correction paternelle, une violente douleur dans ses chaires, sur sa peau, plutôt que d’endurer une seule seconde de cette agonie qui l’étouffait en le sentant lui échapper. « Non toi arrêtes! » C’était une panique débilitante qui la paralysait, et elle n’avait trouvé comme solution au martellement de son organe vital, que la violence et le déni, sous forme de projectiles littéraires. « Ne me dis pas quoi faire! Surtout pas maintenant! »

Peut-être que ça la défoulait, de balancer des bouquins n’importe où de « lancer comme une fille » sans même passer proche de toucher sa cible, en tout cas, ça lui évitait de trop penser à ce qu’il venait de faire. Ça lui permettait de ne pas affronter, ne serait-ce qu’une seconde, l’atroce réalité : elle n’avait plus personne… et plus qu’un quelqu’un vague, c’est lui, qu’elle ne voulait pas perdre. De quoi lui donner la nausée! C’était probablement malsain, que d’avoir besoin qu’il la détaille comme un morceau de viande, qu’il pose sur elle cet air blasé, dégueulasse, ne serait-ce que pour être visible aux yeux de quelqu’un. En moins d’un an, il avait fracassé son univers morne, avait détruit tout ce qu’elle pensait être et maintenant qu’elle n’était qu’une carcasse tordue, brisée, il allait s’en lasser? Hors de question! Elle l’entrainerait dans sa chute. Yurina n’avait cessé ses attaques qu’en sentant une pression sur son poignet, et son dos heurter le mur. « Je te hais ! » Ses lèvres s’étaient étirées dans un sourire mauvais, ses iris toujours aussi menaçants. Ça devenait enfin intéressant. Sa main libre avait d’abord fait un mouvement vers lui, comme pour se saisir de son chandail, avant de s’immobiliser à ses paroles, ses lèvres se pinçant dans une expression blessée qu’elle tentait de son mieux de masquer. « … Je- … »

… Son égo? Franchement, sa fierté en ce moment, était la partie la moins douloureuse d’elle-même. Elle avait une envie inconcevable de s’accrocher à lui, de le secouer, qu’il réalise qu’il avait une belle gueule et aucune cervelle, il n’avait pas à prendre des décisions aussi stupide, il n’en avait pas les capacités pardis! C’était comme demander à Gabriel de chanter juste! Pourtant, elle cessa tout mouvement en entendant ses paroles. Il avait visé juste, assez même, pour qu’elle sente son cœur se tordre, que sa respiration se coince dans sa gorge, et que sa lèvre inférieure tremble légèrement, avant qu’elle ne la morde comme pour voiler le mal que ce nouveau coup venait de lui faire. Elle avait reniflé sans le quitter des yeux, espérant juste avoir assez de force pour ne pas chialer. Ça serait le bouquet! « Même moi » … elle n’avait pas bougé, frémissant alors qu’il libérait son poignet, pétrifiée. Évidement que c’était insupportable, qu’un gueux comme lui en veuille pas d’elle …  non, que ce gueux-là ne veuille pas d’elle… peut-être qu’elle s’était un peu trop habituée à lui, tout compte fait. Elle avait finalement sourit, sans joie, narquoise, en murmurant un : « Ta gueule. » sans le fixer.

Le regardant s’écraser comme si ça ne lui faisait rien, comme si ça ne le blessait pas,  et un petit rire triste lui échappa. Elle aurait dû tourner les talons, l’abandonner là, n’était-ce pas ce qu’il voulait? Peut-être qu’il était brillant au fond, tout arrêter avant qu’ils n’en soient plus capables. « T’es qu’un lâche! Si je ne les avais pas vus de mes propres yeux j’me demanderais si t’as vraiment des couilles! » Et pourtant, obstinée elle s’était approchée du bureau, avec la ferme intention de mette le feu à tout ce qu’elle trouverait. « Prendre tes affaires comme ça, en douce, ça t’amuse? Tu pensais quoi, qu’on le remarquerait pas? Que ça ne ferait aucune différence? Que je ne t’émasculerais pas? » Distraitement, elle s’était mise à fouiller dans ses affaires, comme pour s’occuper. Elle luttait pour s’exprimer, comme toujours, ses iris furieux s’étaient accrochés aux siens. « Raté. Je te l’ai déjà dit, que tu ne m’échapperas jamais. » Il voulait lui faire mal, elle pouvait faire pareil ... « Et c’est probablement ce qui t’enrage le plus… Que quelqu’un veuille de toi, pour changer. » 

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Koike Naoto
     Sam 17 Mar - 23:19
I will end you ☽ Yurina était en colère. Ce n’était pas comme si ça le surprenait, il s’y était préparé. En quelque sorte. En ce moment, Naoto ne comprenait plus grand-chose, il voulait juste qu’on le laisse tranquille, qu’on le laisse faire sa petite vie. Il en avait assez d’avoir l’impression d’avoir besoin d’être avec elle. Plus qu’en avoir envie, il en avait besoin, il s’était enfermé dans ce drôle de quotidien, faisait des efforts bizarres pour elle. Non, il avait mieux à faire, mieux à penser que de s’enfermer dans une relation malsaine. Parce que c’était clairement ce que c’était. Terriblement malsain, un peu comme la relation qu’entretenait ses parents. Il n’y avait pas d’équilibre, que des excès. Elle pouvait le haïr, c’était sûrement mieux qu’elle le fasse. Le jeune Japonais ne savait pas très bien ce qu’il était en train de faire quand il la poussa contre le mur. Il s’était pourtant promis de se contrôler.

Il espérait qu’elle allait se calmer, partir d’elle-même. Pour lui, ce n’était qu’une question d’égo, rien d’autre, elle s’en remettrait, il fallait juste qu’elle s’y fasse. Elle aurait sans doute préféré le quitter d’abord, pensant qu’elle avait encore du temps devant elle. Naoto ne voulait pas y penser, allant se poser sur son lit, il ne répondit pas quand elle lui demanda gentiment de se la fermer. Oui, elle avait raison. Il était lâche. Il aurait pu faire les choses dans les règles comme l’aurait suggéré Sae, il avait préféré fuir, ne pas demander son reste. Un sourire un peu triste se dessina sur ses lèvres. Evidemment qu’il savait qu’elle s’en rendrait compte, pour autant, il n’avait pas eu envie de « suivre les règles ». Partir sans prévenir, c’était peut-être un gêne encré dans ses veines.

Ses yeux roulèrent dans leurs orbites en l’entendant encore le menacer. Qu’elle essaie, elle n’y arriverait de toute façon. Un rire nerveux quitta ses lèvres, il tourna la tête pour la regarder. « Arrête de dire des conneries. » Naoto se décida à se relever, se tournant pour lui faire face, il enleva ses mains de son bureau pour qu’elle arrête de fouiller. « Tu veux pas de moi, tu veux juste que quelqu’un soit là pour toi, t’as ce besoin malsain de vouloir dominer, de me considérer comme ton animal ou ton objet. » Un rire consterné quitta ses lèvres. Il ne savait même plus quoi dire, quoi faire. « Tu penses qu’on pourrait continuer ça encore longtemps ? » Non, ils auraient fini par s’entretuer, ou marier, il ne savait pas trop ce qui aurait été pire. « J’ai vu assez de relations malsaines pour pas avoir envie d’en continuer une. » Ça lui faisait mal, plus qu’il ne voudrait l’avouer. Ses lèvres se pincèrent, il baissa légèrement la tête, respirant profondément pour retrouver son calme. « Yurina, pars maintenant. C’est la dernière fois que je te le demande. » Ses mains tremblaient un peu, il les enfonça dans ses poches pour les calmer. Il fallait que ça s’arrête.



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     Dim 18 Mar - 14:33
I will end you ☽ Elle le savait pourtant, depuis sa toute première connerie, sa toute première fois, que ça ne pourrait pas durer, que ça ne devait pas durer, elle s’y était préparée, à le jeter, l’abandonner comme le cabot sans importance qu’il était … le larguer, elle s’était faite la réflexion des centaines de fois, sans jamais s’y résigner, sans jamais oser bousiller l’étrange équilibre précaire qu’ils avaient bâti au fil des mois… À quel moment est-ce que ce jeu dangereux l’avait immolée toute entière? Quand exactement, ce divertissement, cette rébellion – car il n’était que ça, était-elle devenue une obsession malsaine, un besoin de l’avoir avec elle? On l’avait pourtant élevée comme une poupée de chiffon vide, sans opinion, sans émotions, une breloque silencieuse dont l’unique désir aurait dû être de combler le mari qu’on lui choisirait. Vouloir quelque chose, quelqu’un, ça n’aurait jamais dû lui être inculqué, et pourtant, cet abruti avait brouillé les cartes, lui avait fait perdre tous ses repères. Elle le savait bien, qu’à son contact, elle ne posait que des gestes irréfléchis, débiles, à commencer par perdre sa précieuse virginité. Ça serait probablement mieux pour eux deux, de cesser ce jeu dérisoire, ces illusions médiocres, et de retourner dans leur deux mondes incompatibles…… Oui, ça serait sage, mais tout en elle hurlait, suppliait, pour le contraire. Yurina s’était mise à fouiller sur son bureau, d’avantage pour s’occuper, pour tenter de reprendre ses esprits, pour cesser de ressentir cette vive douleur à l’idée de le perdre. De le perdre lui.

Parce qu’elle le savait bien, au fond, qu’il était plus que cette étincelle de rébellion, plus que ce coup d’un soir à répétition dont elle pourrait se passer, elle niait si profondément l’attachement qu’elle avait pour cet abruti, comme si c’était honteux de l’avouer la première, que ça lui revenait en pleine gueule. Et cette fuite lâche, cette disparition subite, elle lui en voulait d’autant plus que ça l’affectait plus qu’elle désirait l’admettre.« Ne me touches pas! » Ses iris noisette avaient fusillés le jeune chanteur alors qu’il retirait ses mains du bureau, mains qu’elle gardait agitées pour éviter de trahir les tremblements qui les secouaient. Manquerait plus que ça, qu’il distingue clairement la perte de contrôle radicale qui l’accablait depuis qu’elle avait quitté cet appartement trop grand et trop vide pour elle seule. Ou peut-être avant? Elle le savait bien pourtant, qu’il lui faisait perdre la tête, éveillait en elle un besoin maladif de tout détruire, de le réduire en cendre pour être certaine que personne d’autre ne le possèderait jamais, qu’il ne l’abandonnerait pas. Une fraction de seconde, elle revu Erena … peut-être qu’elle était la plus futée de toutes. Ramenant ses mains contre elle pour en maîtriser l’agitation, elle s’était tenue là, immobile, à se demander pourquoi ça faisait si mal, quelle était donc cette sensation pesante, glaciale dans son poitrail qui lui coupait le souffle à chacun des mots stupides qu’il prononçait, chaque battement de son cœur lui semblait être une hymne à la souffrance et si elle pinçait ses lèvres en une ligne dure, c’était pour ne pas laisser un soupire déclencher un flot de larmes. C’était quoi ça … elle n’était pas fragile d’habitude.  

Elle avait encaissé ses paroles, secouant obstinément la tête comme pour refuser chaque mot, chaque affirmation. Il ne savait rien. Il ne comprenait rien. À le voir comme ça, à lire sur ses traits une sorte de blessure qu’elle ne s’expliquait pas, elle n’avait qu’une envie, s’agripper à lui de toute ses forces et ne jamais lui donner l’occasion de fuir. Quel que soit ce qui l’avait mis dans cet état, elle aurait retourné ciel et monde pour le venger, parce que le blesser, l’atteindre, devrait lui être réservée à elle. Juste à elle. Elle aurait voulu le rassurer, mais elle n’en fit rien, pas alors qu’il l’accusait de le voir comme un objet, un passe-temps. Elle aurait dû lui donner raison, mais qu’il l’évoque ainsi l’enrageait… Il ne comprenait rien, elle non plus. Relevant avec défi sa tête vers lui. Ses poings s’étaient crispés en l’entendant se la jouer guru des relations. Elle avait pouffé de rire, sans joie, roulant des yeux, exaspérée. « Alors ça, c’est la meilleure! Tu ne sais même pas c’est quoi une relation! » Quand elle n’était pas là, il roulait des pelles à sa sœur FOR FUCK SAKE. Sa sœur! « Et toi alors hein? » Oh cette pointe de colère dans la voix, elle s’était permis d’attraper son chandail comme pour le menacer, ses iris sombres rivés aux siens. « J’suis pas ton objet peut-être? Tu me prends pour ton vidoir personnel, ta pute bon marché! C’est quoi là, je suis trop capricieuse comme sextoy? »

Ses lèvres tremblaient, sa voix était incertaine, elle avait continué de le fixer même s’il regardait le sol, ses iris humides de larmes qu’elle refusait de laisser s’échapper, elle aurait au moins cette victoire. Pourquoi est-ce que ça semblait si facile pour lui hein?  « Alors te donnes pas le bon rôle. Celui de la putin de victime, t’as aucun droit de me dire ce que je veux ou pas. » elle avait reniflé, le libérant pour passer une main devant son visage en soupirant. Elle s’était activée à toucher à tout sur son bureau, encore, juste pour contrôler le flot d’émotion qui menaçait de la renverser. « Je suis pas encore assez conne pour foutre ma vie en l’air pour quelqu’un que je ---- ?   » Ses doigts s’étaient finalement arrêtés sur une lettre qu’elle avait soulevée, n’ayant sur le coup que l’idée de se reprendre un instant. Un peu plus et elle prononçait des mots interdis! JESUS.

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Koike Naoto
     Lun 19 Mar - 0:00
I will end you ☽ Yurina ne comprenait pas, personne ne pouvait comprendre. Naoto se sentait perdu, il était stressé, énervé, trop de choses changeaient, on l’importunait beaucoup trop. Sans doute n’était-il pas fait pour être idole, pour cette image lisse et douce qu’il doit renvoyer. Il avait trop de défaut, trop de choses qui ne tournaient pas correctement dans sa tête pour pouvoir s’y adapter. Il aimerait hurler à Yurina tout ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait, mais se murait dans son silence à la place, comme l’idiot ordinaire qu’il était, incapable de lui parler, de lui dire les choses. Parce qu’il se disait qu’elle n’en avait rien à faire, qu’elle allait en rire, le rabaisser. Il ne savait pas, il ne savait plus. Il voulait fuir cette relation à cause de ça. Parce qu’il se posait des questions, parce qu’elle arrivait à le toucher rien qu’avec des mots, parce qu’elle le rendait faible.

Et le Japonais détestait ça. Il n’était pas forcément fort, il le savait. Il était paresseux, râlait tout le temps, était fatigué rien qu’à l’idée de devoir bouger un peu. Pauvre de lui, il était épuisé et il devait encore avec tout ça, se disputer avec elle. Bien sûr, elle n’avait pas tort, il ne savait pas ce qu’était une vraie relation. Mais elle non plus, donc ils en étaient au même stade. Naoto ne chercha pas à la dégager quand elle attrapa son chandail. Il pinça les lèvres, un rire sans joie lui échappa Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre comme connerie. Un vidoir. « Ferma ta gueule, tu sais pas ce que tu dis. » Il avait toujours été fasciné par elle, sans comprendre, assez étrangement. Il voulait se la faire, mais il y avait cette attraction qu’il ne comprenait pas.

Certes, il ne comprenait pas grand-chose, et il refusait d’écouter quand on voulait bien lui expliquer. Il n’avait pas écouté Sae, il n’écoutait personne. Il savait qu’il n’était pas la « putain de victime » de cette histoire, il savait juste qu’il voulait stopper tout cela avant qu’il ne soit trop tard, avant que ça finisse mal. « Pourtant, c’était toi qui disais tout ça, non ? » Qui ne l’appelait jamais par son prénom, qui lui parlait comme s’il était un moins que rien. Elle le faisait toujours. Naoto resta suspendu à sa phrase non terminée, tournant son regard vers elle. Qu’est-ce qu’elle tenait en main ? « Yurina, repose ça ! » Sa main tremblait un peu, il craignait qu’elle la déchire, ou pire, qu’elle la lise. « T’es qu’une sale conne. Ouais, voilà, la pire des connasses. » Bonne idée, de l’insulter quand elle avait quelque chose à quoi il tenait dans la main. « T’es pas un vidoir ou un sextoy, j’ai pas besoin de ça, j’pourrais me taper qui je veux maintenant. » Mais il ne le faisait pas. non, il lui restait fidèle comme le dernier des cons. Fermant les yeux, il respira profondément avant de rire, un rire nerveux, incontrôlable. « Pourquoi est-ce qu’on était ensemble ? » Parce qu’ils étaient ensemble, oui, il osait le dire. « Parce qu’on est juste aussi fou l’un que l’autre. Qu’on est tout aussi dérangé, bousillé tout ce que tu veux. Mais on se pousse juste plus vers le bas. » Il ne faisait pas de Yurina quelqu’un de meilleur, au contraire. Il avait l’impression de s’amuser à la briser encore plus, et ça ne pouvait pas continuer. « Rends moi la lettre maintenant. »
 


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Invité
Anonymous
     Mer 21 Mar - 23:37
I will end you ☽ « Ah non? Pourtant tu me l’as dit plein de fois! » Son intonation était inégale, elle vibrait d’une fragilité non coutumière. Yurina soupira, chaque mot plus venimeux que le précédent. « Que je suis qu’une conne, une fille facile, que j’suis tellement insupportable que tu m’endures que pour me sauter! Et encore, je censure! » Buté, la jeune chanteuse s’était approchée du bureau, cherchant désespérément de quoi s’occuper les mains pour qu’il ne remarque pas qu’elles tremblaient, n’importe quoi ferait l’affaire, elle devait simplement restreindre les soubresauts de ses épaules frêles et les larmes qu’elle peinait à ne pas libérer, comme un automate endoctriné à ne jamais dévoiler qu’il la blessait, à ne jamais le laisser deviner qu’il était à un mot de la briser en morceaux. Toujours ce maudit masque. Cette proximité était une agonie, une torture qu’elle aurait pu anéantir en quelques pas, mais obstinément, elle demeurait dans cette chambre, s’imposait, qu’il le veuille ou non. La vérité, c’est que de trouver cet appartement vide, sans lui, l’avait forcé à admettre ce qu’elle redoutait : elle avait besoin de lui… contre toute attente, contre toute logique, elle ne voulait pas se cramponner à la première bouée venue, elle préférait de loin ne jamais le lâcher, quitte à couler avec lui. Peut-être que son addiction pour l’idole était plus grande qu’elle ne l’avait envisagé… peut-être que ces sentiments qu’elle refoulait, niait en sachant pourtant très bien leur degré d’intensité…

Ses nouvelles accusations lui firent l’effet d’une claque, brutale, violente, elle pouvait presque sentir le rouge lui monter aux joues. Parce qu’il avait raison, parce qu’elle avait dit tout ça… parce qu’elle n’en pensait plus un mot, et qu’elle n’aurait su établir à quel moment la fascination qu’elle avait pour lui, pour son côté un peu rustre, pour cette envie de le tordre, de le briser, était devenu de l’attachement. Dans un couinement rauque, elle avait commencé la pénible tâche de s’expliquer, alors que les battements de sa pompe à sang s’accentuaient. « Je… » C’est vrai, elle ne disait que rarement son prénom, le rabaissait sans arrêt, comme pour se convaincre qu’il ne pourrait avoir personne d’autre, pour ne jamais avoir à se demander s’il aurait souhaité une autre… une mieux. Paradoxalement, elle avait toujours usé du « mon », comme pour graver dans son essence même, cette possessivité, ce besoin de l’avoir pour elle seule. « Nao… » mais il l’avait coupé à nouveau, le rustre!

« Ça? » Elle en était presque à reposer la lettre qui lui semblait insignifiante lorsqu’il l’interpella avec un trémolo de panique dans sa voix qui eut tôt fait de lui tordre l’estomac, elle n’aimait pas le sentir fragile, ça l’angoissait. Ses lèvres s’étaient pincées, ses iris sombres s’étaient rivés sur son visage alors qu’elle resserrait son emprise sur le papier. … Bingo. Cette fois, c’est un sourire qui avait illuminé son minois alors qu’elle ressentait une pointe de fierté à avoir un nouvel élément contre lui, quel qu’il soit. Mordillant sa lèvre alors qu’il l’insultait à nouveau, elle était restée immobile, lui donnant la réplique, dans cette joute verbale « Et pourquoi tu ne le fais pas hein! Toutes ces pétasses que tu pourrais t’enfiler en un claquement de doigt! Vas-y donc! » Elle avait roulé des yeux, serrant la lettre contre elle, ses perles furibondes rivées sur lui, accrochées aux siennes comme si elle voulait encrer ce nouveau coup, d’autant plus que son ricanement lui faisait l’effet de griffes sur un tableau : intolérable. Elle avait eu ce rire narquois à son tour, haussant les épaules d’un air faussement nonchalant.

Yurina crevait d’envie de rompre la distance entre eux, de s’accrocher à lui, d’enfouir sa tête dans le creux de son épaule où elle avait malgré pris goût de se poser. Elle aurait troqué sa fortune pour une seule seconde de cette étrange routine qu’était la leur, de cette bulle éphémère ou vraiment, elle était heureuse : il la rendait heureuse, aussi dégueulasse fut cette vérité. Naoto était un synonyme de sécurité, à son contact, elle était quelqu’un, plus qu’une breloque, un bibelot, elle se sentait vivre... elle n’avait aucune envie d’être importante, reconnue, glorieuse aux yeux du monde, c’était secondaire… elle voulait juste qu’il la voit, lui. Ses doigts serrèrent la lettre, incapable de demeurer immobile, tiraillée par son envie de proximité. Mais elle n’en fit rien, parce que la crainte qu’il la rejette une fois de plus était suffocante, parce qu’elle crevait déjà à imaginer devoir s’accoutumer d’un autre, parce que n’importe quelle autre main sur sa peau lui donnait la nausée. Il avait voulu marquer ses chaires, si bien que chaque fibre le réclamait désormais. Elle lui appartenait, qu’il le veuille ou non.

« Dis pas n’importe quoi! » C’était sans équivoque, elle refusait cette explication blasée, cette résignation qu’ils n’étaient somme toute, qu’une erreur, un duo voué à l’autodestruction. De sa main libre, elle s’était permis de saisir son menton, le forçant à relever la tête, sans tendresse. « On est ensemble Naoto. » Qu’il la fasse pas chier avec ses verbes au passé. « Parce que malgré toutes les raisons du monde de faire autrement, aussi dérangé, débile et brisé que tu sois… à chaque fois, chaque putin de fois... » Ses doigts s’étaient fait plus doux, glissant sur sa gorge d’un air distrait, ses iris rivés aux siens alors qu’elle soufflait, comme une promesse, comme une menace. « Je te choisis toi. » Ses iris humides l’avaient finalement trahis et elle tenta de faire diversion de son cœur fissuré, craquelé, en lui posant la lettre dans les mains. « Tiens. » même dans sa colère, elle savait bien, que la lire sans autorisation, maintenant, ça les aurait brisé un peu plus.

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— I'M MADE IN JAPAN —
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Koike Naoto
     Mar 10 Avr - 23:56
I will end you ☽ « Ta gueule, tu comprends rien ! » Il l’avait dit, ce n’était pas pour autant qu’il le pensait. Naoto devrait se remettre en question, sans doute… Probablement. Avec Yurina, rien ne se faisait à moitié, c’était tout ou rien. Le plus souvent, c’était tout. Leur relation était unique, particulière, tellement qu’il n’était pas possible de la nommer, de pouvoir dire avec précision de quoi il s’agissait. Un mot lui brpulait les lèvres, il n’osait le prononcer, semblait pouvoir enfin comprendre pourquoi les sorciers avaient tant de mal à dire Voldemort dans Harry Potter. Un mot qui avait comme consonnance la souffrance, la destruction, une peur profonde. Rien que d’y penser, sa respiration se coupait et il rejetait l’idée sans attendre, alors qu’il ne devrait pas, il devrait y penser. L’amour. C’était pourtant différent de tout ce qu’on lui avait dit. On lui avait décrit l’amour comme un sentiment de douceur, de paix, une drôle de chaleur.

Pourtant, il ne ressentait pas tout ça. Ce qu’il ressentait pour elle était bien différent. Plus confus. Mitigé. Non, rien que d’y penser, ça lui donnait mal à la tête, parce que Yurina était la dernière des idiote, une folle qui ne lui apporterait jamais rien de bien. L’idole ne cessait de parler, de l’accabler sans s’arrêter. Il voulait qu’elle parte, réalisant que ça devenait plus compliqué que ce qu’il avait pu imaginer. Il avait penser qu’elle viendrait faire une scène, parce que la quitter aurait ébranler sa fierté de petite bourgeoise. Mais ça lui semblait différent, il y avait autre chose. Il la touchait vraiment, il l’avait blessé et cette constations, aussi stupide qu’elle puisse être, le surprenait. Pourtant, au fond, quelque part, très loin, elle avait un cœur, des sentiments, qu’elle cachait presque tout aussi bien.

Sa lettre entre ses mains ne le rassurait pas. il hocha fébrilement la tête quand elle la désigna, tendant la main pour tenter de la reprendre. « Bah je vais peut-être le faire, maintenant, tiens ! Dès que tu te casses d’ici ! » Oui, bien sûr. Qu’il était con, comme s’il allait vraiment chercher une fille à se taper juste pour prouver il ne savait trop quoi à Yurina. C’était stupide, pourtant, il ne détournait pas son regard d’elle. Pour dire des conneries, il était champion, mais il ne voulait pas céder. Pas tout de suite. Ses yeux se figeaient sur la jeune Supernova. Ils étaient ensemble. Naoto restait silencieux, son cœur battait la panique dans sa poitrine. Son cerveau était en ébullition, tentant de comprendre ce qu’il se passait, ce qu’elle disait. Etait-ce là une sorte de déclaration ? Il n’était pas prêt ! Sa langue glissa sur ses lèvres, sa bouche était soudainement sèche. En silence, il récupéra sa lettre, serrant doucement le papier entre ses doigts, les mots de Yurina tournaient dans sa tête.

« On est pas fait pour être ensemble, et tu le sais. » Un léger sourire dénué de joie se forma sur ses traits. Il secoua la tête. « C’est comme si on venait de deux mondes différents. » On lui dirait sûrement qu’il avait de la chance, qu’une fille comme elle se soit intéressée à lui, qu’elle lui accorde un quelconque intérêt. On lui dirait qu’il serait fou de la laisser filer. Bien évidemment. Mais personne ne réalisait, personne ne comprenait. Le silence de la chambre lui faisait du bien, bien qu’il fut un peu pesant. « On est ensemble, mais où est-ce qu’on va ? Qu’est-ce qu’on attend, au juste ? Qu’est-ce qu’on cherche ? » Il était incapable de répondre à ces questions. Reposant la lettre dans le carton, il s’approcha lentement de Yurina, sans la lâcher du regard, son cœur semblait ne plus vouloir stopper sa course folle. Une fois face à elle. Il la tint un peu, sans pour autant chercher à lui faire mal cette fois-ci, la forçant à le regarder. « Est-ce que tu m’aimes ? » La réponse avait-elle vraiment de l’importance ? Naoto n’en savait rien. Il avait juste besoin de savoir, comme pour légitimiser cette relation, comme pour se rassurer, comme revenir à la réalité. Comme pour se donner un peu d’espoir.

 


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I will end you ft. NAONA
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