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 PLEASE SAVE ME |♥| HAROON

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— I'M MADE IN KOREA —
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Lee Ji Hoon
     Jeu 23 Mai - 18:23

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Sa tête lui faisait un peu mal, Ji Hoon avait été incapable de dire où il se trouvait. Que s’était-il passé exactement ? Le Coréen avait rapidement refait le parcourt de sa soirée. La photo de Haruto et Kokoro, sa crise de jalousie, rassuré par la suite, le plan de son Japonais, un dernier baiser avant de rejoindre Kobayashi dans ce bar pour essayé de comprendre ce qu’il avait derrière la tête, pourquoi il lui avait menti et ce qu’il voulait exactement. Tout allait bien. Il avait joué son rôle, prétendu qu’ils s’étaient séparés, que son compagnon n’avait pas nié, qu’ils avaient eu une grosse dispute avant qu’il ne rompe avec son fiancé et l’agent de police avait été compatissant, lui avait dit qu’il n’en valait pas la peine. Ji Hoon avait pris sur lui pour ne pas rétorquer, pour ne pas s’énerver alors qu’il critiquait ouvertement son compagnon. Il savait que c’était le plan, qu’il devait comprendre ce qu’il se passait. Il n’obtint pas beaucoup de réponses, il continuait sur sa lancée, sur les mêmes éléments et semblait assuré. Il devait être habitué à ce genre de mensonges. Comme convenu avec son homme, il tenta de se montrer un peu plus charmant, flirtant le mieux possible avec Kobayashi qui ne sembla pas sourd à ses tentatives.

Son mouvement de recule quand l’agent posa sa main sur sa cuisse lança un froid, un malaise finit par s’installer. Il se referma, la conversation fut plus froide, Ji Hoon tenta encore une énième tentative d’en savoir plus. Ce fut finalement comme si sa tête se mit à tourner, il eut à peine le temps d’écrire rapidement à Haruto pour lui dire qu’il commençait à se sentir mal qu’il s’était écroulé. Avait-il mis quelque chose dans son verre ? Pourquoi n’avait-il rien vu ? Il avait l’impression d’être dans un mauvais rêve alors qu’il se redressait sur le canapé sur lequel il était allongé. L’un de ses bras était menotté et accroché au meuble. C’était comme s’il se retrouvait dans un mauvais film et il espérait que Haruto vienne le secouer pour le réveiller, que tout n’était pas réel. Autour de lui, comme un souhait mal réalisé. Des photos de lui, de magazines, principalement, mais aussi des selfies qu’il avait pu prendre et poster sur Instagram. Un fan ? Non, c’était pire qu’un fan. La panique commença à l’envahir, il tenta au possible d’ouvrir les menottes et se mit à crier, ça ne finit par attirer que la mauvaise personne.

Kobayashi finit par entrer, un sourire mielleux aux lèvres, il lui apporta un verre d’eau. Autour de sa taille, l’agent portait son arme de fonction, probablement. Il tenta de le rassurer, semblant plus fou que jamais. C’était la seule solution, pour qu’ils soient ensemble. Il avait compris ce qu’il essayait de faire, trouvant, ayant lu les messages qu’avaient pu échanger Haruto et lui pendant la soirée. Ji Hoon s’offusqua qu’il soit ainsi entré dans sa vie privée en fouillant son téléphone (parce qu’il comprit rapidement qu’il n’avait pas que lu ces messages mais également accédé à ses photos). Heureusement qu’il n’avait plus rien concernant ses affaires avec Liang. Il prenait toujours soin de supprimer ces messages avant. il avait fini par lui expliquer qu’il l’avait vu pour la première fois lors de l’un de ses premiers shootings. Il avait même assuré la sécurité d’une séance photo en extérieur avec Shoko un jour et pensait qu’ils étaient ensemble et qu’il était parfaitement hétérosexuel. Apprendre pour Haruto et lui dans la presse il y a un an changea tout pour lui. S’il était avec un homme, Kobayashi s’était dit qu’il devait avoir ses chances. Pourquoi pas, après tout ? Il devait être mieux que ce Kamiya. Qu’avait-il de plus ? Selon lui, rien. Pendant de longues minutes, l’agent de police énuméra ses qualités sous le regard dégoûté du Coréen qui finit par s’impatienter, le suppliant de le laisser partir.

Rien n’y faisait, il tenta de l’amadouer, de le ramener à la raison. Il lui expliqua sa relation avec Haruto, sa relation avec les hommes, inexistantes en dehors de son fiancé. Il n’aimerait jamais Kobayashi, jamais il n’aurait avec lui ce qu’il avait avec Haruto. Mais c’était comme si ce dernier ne l’entendait pas, comme s’il n’y avait rien qui puisse lui faire changer d’avis. Il finirait par l’aimer aussi, il fallait juste qu’il oublie un peu ce médecin. Quand Ji Hoon finit par sentir la paniquer le gagner et se mit à crier et à tirer frénétiquement sur sa main attachée, il fut stoppé net par l’agent qui pointa l’arme sur lui. Il n’avait pas envie de mourir. Il n’osa plus bouger, pétrifié, cherchant quelque chose à faire, il s’enfonça dans le canapé, pinçant doucement les lèvres. il allait mourir ici. C’était terminé, ce type allait le tuer, ou le violer. Il n’en savait rien. Il ne voulait pas savoir. Il espérait que Haruto le cherche, que quelqu’un le retrouve. Mais qui pouvait le trouver ? Où était-il exactement ?

Depuis combien de temps était-il là ? Ji Hoon s’imaginait qu’il s’agissait d’une maison puisqu’il entendait parfois Kobayashi monter des escaliers et se promener plutôt loin. « Tu as faim, Ji Hoon ? » Il avait un simple sourire en s’approchant pour toucher ses cheveux, le Coréen fit un bref mouvement pour éviter qu’il ne le fasse, ce qui ne l’empêcha pas d’insister. Il se sentait totalement piégé, incapable de pouvoir faire quoique ce soit. Il lui faisait peur. Il refusa d’un simple mouvement de la tête. « Je vais quand même te cuisiner quelque chose. Tu dois manger. Tu sais, je suis bon cuisinier. » Ji Hoon lâcha un soupir. « Haruto aussi sait cuisiner. » Depuis peu. La remarqua engendra la colère du policier qui frappa violemment sur la table. « A partir de maintenant, je ne veux plus que tu parles de lui, ok ? C’est comme s’il avait jamais existé. » Ji Hoon ouvrit la bouche avant de la refermer, s’enfonçant à nouveau dans le canapé. Il détestait se sentir impuissant. S’il n’était pas attaché, il l’aurait déjà tué. Il serait déjà dehors, il en était certain.

Plus le temps passait, plus il avait l’impression que Kobayashi tentait des approches, et plus cela lui faisait peur. D’abord l’effleurer, puis poser sa main sur son épaule, le caresser… Le Coréen avait envie de vomir, de hurler. Il le forçait à manger, l’autorisait à prendre une douche, arme toujours à la main, il ne restait jamais bien loin, Ji Hoon pouvait très clairement sentir son regard de pervers malade sur lui. Il avait envie de pleurer, mais ça lui ferait sans doute trop plaisir de lui faire cet honneur. « Ca va, tu kiffes ? » Il parvint tout de même à le déstabiliser et à lui faire détourner les yeux. De retour dans sa petite prison, il repéra son téléphone sur une étagère. Il l’avait probablement oublié là. « Tu peux dormir avec moi, si tu veux. Ji Hoon, je ne veux pas te faire de mal, tu sais ? Tu dois penser que je suis fou, mais c’est juste de l’amour. sincère. » Il avait envie de hurler, de lui dire que c’était fou, n’importe quoi, insensé. « Tu me connais même pas, t’aimes des photos, et ce que t’as imaginé, j’suis pas ce que t’as dans la tête, Kobayashi ! » Il haussa les épaules, campant sur ses positions. Ji Hoon retourna s’installer sur le canapé, tendant le bras pour que cet idiot l’attache encore.

Silencieusement, il fit mine de se coucher, attendant qu’il aille dans sa chambre, il resta ainsi pendant quelques minutes, peut-être même une heure avant de se relever. Il fit glisser le canapé le plus lentement possible pour ne pas faire de bruit, s’approchant de son téléphone qu’il parvint à saisir et qu’il alluma aussitôt. La batterie était presque vide mais il tenta sa chance, mettant rapidement son téléphone sur silencieux, prévoyant la multitude d’appels manqués et de messages. Collant l’appareil à son oreille, il sentit son cœur battre à toute vitesse en entendant les sonneries s’enchaînées. Quand il entendit enfin la voix de son homme, son cœur s’arrêta et il fondit en larme. « Haruto… Haruto je sais pas où je suis… » Il murmurait, ne sachant même pas quoi lui dire. « Chez Kobayashi, c’est une maison, je… Je crois que y a une école pas loin, j’entendais des enfants le matin et le soir. » L’entendre lui faisait terriblement de bien. Il avait besoin de le retrouver, et il avait si peur de ne pas le retrouver. « J’arrive pas à savoir où c’est, sûrement pas dans le centre de Tokyo. J’ai vraiment peur, Baobei. S’il te plaît, essaie de me retrouver, va voir Liang, la police… Il est complètement malade, Haruto, écoute… » La conversation se stoppa. La batterie avait lâché. Et ses larmes redoublèrent en réalisant qu’il n’avait même pas pu lui dire qu’il l’aimait. Il espérait le revoir bientôt, il espérait que ce cauchemar allait s’arrêter. Des bruits se firent entendre, Kobayashi était réveillé. Lentement, il s’approcha de la pièce en allumant rapidement la lumière. Il le repoussa sur le canapé en hurlant sans que le Coréen ne comprenne correctement mais son air menaçant lui suffit amplement. Avait-il deviné ? Et si c’était le cas, allait-il s’en prendre à lui ? Se venger ? Ji Hoon sentait son cœur s’arrêter.



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— I'M MADE IN JAPAN —
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Kamiya Haruto
     Ven 24 Mai - 0:27

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Le téléphone restait désespérément silencieux. A chaque essai, la voix de Ji Hoon l'invitait à laisser un message – et dans d'autres circonstances, Haruto l'aurait prié de changer son annonce, car son ton était beaucoup trop sexy. Plus de réponses. Un message légèrement inquiétant, puis le silence. Ji Hoon lui avait simplement écrit pour le prévenir qu'il se sentait mal. Mais cela voulait tout dire, et rien à la fois. Avait-il eu un malaise sur la route ? S'était-il rendu chez sa mère pour passer la nuit, son appartement étant plus proche du bar ? Son regard fixa l'heure. Son plan avait été mauvais, Haruto devait se rendre à l'évidence. C'était une idée stupide. Il avait envoyé son homme dans la gueule du loup. Imbécile ! Il lui avait accordé deux heures, passées depuis un trop long moment maintenant. Un nouveau coup d’œil à sa montre ne le rassura pas des masses. Ce n'était pas normal. Ce n'était pas du tout normal. Le psychiatre avait un très mauvais pressentiment. Après une énième hésitation, Haruto attrapa son téléphone et appela Hua. La pauvre femme fut confuse, ne comprenant rien de ce que Haruto pouvait baragouiner dans un très mauvais chinois. Lorsqu'il était nerveux, il en perdait toutes ses notions de langues étrangères. Il finit par avoir Soo Young, à qui il demanda si Ji Hoon était chez elles. Non. S'il y avait un problème ? Haruto hésita, mais finit par lui dire que son frère était sorti avec des amis et n'était pas toujours rentré. Elles le prenaient déjà pour un fiancé possessif, ce n'était pas très grave.

Une nouvelle heure passa. Toujours pas de réponses, malgré ses messages et ses appels répétés. Haruto finit par joindre Liang. Ji Hoon lui avait répété de très nombreuses fois qu'en tant que jumeaux, ils avaient ce lien spécial qui les unissait. Ainsi, Haruto préféra ne pas mentir au frère de son homme. Ce dernier lui demanda un maximum d'informations sur l'agent de police, lui indiquant qu'il ferait des recherches de son côté et le tiendrait au courant le plus rapidement possible. Haruto, de son côté, prit la décision de se rendre au bar où Kobayashi avait invité Ji Hoon. Minuit approchait, et malgré la journée éreintante qu'il avait passé, le Japonais avait l'esprit clair et vif. C'était également l'inquiétude et le stress qui le maintenaient éveillé. Au volant de sa Toyota, le Japonais tentait de se rassurer. Sans réel succès. Où qu'il soit, s'il était sain et sauf, Ji Hoon aurait trouvé le moyen de le contacter. Ses mains se crispèrent sur le volant alors qu'il accélérait. Il avait comme une impression de faire une course contre la montre. Une fois dans le bar, il tendit le cou en espérant apercevoir Ji Hoon. Ou même Kobayashi. C'était bien le bon endroit, après plusieurs vérifications. Il eut la confirmation de la part du barman que Ji Hoon avait bien été là, et qu'il était parti avec son rendez-vous. D'après la description, c'était bel et bien Kobayashi. Où étaient-ils allé ? Chez l'agent de police ? Haruto réalisa qu'il ne savait pas du tout où il vivait. Par où commencer ? Plongé dans ses réflexions, il sursauta quand son téléphone sonna, décrochant sans vérifier qui l'appelait. Et malgré son cri, ce n'était pas Ji Hoon. A l'autre bout du fil, Liang lui parut étrange, presque paniqué. Il le pria de venir rapidement à son appartement. Haruto ne mit pas longtemps à sauter dans sa voiture pour s'y rendre.

Assis sur la chaise du bureau de Liang, Haruto fixa l'écran d'un air hébété. Le site de Kobayashi était un véritable temple à la gloire du mannequin Lee Ji Hoon. Il n'y avait pas seulement des photos de magazines et des interviews de la presse, il y avait aussi des photos volées et des articles encensant le mannequin dans des analyses de toutes sortes. Il y avait même une section fanfiction que Liang et Haruto s'accordèrent à ne pas regarder. « Tu es sûr que c'est lui qui a créé ce site ? » Liang était affirmatif, le guidant sur les photos volées. Sur un cliché Kobayashi se prenait un photo avec Ji Hoon et Shoko en fond. La date indiquait l'année passée. Ainsi, l'agent de police connaissait déjà son fiancé, avant son agression. Le Japonais ne savait pas trop quoi faire de cette information, mais Kobayashi avait tout d'un fan maniaque. Et cette pensée ne le rassura pas du tout. Il expliqua à Liang que le barman les avait bien vu quitté le bar ensemble, et que Ji Hoon semblait saoul. Mais cela ne collait pas. Ji Hoon l'avait rencontré pour lui soutirer des informations et savait qu'il devait faire attention à ne pas trop boire. Cela ne collait pas. Liang lui donna l'adresse du commissariat dans lequel il était affecté. Il lui communiqua également sa dernière adresse connue qui fit bondir le Japonais de sa chaise. « Mais ! Je la reconnais, c'est l'adresse de Kokoro ! » S'il s'en souvenait, c'était parce qu'il s'était étonné que la jeune femme vivait dans un si bel appartement alors qu'elle affirmait avoir tout perdu. Et maintenant, il se rappela sa réponse et eut envie de se frapper la tête contre un mur. « C'est parce que j'y vis avec mon cousin, il est policier ! »

Après qu'ils se soient accordé sur le fait que Haruto se rendrait chez Kokoro le temps que Liang appellerait les hôpitaux de la ville pour être sûr qu'aucun Lee Ji Hoon n'ait été admis dans la nuit, le Japonais fila chez Kokoro, se fichant royalement de l'heure tardive de la nuit. Peut-être préférait-elle penser qu'il était très tôt au matin ? « Kokoro ! C'est Haruto, ouvre-moi ! » La jeune femme avait une voix ensommeillée, puis terrifiée. Mais elle lui ouvrit, ayant sûrement des choses à se reprocher. Haruto ne savait plus quoi penser à son sujet, de toute façon. Elle était en pyjama, les yeux à moitié fermés. Le Japonais la bouscula pour entrer dans l'appartement, ne prenant même pas la peine d'enlever ses chaussures. Il appela Ji Hoon, puis Kobayashi. Kokoro tenta tant bien que mal de le faire taire en tirant sur son bras, la gifle partit toute seule. Haruto fixa son ancienne camarade d'un air horrifié. Celle-ci se mit à pleurer, avant de s'effondrer en lui demandant pardon. « Où sont-ils ? Réponds ! » Ses mains sur les épaules de la jeune femme, Haruto se maîtrisait pour ne pas la secouer. Elle lui assura qu'elle ne savait pas, entre deux sanglots. « Mais tu sais ce qu'il se passe ? Tu sais que Kobayashi est un malade qui suit Ji Hoon partout ? » Kokoro se laissa tomber sur le canapé. « Il m'a aidée... Il a su que j'avais des problèmes d'argent et m'a fait venir à Tokyo en me disant qu'il allait me trouver du travail. Il me parlait de toi et quand je lui demandais comment il a pu savoir qu'on était camarades, il m'a dit être un de tes amis proches. » Les bras croisés devant son torse, Haruto l'écoutait, dégoûté. « Il s'est servi de toi ? » Kokoro secoua la tête, et le Japonais ne comprit pas si c'était un oui ou un non. « Il m'a dit que Ji Hoon et lui étaient devenus proches mais que Ji Hoon n'arrivait pas à se décider. Il m'a convaincu que tu préférais en fait les femmes, et qu'il fallait juste t'aider à assumer ton hétérosexualité. » Un rire dénué de joie gratta la gorge du Japonais. « Tu n'as pas eu de mal à le croire ? » Kokoro leva vers lui un regard larmoyant qui lui tira une grimace. « Je suis désolée, Haruto ! »

Kokoro n'avait pas pu lui répondre, Haruto ne savait toujours pas où Kobayashi avait pu se rendre. Elle lui avait avoué que son cousin mentionnait parfois des sorties avec ses collègues, de qui il était plutôt proches. Le Japonais n'eut pas de mal à trouver sa prochaine destination. Dans le commissariat, un agent du nom de Watanabe l'accueillit. Lorsque le Japonais fit part de son envie de parler à l'agent Kobayashi, son collègue se tendit. Haruto apprit qu'il avait été mis à pied il y avait un mois de cela. D'après Watanabe, il avait saboté une affaire en cours. Et au vu du malaise de l'agent de police, le psychiatre n'eut pas de mal à comprendre laquelle. Mais pourquoi ? Haruto donna son nom, la date de son agression, le lieu. Watanabe lui confirma, un air navré au visage. Ils ne trouvaient rien, et s'étaient rendu compte trop tard que des éléments ne collaient pas dans les rapports. Une preuve avait même été contaminée et donc non-recevable : l'empreinte de Kobayashi avait tout gâché. Haruto avait l'impression de se faire happer par un tourbillon. Assommé, il resta un instant assis sur sa chaise, en face de l'agent de police qui lui faisait toutes les excuses du monde. Comme un automate, le Japonais signifia qu'il déposerait plainte plus tard, avant de s'en aller. Ji Hoon était sa priorité. Une fois dehors, il s'assit dans sa voiture. Kobayashi était un malade. Obsédé par Ji Hoon depuis des mois... Avait-il préparé tout ça ? La sonnerie de son téléphone le ramena à lui. Un message de Liang. Un court texte et une photo. Une question, un visage. 'Cet homme te dit quelque chose ?'  Haruto crut qu'autour de lui, le monde s'écroulait. C'était l'un de ses agresseurs, posant avec Kobayashi. Les deux hommes se tenaient par l'épaule, tout sourire, dans un parc. Une réunion d'anciens du lycée, quelque chose comme ça. Un nouveau message de Liang. 'Ce mec est un connu de la police pour des faits mineurs.' « Et mon agression. » Un murmure pour lui tout seul, dans l'habitacle de sa voiture.

Par où commencer ? Haruto se sentait perdu, pleurant comme un imbécile. Son impuissance le dégoûtait. Qui savait ce que ce malade pouvait faire à Ji Hoon ? Hoonie ~ ♥ Le monde du Japonais s'arrêta. C'était bien son nom sur l'écran du téléphone. « Ji Hoon ! Hoonie ! Mon amour, mais où tu es ? » Il pleurait comme un imbécile. Plutôt que de le rassurer, la voix de son fiancé redoubla ses inquiétudes. « Une maison ? Une école ? C'est pas possible, il vit avec Kokoro et j'y étais... » A moins que ? Haruto se mordit les lèvres. « Ça va aller, mon amour. Je viens te chercher. Tiens le coup, n'ai pas peur... Hoonie ? Ji Hoon ! Putain !! » La communication fut brutalement coupée. Haruto frappa sur son volant de rage, déclenchant le klaxon qui fit sursauter un couple qui passait devant la Toyota. Pleurant de rage, Haruto se mordilla l'ongle du pouce, jetant son téléphone sur le siège passager. Une maison près d'une école. Ça ne collait pas. Kokoro vivait dans un complexe d'appartements flambant neuf dans le centre de Tokyo, qui n'était même pas près d'un parc. Se décidant à la rappeler, Haruto lui fit la description de ce que Ji Hoon avait pu lui dire. La jeune femme sembla réfléchir, avant de prononcer un nom connu du Japonais. Adachi. L'ex de Kobayashi. Il vivait dans la banlieue de Tokyo, dans une maison d'un quartier résidentiel. Adachi était un homme d'affaires d'une quarantaine d'années qui voyageait beaucoup. Même s'ils étaient séparés, Kobayashi avait les clés pour s'occuper des plantes et du chat, car Adachi venait de Kobe et n'avait pas d'amis en tant qu'homosexuel refoulé à la calvitie naissante. Kokoro lui confirma l'adresse, et Haruto fut en excès de vitesse constante, slalomant entre le voitures sur la voie rapide.

En se garant quelques maisons plus loin, Haruto choisit d'indiquer à Liang où il se trouvait. Il lui donna également le numéro de Watanabe, ce dernier lui ayant donné sa carte un peu plus tôt. Si Liang n'avait pas de nouvelles de sa part dans l'heure qui suivait, il supplia le frère de son fiancé de prévenir la police. Devant la porte d'entrée de la maison, Haruto se trouva tout de même bien stupide. Elle était évidemment fermée à clé, impossible de l'ouvrir de l'extérieur. Se passant une main sur le visage, le Japonais déglutit. Regardant tout autour de lui pour vérifier que personne ne se retrouvait dans les parages, il s'infiltra dans le jardin, plutôt heureux de porter du noir. Il était ainsi moins visible dans son méfait. Levant la tête, il aperçut une fenêtre ouverte au premier étage. C'était sa chance ! Grimpant sur un muret proche, il sauta dans une incroyable détente que lui procuraient ses jambes. Il étouffa toutefois un juron lorsque son genou cogna violemment le mur. Sans perdre de temps, il se hissa à la force de ses bras jusqu'au rebord de la fenêtre, priant toujours pour qu'aucun regard indiscret ne l'ait vu. Personne ne cria au voleur, ce qui le rassura. Il sentait le sang coller son pantalon à son genou, mais la douleur ne lui donna que plus de courage.

La pièce dans laquelle il se retrouva était un bureau plongé dans la pénombre du crépuscule tombant. Retirant ses chaussures, Haruto avança prudemment, ses oreilles décollées à l'affût du moindre bruit suspect. Personne. Son sang battait dans ses tempes, sa respiration était irrégulière. « Ji Hoon ? » Ce n'était qu'un souffle. Il n'osait pas crier, de peur que Kobayashi ne lui tombe dessus. Il y avait de la lumière dans la cuisine, mais personne en vue. Et soudain, il entendit un bruit étouffé. Il lui sembla reconnaître la voix de son fiancé. Faisant voler la porte, Haruto se précipita sur Kobayashi. « Lâche-le connard ! » L'attrapant par les épaules, le Japonais se retrouva doté d'une force insoupçonnée, alors qu'il balança l'agent de police en arrière. « Espèce de malade ! Repose une fois ne serait-ce qu'une seule main sur lui et je te tue ! T'entends connard !! » Son poing fila en plein visage. Kobayashi tomba à terre, et Haruto se retourna vers Ji Hoon, les larmes aux yeux. « Oh mon amour, je suis tellement désolé... Qu’est-ce qu'il t'a fait ? Hoonie... pardon, pardon. Tu vas bien ? » Au bord des larmes, il remarqua que son fiancé était attaché. « C'est pas vrai... Un vrai malade... Où est la clé ? » Ils devaient partir d'ici au plus vite.



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Lee Ji Hoon
     Sam 25 Mai - 1:06

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Qu’allait-il lui arriver, si on ne le retrouvait pas ? Que pouvait-il faire ? Hurler, tenter de se débattre ? Pendant un moment, il hésitait même à trouver un moyen de couper sa main mais ce n’était probablement pas la meilleure solution. Ji Hoon n’aurait jamais imaginé se trouver dans une situation pareille. Rencontrer une personne comme Kobayashi, qui parviendrait à totalement endormir sa confiance et le piéger de la sorte. S’il l’idée qu’il puisse s’intéresser à lui avait fait son chemin avec les mots de son homme, il n’aurait pas imaginé une telle obsession. Après tout, il n’était qu’un mannequin moyennement connu pour l’instant. Il n’était pas une star de kpop, mondialement reconnu et adulé par des millions de fans. Pourquoi lui ? Qu’est-ce que Kobayashi pouvait bien avoir derrière la tête ? Face à lui, dans ce bar, il ne réfléchissait pas vraiment, n’imaginant pas qu’il puisse être dangereux. Qu’imaginait-il, de toute façon ? Il se disait qu’ils allaient parler et qu’il finirait par lui demander des comptes. Il l’aurait engueulé, peut-être frappé, mais ça n’aurait pas pris une telle ampleur. Il ne s’imaginait pas se faire droguer, et se faire jeter dans le premier taxi qui passait dans le coin pour l’emmener ici, dans sa prison. Qu’allait-il faire pour s’en sortir ?

Ji Hoon réfléchissait, cherchait une solution avec les heures qui passaient. Kobayashi venait et partait à sa guise, passant de plus en plus de temps près de lui. et s’il parvenait à attraper son arme et à lui tirer dessus ? Mais après ça, qu’allait-il faire ? Comment pourrait-il quitter la maison ? Et s’il finissait en prison quand même ? Tout était confus dans sa tête et il craignait plus que tout que cela finisse par se retourner contre lui. comment allait-on le retrouver ? Et combien de temps avant que Kobayashi ne le laisse partir ? Ou pire, panique et le tue ? Ce n’était pas à écarter, après tout, l’agent de police était assez fou pour kidnapper et enfermer. L’entendre le rendait malade. Quand il lui parlait de l’amour qu’il lui portait depuis tout ce temps, cette obsession qu’il refusait d’assumer. Ce blog, ces photos volées, il lui avait expliqué tout ce qu’il avait pu imaginer pour eux, la vie rêvée, comme il disait, qui allait devenir réalité. Ça le dégoûtait, lui donnait envie de hurler, quand il parlait de tout ça. Parlait de la première fois qu’il l’avait vu, de ses fantasmes, de son envie d’être avec lui alors qu’il ne le connaissait même pas.

Kobayashi évoqué un homme nommé Adachi, son ex-petit-ami, lui expliquant qu’ils avaient rompu à cause de lui. Si l’agent affirma que le couple n’avait pas tenu à cause d’Adachi se montrant profondément égoïste et peu réceptif à accepter ce qu’il aimait. Ji Hoon n’eut pas de mal à comprendre que son obsession étouffante avait totalement effrayé ce pauvre type. C’était comme si Haruto était totalement accro à une idole du jour au lendemain et ne faisait que d’en parler, l’admirer et écrire à son propos sur internet. Le Coréen n’aurait pas supporté, ni accepter de passer au second plan. Tout cela le rendait terriblement confus, cherchant comment expliquer ce qui avait engendré la folie du policier. Ji Hoon n’allait pas mentir. Il savait qu’il était beau, qu’il pouvait déchaîner les passions. Jung Rin était un bel exemple de folie qu’il avait provoqué, tout comme Hanae, par exemple. Mais jamais il n’aurait imaginé rencontrer quelqu’un comme ça. Prêt à le menotter à un canapé en espérant lui faire choper le syndrome de Stockholm en se disant qu’il allait finir par tomber amoureux de lui. Mais c’était physiquement impossible. Il le dégoûtait. Ça le rassurait un peu sur sa sexualité. Kobayashi ne l’attirait pas, pas une seule seconde. Aucun homme en dehors de Haruto et ça ne risquait pas de changer.

Son homme lui manquait. La réaction de Kobayashi lui coupa toute envie de l’évoquer à nouveau. Au fond, il avait peur qu’il s’en prenne à son fiancé, qu’il commence à se monter la tête et songer que l’éliminer serait une bonne solution. Ji Hoon décida de ne plus se montrer stupide, de ne plus en parler. Il devait protéger son homme quoiqu’il arrive, savoir qu’il lui serait arrivé quelque chose par sa faute le rendrait totalement fou. Pinçant les lèvres, il avait décidé de ne plus l’évoquer, de ne plus prononcer son prénom après la crise de Kobayashi, s’excusant même doucement pour qu’il oublie sa haine envers le Japonais. Ce dernier avait sourit et secouer la tête avant de doucement passer sa main sur sa joue. Le Coréen s’était retenu de le mordre, tentant de garder son calme quoiqu’il arrive. Ce n’était pas simple de rester stoïque. Le temps ne semblait pas passer, Ji Hoon ne savait pas exactement combien de temps il était resté endormi après le bar, il voyait le ciel s’assombrir, jugeant que la nuit devait doucement tomber sur le Japon.

Kobayashi resta avec lui jusqu’à ce qu’il fasse nuit, à lui parler, encore et encore. Il le prenait pas son confident, semblant néanmoins plus honnête que ces dernières semaines. Il parlait de sa famille, de ses amis, de son homosexualité qui n’avait pas toujours été assumé. C’était long de l’écouter. Ji Hoon finit par faire semblant de tomber de fatigue, souriant doucement alors que Kobayashi lui demandait s’il avait sommeil. Ce dernier insista encore pour qu’ils dorment ensemble, ce qui agaça le Coréen. il regretta un peu. S’il avait accepté, peut-être aurait-il pu être libre pendant un temps et s’échapper ? Au fond, le Coréen se doutait que l’agent n’était pas stupide au point de le laisser seul et sans surveillance, même s’il dormait à côté. Une fois seul, le téléphone fut sa seule priorité. Il devait profiter de ce moment pour essayé d’appeler Haruto. Il priait pour qu’il y ait encore un peu de batterie, assez pour joindre son fiancé et au moins le rassurer, lui dire qu’il était bien vivant. Ses larmes avaient été incontrôlable en entendant sa voix au bout du fil, il n’eut pas de mal à comprendre que Haruto pleurait aussi. Ce dernier devait être mort d’inquiétude. Au possible, il tenta de dire où il se trouvait, décrire la maison. Le supplier de venir. « Non, non, il vit pas avec elle ! Pas ici en tout cas… » Il n’avait pas entendu de voix féminine, et d’après ce qu’il avait pu comprendre, elle vivait dans un beau quartier de la capitale, pas en pleine campagne. Avant qu’il ait pu ajouter quoique ce soit, la communication fut coupée. Il aurait voulu lui dire qu’il l’aimait, mais surtout, de faire attention. De ne pas venir seul, de le prévenir que Kobayashi avait une arme.

Reposant le téléphone, il sursauta en entendant des bruits de pas dans la maison. Kobayashi était réveillé et il venait vers la pièce. Paniquant un peu, le Coréen tenta de remettre rapidement le canapé à sa place, mais l’agent entrait déjà furieusement dans la pièce, claquant la porte derrière lui. il semblait comme possédé, de grands yeux noirs, il ressemblait à un échappé d’asile et le Coréen sentit son cœur s’arrêter. Il ne portait pas son arme, ce qui le rassura un peu, mais il n’était clairement pas en position de force. « T’as pris ton téléphone ? T’as appelé ce fils de pute ? » Il n’eut pas le temps de répondre qu’il se fit repousser violemment contre le canapé, son poignet se tordit à cause de la menotte. Un léger gémissement s’échappa de ses lèvres, il espéra qu’il n’était pas cassé. « Fallait pas le laisser si près. » Ji Hoon le défia du regard même s’il se doutait que ce n’était pas l’attitude à adopter. Cela suffit à énerver davantage Kobayashi qui attrapa le téléphone pour l’éclater conte le sol. Hébété de voir l’appareil qu’il chérissait tant au sol, il ne remarqua même pas que l’homme s’était approché de lui pour le gifler. « Pourquoi tu dois tout gâcher ? Pourquoi, Ji Hoon ? Pourquoi ?! » Choqué par le geste, ses lèvres se pincèrent alors qu’il se redressa pour donner un coup de pied dans son ventre. L’agent se plia sous la douleur, reculant un peu pour ne plus être à sa portée.

Ji Hoon n’avait jamais été passif, il n’avait jamais supporté longtemps d’avoir l’impression d’être soumis à quelqu’un. Il avait passé sa journée à l’être, à ne pas le froisser, mais il ne tenait plus. Il ne savait pas si on allait le retrouver mais il refusait de devenir la poupée d’un psychopathe. « J’suis pas un de tes délires bizarres, tu m’intéresses pas, tu comprends pas ? Ca changera pas, Kobayashi, t’entends ? » Il finit par se redresser pour le toiser, souriant étrangement. Il allait le tuer. Ji Hoon en était presque sûr. Il allait le tuer. « Tu penses ? » Cette réponse ne lui plaisait pas vraiment. Le Coréen continua à le fixer, pinçant les lèvres, il n’eut pas le temps de le frapper à nouveau que Kobayashi bloqua ses jambe en s’appuyant dessus, il bloqua sa main libre avant de poser ses lèvres écœurante contre son cou, tentant de l’embrasser, il sursauta et s’écarta en poussant un cri de douleur. Ce fichu mannequin l’avait mordu. Ji Hoon avait envie de vomir, se débattant comme il pouvait, il se prit une nouvelle gifle qu’il préféra à ce qu’il avait tenté de faire avant. La main de Kobayashi contre ses lèvres, il tentait encore de crier, s’effrayant quand la porte s’ouvrit brusquement.

Haruto. Son cœur rata un battement. Peut-être que Kobayashi l’avait assommé et qu’il rêvait. Qu’il le dégage de lui fut un profond soulagement avant de laisser place à la peur. Et s’il faisait du mal à Haruto ? Son homme était fort, il l’impressionnait, autant par ses mots que par sa force. Kobayashi était par terre, un peu sonné. Le Coréen ne savait pas quoi faire, quoi dire. Il était sonné, réalisant ce qui aurait pu arriver si son homme n’était pas arrivé. Lentement, il hocha la tête pour affirmer qu’il allait bien. Ça pourrait être pire. Bien pire. Sa main se posa contre son bras quand il s’approcha, il tenta de sourire pour le rassurer. « Comment tu m’as retrouvé ? » Il secoua la tête, réalisant qu’ils n’avaient pas le temps pour les questions futiles. Il serra un peu son bras, comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas, se retenant de fondre en larme, il devait être fort. Il tira un peu Haruto vers lui pour atteindre son oreille après sa question. « Sûrement dans sa chambre, au bout du couloir… Y a son arme, essaie de la prendre. » Il hésita un instant avant de songer qu’il était utile de le préciser. « L’utilise pas s’il te plaît. » Hors de question que Haruto aille en prison à cause de lui.

Lentement, il le repoussa pour qu’il se redresse, ne supportant actuellement pas l’idée qu’il le surplombe ainsi. Kobayashi se remettait doucement. Il se releva pour foncer sur Haruto, le frappant avec un cadre posé sur la table. « Tu sais mieux te défendre cette fois ? T’es plus là pour chialer parce qu’on t’a agressé ? » Il tenta de s’approcher encore du psychiatre quand Ji Hoon se redressa pour le frapper encore avec ses pieds, tentant de le faire tomber, il le captura avec ses jambes, le tapant avec son pauvre bras libre. « Haruto, vas faire ce que j’ai dit ! » Il le retiendrait aussi longtemps que possible, mais Kobayashi se débattait, un peu trop, il ne tiendrait pas longtemps. ils devaient s’en sortir, ils devaient pouvoir partir. Le Coréen ne voulait pas que son homme soit blessé. Qu’on lui fasse du mal. il ne supporterait pas l’idée de le perdre à cause d’un fan fou. Voyant qu’il allait s’échapper, il passa son bras autour de lui, l’amenant contre son torse, comme pour l’enlacer, fermant ses yeux en priant pour que cela le calme. « Arrête s’il te plaît… » Pendant un instant, l’agent se calma, posant ses mains contre son dos, il le caressa doucement avant de le repousser avec fermeté et plus de force que ce qu’il aurait pu imaginer. Il ne pouvait plus rien faire.



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Kamiya Haruto
     Sam 25 Mai - 23:12

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Qu’allait-il arriver à Ji Hoon s’il ne le retrouvait pas à temps ? Haruto ne voulait pas y penser. Il n’aurait pas dû lui dire d’aller retrouver Kobayashi pour lui soutirer des informations. C’était une idée stupide, et il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Le Japonais avait beaucoup de mal à se dire que son fiancé était réellement en danger, la situation lui paraissait trop folle. Et pourtant, il devait se rendre à l’évidence ; l'agent de police était fou. Cet homme l’avait suivi pour détruire leur couple en imaginant une mise en scène perverse, couplée à un mensonge horrible. Si Haruto n’en voulait plus à Ji Hoon de l’avoir crû, il tenait une rancune tenace envers Kobayashi. Quel fou pouvait prendre le risque d’inventer pareille histoire ? C’était un coup de poker véritable. Le plan n’était pas infaillible. C’était ça qui rendait Kobayashi dangereux, en y réfléchissant. Cet homme ne doutait de rien, pensant qu’il suffisait de si peu pour détruire leur couple. Soit ça, soit il était idiot. Haruto voulait espérer que la seconde option soit la bonne, mais il en doutait. Après les découvertes de Liang à son sujet, le psychiatre craignait fort d’avoir à faire à un terrible psychopathe pervers. L’agent de police était littéralement obsédé par Ji Hoon, en témoignait son site Internet où se retrouvaient compilées des centaines de photos volées du mannequin. Comme si Lee Ji Hoon était une idole suivie par des fansites à chacune de ses sorties officielles.

Haruto revoyait les photos, ainsi que les textes qui les accompagnaient. Kobayashi avait pris le temps de trouver les vêtements qu’il portait, de noter le rebondi de ses fesses dans tel ou tel pantalon. Des textes de déclarations d’amour terriblement puériles, mais à bien y réfléchir, surtout terrifiants. Dans ces textes, Kobayashi répétait combien il savait qu’ils seraient un jour réunis. Il avait donc emmené Ji Hoon chez lui. Mais dans quelles circonstances ? Le Japonais avait du mal à croire que son homme ait suivi un agent de police jusque chez lui. Ils avaient convenu que si Kobayashi devenait trop insistant, Ji Hoon devait s’en aller, et ne rien faire d’inconsidéré. Haruto ne pensait pas que son homme puisse se faire si facilement manipulé, surtout maintenant qu’il savait de quoi cet homme était capable pour les séparer. Il ne fallait pas lui faire confiance, ils avaient été d’accord. Kobayashi l’avait-il menacé ? L’avait-il drogué ? Le barman n’avait pu vraiment l’aidé. D’après lui, ‘le plus beau des deux’ (définitivement Ji Hoon) semblait saoul et son ami l’avait aidé à sortir du bar. Drogué. Plus il y réfléchissait, plus Haruto en était persuadé. Et évidemment, cela ne le rassura pas du tout. Qui savait ce que ce malade avait en tête ? Une rage terrible commençait à animer le Japonais. S’il apprenait qu’il avait touché un seul cheveu de son fiancé, Haruto ne répondrait plus de rien une fois face à Kobayashi.

Mais où le trouver ? Sa seule piste était Kokoro. Et s’il lui en voulait encore horriblement d’avoir pris part à cet odieux mensonge, Haruto admettait avoir besoin d’elle. Bien sûr, il ne pouvait cacher sa colère et son agacement en se rendant compte qu’il n’y avait aucune trace de Kobayashi – et encore moins de Ji Hoon – dans son appartement. La gifle partit sans qu’il ne se contrôle. Il s’en voulut à peine, cependant, trop préoccupé par la situation dans laquelle son fiancé pouvait se retrouver. Kokoro devait coopérer ou il menaçait de porter plainte pour harcèlement contre elle. Ce qu’elle lui avoua de la part de son cousin ne fit que confirmer ses doutes. L’agent de police était un homme dangereux. Ji Hoon était loin d’être à l’abri avec lui, même s’il en était soi-disant fou amoureux. Cet homme ne connaissait pas l’amour, étant juste un maniaque obsessionnel envers une personnalité populaire. Cela le rendait vraiment dangereux, surtout si Ji Hoon prononçait les mauvaises paroles en pensant lui faire entendre raison – et connaissant son fiancé, le Japonais craignait que ce soit le cas. Kokoro lui donna quelques pistes, mais il n’était pas certain de pouvoir faire grand-chose avec ça. Ou peut-être que si ? Malgré les réticences (pour des raisons plus qu’évidentes) de son homme à faire appel à la police, Haruto choisit de les prendre comme alliés, en espérant qu’ils ne protègent pas leur collègue pour une raison stupide comme le code d’honneur de police.

Heureusement pour lui, le psychiatre tomba sur un collègue de Kobayashi plus que volontaire à lui donner des renseignements à son sujet de façon étonnante. Haruto avait réellement l’impression de résoudre un puzzle sur lequel il avait été resté bloqué pendant des semaines. Le mystère de son agression non-résolue. Il lui avait semblé toujours étrange que l’enquête n’avance pas, car ses agresseurs ne paraissaient pas être des amateurs. Il avait laissé sa méfiance s’endormir sous les explications de Kobayashi. Et maintenant qu’il y pensait, tout semblait limpide. Une explication logique commençait à faire son chemin dans son esprit. Kobayashi avait saboté l’enquête de façon tout à fait consciente. Pour rester en contact avec Ji Hoon ? Sûrement. Mais pas seulement. Le Japonais soupçonnait une autre raison qui lui semblait cependant encore trop incroyable. Ce fut Liang qui lui confirma ses soupçons en lui envoyant une photo du compte privé du réseau social de l’agent de police. Pour Haruto, il n’y avait plus aucun doute. Kobayashi avait commandité son agression. Cet homme était un malade complet. Cela le fit paniquer un peu plus. Il devait retrouver Ji Hoon le plus rapidement possible, le sentant en danger immédiat. Il fondit en larmes en réalisant qu’il se retrouvait dans une impasse. Watanabe n’avait pas pu l’aider plus que ça, n’ayant aucune idée d’où pouvait se retrouver son collègue.

La sonnerie de son téléphone le surprit, mais il décrocha très rapidement en apercevant le nom du contact. S’il avait craint pendant une fraction de seconde d’entendre la voix de Kobayashi, il sanglota en reconnaissant celle de son fiancé. Malgré la confusion, il l’écouta attentivement, gravant dans sa mémoire les indications de Ji Hoon. Des enfants, une école… Ce n’était définitivement pas chez Kokoro. « Je vais trouver ! » Même s’il devait frapper à toutes les portes des maisons de la banlieue de Tokyo situées près d’une école. Pour retrouver son fiancé, Haruto était prêt à déplacer des montagnes et inverser les pôles. Frustré que la communication se coupe si rapidement, le Japonais s’en voulut de ne pas avoir pu lui demander s’il était en sécurité. Sûrement pas. Et si c’était Kobayashi qui avait raccroché, et faisait maintenant payer à Ji Hoon le fait de l’avoir contacté ? Faisant exploser sa rage, le Japonais prit un instant pour calmer ses nerfs. La seule personne qui pouvait l’aider restait Kokoro. Elle devait absolument l’aider, devait-il s’excuser à genoux de l’avoir giflée. Heureusement pour lui, la jeune femme fut prompte à lui répondre rapidement. La maison de l’ex-compagnon de son cousin. Un dénommé Adachi. Une fois l’adresse enregistrée dans son GPS, Haruto fonça. C’était sa seule chance. Si Ji Hoon ne se trouvait pas là-bas… Non, il ne voulait pas y penser.

Le quartier était calme. La nuit tombait lentement sur Tokyo, les jours se rallongeaient. Mais ce n’était pas le moment pour le psychiatre de s’extasier sur les merveilles de la nature. Son rythme cardiaque était plus qu’affolé, il était sûr et certain que Ji Hoon se trouvait ici. Un pressentiment tout au fond de son cœur. Son âme sœur se retrouvait bloquée quelque part dans cette maison. Et pour être réuni avec lui, Haruto se sentait pousser des ailes. Il ne se serait jamais pensé capable d’entrer en infraction chez quelqu’un, surtout en prenant le risque d’être vu. Mais il préférait tout risquer pour retrouver Ji Hoon que ne rien tenter et de le regretter. Le silence semblait régner dans la maison. Le Japonais espérait ne pas s’être trompé et ne pas se retrouver face à une famille catholique qui mangeait son repas en silence. Mais rien de tout ça. Les lieux paraissaient vides, ce qui fit grimper un peu plus son stress. Jusqu’à entendre quelque chose dans une pièce proche de lui. Sans réfléchir, le Japonais s’y précipita. Et la scène qui se jouait devant lui le fit sortir de ses gonds. Il allait le tuer. Il allait le démolir, puis le tuer. Depuis quand avait-il tant de force ? Repousser Kobayashi avait été aussi facile que de rattraper un chaton. Depuis quand savait-il se battre ? Frapper l’agent de police en plein visage lui procura une certaine satisfaction. Néanmoins, il reporta très vite son attention sur Ji Hoon.

« Longue histoire, je te raconterai une fois qu’on sera sorti d’ici. » Il devait à tout prix emmener Ji Hoon loin de ce malade. Surtout quand il voyait qu’il l’avait attaché. Haruto n’osait pas lui demander ce qu’il avait pu lui faire. Il hésita à laisser Ji Hoon, mais cela représenta une erreur monumentale, ayant laissé l’occasion à Kobayashi de se relever. Poussant un cri de douleur, il porta sa main à son crâne. Il saignait un peu. « C’est toi cette agression, avoue ! T’as payé ces connards pour m’agresser ! T’es complètement malade ! » Pas très professionnel pour un psychiatre, mais à l’heure actuellement, le docteur Kamiya s’en fichait royalement. Prêt à répliquer, il marqua un temps d’hésitation lorsque Ji Hoon entrava son kidnappeur. « Hoonie… Tu… » Poussant un cri de frustration, le Japonais fit demi-tour pour faire ce que son homme lui avait demandé. Une arme. C’était dangereux, mais c’était sûrement tout ce qui réussirait à faire comprendre à Kobayashi qu’il ne le laisserait pas s’en tirer comme ça. Qu’il devait laisser Ji Hoon partir. Dans la hâte, il renversa tous les tiroirs en poussant des jurons. Le stress qui l’habitait ne lui permettait pas de réfléchir correctement. Où était cette fichue clé ? « C’est ça que tu cherches ? » Cette voix lui glaça le sang. Se figeant alors qu’il fouillait une commode, Haruto se redressa lentement, pour apercevoir l’agent de police qui le narguait en secouant une petite clé devant son nez.

L’instant d’après, un petit clic brisa le silence. Haruto leva l’arme qu’il venait de retrouver. « Donne la moi. Ne fais pas d’histoire, et tout ira bien. » L’agent de police éclata de rire en écartant les bras et en lui ordonnant de tirer. Qu’il prouve qu’il aime vraiment Ji Hoon en le tuant ! La main du Japonais tremblait un peu, ce que Kobayashi ne manqua pas de faire remarquer. « Ji Hoon ! Ton imbécile de fiancé me menace de son arme ! » Haruto déglutit. Il ne pouvait pas le tuer. Même après tout ça… « Tire Haruto. Tire, ou c’est moi qui tu tues. Tu vas pas laisser en vie un gars qui a abusé de l’amour de ta vie. Eh ouais, tu crois vraiment que j’en ai pas profité ? Il va pas te le dire par fierté, mais on l’a fait. C’était le pied !» L’instant d’après, un coup de feu retentit dans toute la maison. Haruto avait fermé les yeux en appuyant sur la gâchette. Ses oreilles sifflaient un peu. L’arme tomba au sol dans un bruit sourd. Tremblant de tout son corps, il ouvrit lentement les yeux. En face de lui, Kobayashi le fixait, les yeux écarquillés, comme un dément. L’impact de la balle avait fait un trou dans le mur, à quelque centimètres de la tête de l’agent de police. Ce dernier fonça sur le Japonais qui le frappa comme il le pouvait. Soudain, Kobayashi pesa sur son bras. Haruto avait réussi à l’assommer avec un vase. Ramassant la petite clé, il courut retrouver Ji Hoon. Comme un imbécile, il pleurait sans pouvoir s’arrêter. Il n’arrivait plus à réfléchir correctement, et sa voix tremblait. « Je suis tellement désolé mon amour… Je te demande pardon… » Après plusieurs tentatives, il réussit enfin à ouvrir le verrou. Serrant son homme contre lui, il fondit en larmes contre son cou. « On va sortir de là… On doit appeler la police… » Que ce terrible cauchemar enfin se termine !



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Lee Ji Hoon
     Lun 27 Mai - 0:26

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Loin de chez lui, dans un lieu qu’il ne connaissait pas, Ji Hoon espérait réalise que rien n’était réel, se réveiller auprès de son fiancé. Il se voyait déjà se coller à lui pour doucement le réveiller et lui raconter. Mais tout était probablement réel. Kobayashi était bien fou, obsédé par lui depuis ses débuts sans qu’il ne comprenne exactement pourquoi. En dehors d’être beau, il n’avait rien de particulier. Il ne faisait jamais d’interview, n’avait pas d’apparitions publics à outre mesure. Il prenait des photos, étaient parfois filmés mais on ne l’entendait jamais. Kobayashi connaissait-il le son de sa voix avant de le rencontrer ? Il n’en était pas certain. C’était tellement étrange qu’il en soit arrivé là. Ji Hoon avait tenté de comprendre, il lui avait demandé. Pourquoi lui ? Qu’avait-il eu de particulier, de plus que les autres mannequins ? Kobayashi n’avait pas pu lui apporter la moindre réponse. L’amour ne se contrôlait pas, quand c’était là, on le savait, tout simplement. Il avait tenté de lui expliquer ce qu’il ressentait mais tout cela semblait être une sorte d’amour adolescent. Il se faisait des films, s’imaginait que c’était ça, l’amour, juste croire au coup de foudre sans y réfléchir, sans réaliser que parfois, ce n’était qu’une image, qu’il n’était pas la personne qu’il imaginait. Ji Hoon se demandait comment lui faire entendre raison.

Peine perdue, sans doute. Le Coréen ne savait plus quoi faire pour s’en sortir. Il craignait sincèrement que cet homme finisse par le tuer. Après tout, il était armé et n’hésitait pas à le menacer avec ce pistolet dès que quelque chose n’allait pas dans son sens. La situation échappait au Coréen qui n’avait jamais été confronté à ce genre de personnalité, à quelqu’un de totalement fou. Comment avait-il pu se laisser avoir par son visage d’agent appliqué et attentif ? Il se trouvait stupide de ne rien avoir vu alors que son comportement était clairement inapproprié depuis le début. A ce moment-là, dans sa tête, la priorité était de garder un bon rapport avec lui en espérant voir l’enquête avancer plus vite pour que les agresseurs de son homme soit puni plus rapidement. Au fond, il avait probablement fait ralentir l’enquête pour pouvoir rester le plus longtemps possible en contacte avec eux. Ji Hoon s’en voulait de ne pas avoir été plus méfiant, de ne pas avoir vu plus clair dans le jeu de Kobayahi. Il s’en voulait d’avoir douté de son fiancé à cause d’un odieux mensonge du policier. De lui avoir fait une crise sans même le laisser parler.

Haruto lui manquait, ça ne faisait même pas vingt-quatre heures mais il se sentait déjà si seul. Kobayashi lui parlait, uniquement de lui, comme pour combler le fait qu’il l’avait questionné depuis des semaines. Jusque là, l’agent posait principalement les questions. Désormais, il avait besoin de se confier visiblement, mais Ji Hoon n’avait pas envie de l’écouter. Ne plus avoir le droit de parler de son fiancé le torturait et le soulageait. Il avait envie de le retrouver, de dire combien il lui manquait, qu’il avait envie de le revoir rapidement. Mais énerver Kobayashi en évoquant l’amour de sa vie ne servait à rien, il était préférable de se la jouer plus stratégique en omettant Haruto. Il trouverait un moyen plus rapide de s’en sortir, il pouvait le faire. A la nuit tombée, seul dans la pièce, il saisit sa chance d’appeler son homme. Pleurer n’était pas une solution mais il ne pouvait s’en empêcher. Haruto devait l’aider, trouver quelqu’un pour le retrouver. il avait besoin de partir d’ici au plus vite, avant qu’il ne soit trop tard. Quand la conversation fut soudainement stoppé, Ji Hoon ressentit un profond vide en lui suivant d’une terrible tristesse.

Cet appel avait provoqué la colère de Kobayashi, comme rien auparavant. Le Coréen vit son regard qui avait changé, il se montrait désormais plus violent, allant jusqu’à crier à nouveau mais aussi l’attaquer physiquement. Une partie de lui se suppliait de ne rien faire, de prendre sur lui, d’accepter, de s’excuser. Haruto allait le retrouve, on allait le sauver. Mais il n’y arrivait plus. Il ne supportait plus de le voir s’approcher de lui, le toucher, agir avec lui en amant tendre et attentionné. Il n’était rien, il ne serait rien. Il regretta ses ripostes quand il parvint sans trop de mal à l’immobiliser pour l’embrasser, mordant aussi fort que possible sa lippe, sa victoire fut brève avant qu’il ne revienne à la charge. Se débattre n’amenait rien, il se sentait piégé, commençant à paniquer en imaginant ce qu’il pourrait lui faire. Haruto le sauva, vraiment. Il avait envie de pleurer en le voyant. Il l’avait trouvé mais il était seul. Ce n’était pas raisonnable. Il aurait dû prévenir la police, venir avec eux. Il n’avait néanmoins pas le temps de lui faire ce reproche, encore moins de lui demander comment il l’avait trouvé.

Il ne vit que trop tard que Kobayashi revenait à la charge. Il sursauta quand il attaqua son fiancé avec un cadre, tentant de le défendre comme il pouvait tout en ayant un bras clairement KO. « Payé ? » Son regard se posa sur Kobayashi qui souriait simplement. « Tu ferais un bon enquêteur, Kamiya ! Dommage que tu t’y sois pas mis plus tôt. » Ji Hoon fronça les sourcils, frappant Kobayashi aussi fort que possible en ordonnant à Haruto de chercher la clé et le pistolet dans la chambre. Il tenta de calmer, de l’amadouer en l’amenant contre lui, en lui répétant qu’il pouvait encore tout arrêter, que tout irait bien, mais l’agent, bien que réceptif au début alors qu’il se collait un peu contre lui, finit par le repousser pour courir vers la chambre. Le Coréen n’eut même pas le temps de prévenir son homme qu’il l’avait déjà retrouvé. C’était horrible, de ne pas savoir ce qu’il se passait, de ne pas pouvoir voir. Il ne comprenait pas exactement ce qu’ils disaient, il espérait que Haruto ne ferait rien d’inconsidéré, que Kobayashi abandonnerait. Mais il serait naïf de penser que cela était possible, qu’ils allaient simplement discuter, point. Il crut entendre l’agent rire puis hausser le ton pour qu’il puisse l’entendre. Ses yeux s’écarquillèrent. Haruto avait l’arme et la pointait sur Kobayashi ?

« Haruto, s’il te plait, ne tire pas ! » Hors de question de le laisser ruiner sa vie pour ce type ! Il aurait sa mort sur la conscience éternellement et risquait même d’aller en prison pour ça. Ji Hoon ne le supporterait pas. Vaguement, il saisit ce que le policier disait. Abuser de lui ? En profiter ? Un frisson d’effroi glissa dans tout son corps. Il mentait pour pousser Haruto au bout. Et cela fonctionna. Un cri lui échappa en entendant le coup de feu, puis le silence. « Haruto ? Haruto ! Ca va ?! » Pas de réponses. L’instant d’après, une nouvelle bagarre éclata et il paniqua en étant incapable de savoir ce qu’il se passait. Il voulait aider Haruto mais en était incapable, ne pouvant bouger de ce canapé. Quand un bruit sourd se fit entendre, son cœur s’arrêta. Il cherchait à savoir si c’était Haruto ou Kobayashi qui s’était effondré, il fut stressé jusqu’à l’instant où le visage de son homme apparut et il fondit incontrolablement en larme en le voyant s’approcher. Il avait eu si peur pour lui, si peur que l’agent lui ait fait du mal, qu’il soit blessé ou même mort. « Non, non… » Qu’il ne s’excuse pas. enfin libre, il passa ses bras autour de son fiancé, sa main non-blessée serra sa chemise entre ses doigts alors qu’il collait son visage contre son torse en pleurant encore. Il était à la fois soulagé, choqué et totalement perdu.

Ils devaient sortir, oui, mais il n’arrivait pas à relâcher son compagnon. Il n’arrêtait pas de penser, de réfléchir à tout ça. Une terrible pensée ne le quittait pas depuis quelques minutes. Et s’il avait vraiment abusé de lui après l’avoir drogué ? Pourrait-il le savoir, le ressentir ? Pas forcément, il le savait. Comment pourrait-il le savoir ? Rien que l’idée qu’il ait pu le toucher alors qu’il était inconscient le rendait malade. Serait-ce totalement impossible ? Après tout, avant que Haruto n’arrive, n’avait-il pas essayé de le faire ? « Comment tu vas ? Il t’a blessé ? » Du mieux qu’il pouvait, il se calma un peu, s’écartant pour observer le visage de Haruto. Il s’emblait aller bien, que des blessures superficielles, du moins, il l’espérait. Respirant profondément, il se colla encore brièvement à lui avant de se lever. « Je crois que mon poignet est un peu cassé. » Il désigna les menottes. « Tu peux les prendre et les mettre à Kobayashi ? Pour pas qu’il parte. » Des larmes coulaient encore contre ses joues mais il faisait de son mieux pour se maitriser. Il devait tenir encore un peu avant de s’effondrer en réalisant combien ce type était malade. Il respira difficilement dans la pièce où se trouvait Kobayashi allongé contre le sol, il ne perdit pas de temps avant de quitter la chambre, se précipitant au rez-de-chaussée pour s’en aller plus rapidement. Une fois dehors, il reprit son souffle, comme s’il ne respirait plus depuis quelques minutes, il se laissa doucement tomber contre son compagnon. « S’il te plait, emmène moi loin d’ici… J’ai pas la force d’attendre la police, on peut aller au commissariat directement, mais je peux plus rester là. »Il ne se sentirait mieux qu’une fois certain qu’on n’allait pas l’enfermer encore dans cette maison. Il avait besoin de rester avec Haruto se persuader que tout irait bien.




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Kamiya Haruto
     Mar 28 Mai - 0:31

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Sa voiture filait sur l’autoroute. Haruto n’avait jamais roulé aussi rapidement. Pied au plancher, il ne pensait qu’à une seule chose ; sauver Ji Hoon. Persuadé d’être sur la bonne voie, il se sentait pousser des ailes. Accélérant encore un peu, il slaloma entre deux taxis, se fichant des coups de klaxons agacés lancés à son encontre. Il y avait un homme à sauver. Non. Il y avait son homme à sauver. Avalant les kilomètres, il ne ralentit qu’une fois entré dans le quartier où se trouvait la maison de l’ex-compagnon de l’agent de police. Adachi vivait dans une petite maison familiale. Un endroit cosy qui faisait jaser le voisinage. Après tout, un homme d’une quarantaine d’années qui vivait seul et ne ramener que des ‘amis’ à la maison, le soir, voilà quelque chose de bien suspect pour des voisins curieux au regard un peu trop nippon. Lorsque Haruto se gara devant la demeure que Kobayashi occupait parfois quand son ex-compagnon n’était pas là, il eut l’idée furtive que c’était exactement le genre de maison qu’il aimerait acheter avec Ji Hoon, dès qu’ils se seraient mis d’accord pour fonder un foyer. C’était une promesse qu’il se fit à nouveau. Fonder une famille avec l’amour de sa vie, vivre heureux pour le restant de leurs jours. Il le tirerait de ce traquenard mis en place par l’esprit tordu de Kobayashi. Il était prêt à tout pour sauver son fiancé, et faire regretter l’agent de police. Il était hors de question que ce dernier s’en sorte facilement.

Voilà pourquoi il se trouvait soudainement une force de super-héros, grimpant sur le muret pour mieux atteindre la fenêtre. Si on lui avait dit, il y avait quelques années de ça, qu’il entrerait par effraction dans la maison d’un inconnu, Haruto ne l’aurait pas crû une seule seconde. Mais pour sauver Ji Hoon, il était prêt à tout, même à devenir un criminel. Il sentait le sang bouillir dans ses veines. Ses oreilles bourdonnaient, son rythme cardiaque s’accélérait à chaque nouveau pas qu’il faisait dans cette maison bizarrement trop silencieuse. Il ne pouvait pas croire qu’il s’était trompé. Quelque chose lui disait qu’il se trouvait au bon endroit. Comme s’il pouvait sentir la présence de son homme. Ou plutôt, Haruto avait l’impression de sentir son parfum. Non, il le sentait vraiment. Ji Hoon se trouvait quelque part dans une de ces pièces ! Mais, Kobayashi ? Haruto devait se montrer prudent. Hors de question d’être pris par surprise. C’était lui, la surprise. Il voulait le prendre de court. Mais que ferait-il, exactement ? Arriverait-il à neutraliser l’agent de police ? Rien n’était moins sûr ! Le Japonais ne s’était jamais vraiment battu. Même si rien ne disait qu’il devrait en venir aux mains, il préférait s’y préparer. Surtout lorsqu’il entendit un bruit étouffé. Son sang ne fit qu’un tour, certain qu’il s’agissait de Ji Hoon. Ce qu’il vit en poussant la porte l’électrisa, lui procurant une force qu’il ne se connaissait pas, jusqu’ici, pour repousser et frapper Kobayashi. Un peu honteusement, il admit que c’était assez jouissif.

Mais pour le moment, Haruto n’avait pas l’occasion de s’extasier sur ses prouesses de justicier, encore moins de détective de génie. Il avait hâte de raconter tout le cheminement de son enquête pour le retrouver, mais il ne serait pas capable de le faire s’il n’était pas totalement sûr que Ji Hoon soit en sécurité loin de ce malade. Il ne réagit pas assez vite, se prenant un cadre en pleine tête. Le choc lui arracha un cri de douleur, mais ne le laissa pas à terre. N’en pouvait plus, le Japonais cracha sa haine à l’égard de l’agent de police. Il eut un rire dénué de joie suite aux félicitations de Kobayashi. Ce type était vraiment dérangé. « T’es vraiment dingue. Tu crois que je vais laisser passer ça ? » Cet homme lui avait gâché plusieurs semaines de sa vie, l’ayant rendu parano, complètement incapable de mettre un pied dehors. Haruto avait envie de le frapper, hésitant à écouter Ji Hoon. Mais ce dernier lui avait fait part d’une idée plus sûre à suivre. Il fallait d’abord qu’il dégage son fiancé de ces menottes, puis qu’ils neutralisent Kobayashi pour enfin pouvoir appeler la police. Grâce à Liang, ils avaient assez de preuves pour le faire tomber pour plusieurs affaires, la sienne notamment. Ajouté au fait qu’il ait séquestré un homme, ils avaient du lourd. Et cette pensée lui donna un sacré coup d’adrénaline, lorsqu’il s’élança vers la pièce indiquée par son fiancé.

Mais c’était aussi ce qui le ralentit dans sa recherche de la clé. Trop pressé, Haruto ouvrit les tiroirs, en fouillant le contenu en dérangeant tout. Il se retenait de balancer les vêtements à travers la pièce. Poussant des jurons, il n’entendit pas Kobayashi le rejoindre. Cet homme était tout de même incroyable. Quand Haruto pensait ne pas pouvoir le haïr plus, voilà qu’il trouvait de quoi être toujours plus détestable. Sa main se crispa dans son dos, serrant l’arme qu’il avait aperçu juste avant l’entrée de l’agent de police. Et s’il lui tirait dessus ? Juste entre les deux yeux. Mais sa main tremblait. Les mots qui sortaient de la bouche de l’agent de police lui donnaient envie de vomir. Le Japonais se retenait de ne pas foncer sur lui pour le battre à mort, comme ce que ses complices avaient tenté de faire, lors de son agression. « Je vais le buter, Ji Hoon ! » Le coup de feu retentit dans tout l’étage. Haruto avait les oreilles qui sifflaient, et il tremblait de tout son corps. L’avait-il tué ? Il craignait d’ouvrir les yeux, sentant les larmes inonder ses paupières fermement closes. Face à lui, Kobayashi avait le souffle court. Visiblement, lui aussi avait vécu sa plus grande frayeur. Mais il prit le psychiatre de court en se jetant sur lui comme un possédé. Puisqu’il s’inquiétait pour son fiancé, Haruto sentit ses forces décupler, trouvant le courage d’assommer l’agent de police. Il l’abandonna sur le sol sans s’inquiéter pour lui outre mesure.

Après avoir accouru pour retrouver Ji Hoon, il le libéra avant de le serrer dans ses bras, pleurant comme jamais. Ses mains couraient sur son corps, comme pour s’assurer qu’il était bien là, qu’il l’avait bien sauvé de ce cauchemar. Ses lèvres embrassèrent sa peau, trop heureux de l’avoir à nouveau contre lui. Tout allait rentrer dans l’ordre. Ce terrible cauchemar prenait fin. « Ne t’inquiète pas pour moi, c’est superficiel. Et toi, mon amour ? Est-ce qu’il t’a… touché ? » Ses yeux brillaient. Il ne voulait pas croire que Kobayashi ait pu lui faire le moindre mal, certain que ce qu’il avait pu dire plutôt n’avait été que pour le mettre en colère, pour lui faire perdre son sang-froid. Essayant de lui adresser un sourire rassurant, Haruto posa sa main sur la joue de son fiancé, la caressant doucement. « Mon amour… » Ecartant les bras, il l’accueillit à nouveau contre lui, le serrant contre lui, ne voulant plus jamais le lâcher. « On va aller à l’hôpital. On va te soigner ça. » Hochant la tête, il attrapa les menottes, suivant Ji Hoon dans la maison. Avec un air un peu dégoûté, il menotta l’agent de police. Du coin de l’œil, il aperçut l’arme à feu qui était tombée au sol suite à son coup manqué. Hésitant un instant, il le récupéra sans trop réfléchir.

L’air de la nuit naissante le fit frémir, mais il n’avait pas froid. Passant ses bras autour des hanches de son compagnon, Haruto ferma les yeux pour mieux sentir son parfum. Mais il rouvrit bien vite les yeux, comme s’il avait besoin de s’assurer que c’était bien lui. « Non, on va aller à l’hôpital. Tu as besoin d’être soigné. Moi aussi… » Sa main toucha son crâne, à l’endroit où il saignait. « On va prévenir la police en chemin, d’accord. » Son bras derrière le dos de son fiancé, Haruto l’accompagna jusqu’à la voiture. « Liang est au courant, je crois qu’il a déjà prévenu la police de façon anonyme. » Allumant rapidement le contact, il démarra sans attendre. « Ce type est un malade. Il a fait tout un site Internet à ta gloire, avec des articles tendancieux et des histoires un peu glauques… Et ces photos… Les mêmes que sur ce mur… C’était vraiment flippant. » Ses mains agrippèrent le volant. « [color:5384=4682B4]Liang a trouvé une photo de lui et de mon agresseur. C’est lui qui a commandité cette agression, il a payé ces types pour me passer à tabac. » Ou pire. Cet homme méritait le pire. « J’ai pris son arme, je… Je sais pas quoi faire, Hoonie… » Il avait tellement envie de se venger. De lui faire payer le fait qu’il avait essayé de les séparer, Ji Hoon et lui. De détruire la plus belle histoire d’amour qu’il puisse exister.

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Lee Ji Hoon
     Jeu 30 Mai - 0:30

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Haruto était son héros, son sauveur, Ji Hoon ne saurait dire combien il lui était reconnaissant de l’avoir trouvé, combien il l’aimait encore plus que jamais. Sa notion du temps lui était un peu abstraite ce soir, mais combien de temps s’était écoulé depuis son appel et le moment où son homme était arrivé ? Il avait été si rapide, si réactif, et le Coréen réalisait une fois encore la chance incroyable qu’il avait d’avoir cet homme dans sa vie. S’il savait qu’il était l’homme le plus chanceux au monde d’avoir un fiancé comme Haruto, il réalisait qu’il était l’être vivant (toute planète confondue) le plus chanceux. Il l’avait retrouvé si rapidement et il était venu le sauver sans hésitation, sans savoir si c’était dangereux, ce qu’il allait trouver. Il était inconscient, mais le Coréen le gronderait peut-être plus tard. Le voir se battre l’inquiétait et il était frustré de ne pas pouvoir l’aider, d’être coincé à ce canapé. Il peinait encore à tout à fait réaliser la situation, où il se trouvait, ce qui s’était passé. Ces dernières heures avaient semblé être une éternité. Chaque enchaînement, chaque instant. La peur de voir Kobayashi l’agresser, alors qu’il parlait sans jamais s’arrêter, quand il tenait son arme tout près de lui en se confiant sur des déceptions passées, quand il le fixait pour lui déclarer son amour, encore et encore, parlant d’un avenir qui donnait la nausée à la victime qu’il était aujourd’hui.

Ji Hoon voulait partir d’ici, avec Haruto, oublier tout ce qui s’était passé. Il retenait Kobayashi au possible le temps que son homme trouve la clé. Son poignet lui faisait mal mais pour l’instant, la douleur était secondaire. Ce qui comptait le plus, c’était de pouvoir retrouver sa liberté. Depuis des heures déjà, il y pensait. Il avait eu peur de rester ici pour toujours, de ne plus pouvoir s’en aller. Pendant un moment, il avait craint de ne plus revoir son compagnon, que le baiser qu’ils avaient échangé était le dernier. Ils en auraient encore beaucoup d’autres, le Coréen voulait croire même s’il avait peur de ce qui pourrait se passer. Kobayashi était assez fou pour faire du mal à son homme, et à lui aussi. Il pourrait les tuer juste par pure folie. Le Coréen ne supporterait pas de perdre son homme, par sa faute qui plus est. En voulant le défendre, ce n’était tout simplement pas acceptable. Dans sa tête, il avait déjà pensé à tout ce qu’ils allaient faire une fois libre, une fois loin d’ici. Pour le moment, il ne voulait plus faire de photos, il allait avoir du mal à retourner sur des shootings sans se dire qu’il y avait peut-être un ou une autre Kobayashi quelque part.

Ne plus voir Haruto l’angoissait, surtout maintenant que Kobayashi l’avait rejoint avec les clés, visiblement. Ce type était complètement fou, c’était comme s’il n’avait plus de limites. Les mots qu’il prononçait lui glaçaient le sang. Le Coréen se répétait qu’il devait dire ça pour pousser Haruto à bout, pour l’énerver. Mais au fond, peut-être disait-il vrai ? Il ne se souvenait de rien, quand il repensait à cette soirée. il se revoyait dans ce bar, à boire un whisky-coca qu’avait payé et commandé Kobayashi pour lui, il avait écrit un message à Haruto pour dire qu’il se sentait mal, puis plus rien jusqu’à son réveille. Qu’avait-il pu se passer pendant ce temps ? Il n’aurait pas touché une personne inconsciente ? Mais était-il vraiment inconscient ? Nerveusement, il passait sa main dans ses cheveux avant de se reprendre, il ne pouvait pas paniquer maintenant. Pas alors que son homme risquait de gâcher sa vie, il le supplia de ne pas tirer, de ne pas l’écouter. « HARUTO, NON ! » Ses paroles le firent paniquer, mais pas autant que le coup de feu qui suivit. Son cœur battait à tout rompre, il n’osait pas bouger. Il appela plusieurs fois le prénom de son compagnon, ne parvenant pas à savoir ce qu’il se passait là-bas. Les bruits l’aidèrent à comprendre que Kobayashi n’était pas mort, mais ne le rassura pas pour autant. Ils se battaient et le bruit sourd qui conclut la bataille le fit paniquer à nouveau.

Par chance, ce fut son homme qu’il retrouva. Il allait bien, il n’était pas mort et pas plus blessé qu’avant. Enfin libéré, il se réfugia dans les bras de son compagnon, sa main se crispa quand il commença à embrasser sa peau, il ne put s’empêcher de le repousser un peu. « M’embrasse pas s’il te plaît... Pas maintenant. » Il se sentait sale, se souvenait de ce fou qui l’avait bloqué un peu plus tôt pour l’embrasser, posant ses lèvres répugnantes dans son cou, sa joue et même ses lèvres avant qu’il ne le morde. Il ne voulait pas que Haruto touche ça, il ne se sentait pas digne de ce genre de marque d’affection pour le moment, préférant se serrer à lui, s’assurer qu’il allait bien. Quand il lui retourna la question et lui demanda s’il l’avait touché, sa confusion gagna à nouveau du terrain et il hocha la tête, hésitant avant de pleurer à nouveau, enfouissant son visage dans son cou. Ils devaient partir, à l’hôpital pour soigner son poignet, pour soigner Haruto. Mais ils devaient neutraliser Kobayashi avant. Il observa Haruto lui mettre les menottes avant de tourner les talons pour sortir au plus vite. Il ne supportait pas de rester ici plus longtemps.

Retrouvant les bras de son fiancé, il le supplia presque de l’emmener loin d’ici. Il n’avait pas la patience d’attendre la police, de faire à nouveau face à Kobayashi. Sans un mot, il se rendit à la voiture, s’installant côté passager, il souffla longuement, comme s’il se sentait enfin en sécurité, enfin libre. Il était surpris d’apprendre que son frère était dans le coup, mais ça ne l’étonnait pas tellement finalement. Liang avait toujours été très bon pour trouver ce genre d’information. Il blêmit à l’évocation du site internet à sa gloire, aux écrits dont il parlait. Et dire qu’ils auraient pu voir ça avant, avec quelques recherches. Mais comment aurait-il pu savoir ? Ji Hoon n’aurait jamais imaginé avoir un « fan » comme lui. « Je suis désolé… » D’apprendre que tout venait de Kobayashi, que cela faisait parti de son plan pour l’avoir. Qu’il avait fait du mal à son homme par sa faute. Il ne pleurait plus, comme s’il avait épuisé son stock pour le moment. Sa main chercha son contact, il le toucha délicatement, appuyant doucement sa main contre sa cuisse, comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. « Tu dois la donner à la police, Haruto… Si tu le tues, c’est comme si je te perdais, je veux pas que tu gâches ta vie pour lui… » Même mort, il se disait que cela ferait très plaisir à cette ordure.

A l’hôpital, on lui fit passer une batterie d’examen pour récolter le maximum de preuve contre Kobayashi, des résultats d’analyse qu’il n’aurait pas avant le lendemain. La piste du GHB était la plus plausible pour la soirée, ce que le Coréen avait plus ou moins compris face à son absence de souvenirs. Il n’avait pas vraiment pu répondre aux questions qu’on lui posa là-bas concernant ce qu’avait pu lui faire Kobayashi, il ne savait pas s’il avait réellement envie de savoir. Mais avait-il envie de passer sa vie sans la moindre idée de ce qu’il avait subi, avec ce doute permanent ? Des bribes lui revenaient en mémoire, des scènes qui lui donnaient envie de vomir, dont il n’était pas vraiment certain, en réalité. Et si c’était juste son imagination ? Il se rappelait d’une voiture noire, ce n’était pas un taxi, Kobayashi était avec lui à l’arrière, il n’avait pas la moindre idée de qui conduisait. Bonne nouvelle dans l’obscurité : son poignet n’était pas cassé. Une simple attelle pour le moment. Sans qu’il n’ait le temps de retrouver son compagnon, on l’amena au commissariat où Liang l’avait rejoint. Il avait serra longuement son jumeau contre lui avant qu’un policier ne l’emmène pour l’interroger. Un certain Watanabe, visiblement déjà au courant de beaucoup de choses, il l’avait questionné calmement, lui demandant des détails et le plus de précisions possibles.

On l’informa que Kobayashi avait été arrêté alors qu’il tentait de s’enfuir, encore menotté. Il était désormais interrogé dans une autre salle et le Coréen s’était mis à paniquer à l’idée de devoir le croiser. Watanabe le rassura, assurant que pour le moment, il n’aurait pas à le confronter. Après de longues heures, on l’autorisa à rentrer chez lui, il allait néanmoins devoir revenir dès le lendemain avec le résultat des analyses et avec un peu de chance, plus de détails si sa mémoire lui apportait d’autres détails.

En silence, il avait longuement serré Kimyaki puis Takochi contre lui, réalisant à peine que le cauchemar se terminait enfin. Il était à nouveau chez lui, il retrouvait leur appartement, son cocon. Pendant de longues minutes, il était resté sous la douche, se lavant plusieurs fois, comme pour ôter toute trace de Kobayashi de lui, son corps désormais rougit par l’eau brûlante et les nombreux passages du gant de toilettes sur chaque parcelle de sa peau. Ji Hoon avait tenté de se calmer, de se reprendre, il se promit de ne plus pleurer une fois hors de la douche, mais ces longues heures lui revenaient en mémoire, les mots de Kobayashi, ses menaces silencieuses, ce qu’il avait fait, ce qu’il aurait pu faire, ce qu’il avait peut-être fait. Enfilant un pantalon de jogging et un tee-shirt, il ne prit pas ses dix minutes habituelles pour s’admirer, filant dans le salon pour s’asseoir en tailleur sur le canapé, enrobé dans le plaid qu’ils laissaient là.

Son regard fixa le vide avant de se lever vers Haruto. Il était déjà tard, ils avaient passé la nuit à l’hôpital puis au commissariat où son homme avait également été interrogé. Le soleil n’allait pas tarder à se lever, il devait être épuisé. « Je pense pas réussir à dormir mais vas te coucher, tu dois te reposer, Baobei. » Serrant un peu plus le plaid contre lui, il tenta un maigre sourire. Malgré ce qu’il venait de dire, son regard le suppliait presque de rester avec lui. Il s’en voulait d’être si égoïste, de lui en demander encore, de lui en demander trop. Après ce qu’ils avaient vécu, après ce que son homme avait fait pour lui. « Tu m’as pas raconté… Comment tu m’as trouvé ? » Il se doutait que Liang lui avait donné des informations sur Kobayashi, mais pour le reste ? Comment avec deux simples indices, des enfants et la banlieue, avait-il été capable de le trouver ? Hésitant, il attrapa sa main pour le tirer un peu vers lui, le forçant à s’asseoir pour pouvoir poser sa tête contre son épaule. « T’es vraiment mon superhéros… Merci Haruto, d’être aussi incroyable. » Il sourit légèrement, attrapant sa main pour y glisser la sienne. Il ne voulait plus le lâcher, plus le quitter. Il n’y avait que près de lui qu’il se sentait en sécurité, rassuré, qui le tenait de ne pas hurler, ne pas paniquer. Qui l’aidait à se sentir vivant alors que tout en lui semblait éteint.



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Kamiya Haruto
     Ven 31 Mai - 0:35

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Son sang courait dans ses veines, bouillonnait à lui faire mal. La colère grondait, tendait tous ses muscles. Sa mâchoire était crispée, il se sentait prêt à grogner, à hurler. Haruto voulait voir cet homme souffrir. Ce psychopathe devait être enfermé le plus rapidement possible. Déglutissant bruyamment, l'arme tremblant au bout de son bras, il le fixa du regard le plus noir qu'il ait jamais eu. Avait-il déjà haï quelqu'un à ce point ? Yurina avait trouvé un très bon adversaire. Non, à côté de Kobayashi, même son ex-future épouse ne faisait pas vraiment le poids. Cette raclure avait atteint un niveau extraordinaire sur l'échelle des pires personnes que le Japonais ait pu rencontré dans sa vie. Et une idée terriblement mauvaise commençait à le lancer. Et s'il appuyait sur la gâchette ? Et s'il le tuait là, maintenant ? Le cœur du psychiatre battait à tout rompre. Une simple petite pression du doigt, et on n'en parlerait plus. Juste entre les deux yeux. Mais il ne pouvait pas faire une chose pareille. Ce serait la plus grave des erreurs qu'il pouvait éventuellement faire. Malgré ce qu'il lui balançait en pleine figure. Ces paroles sordides et dégoûtantes. Avait-il vraiment touché Ji Hoon ? Avait-il osé abuser de lui d'une quelconque manière ? Haruto ne savait pas ce qu'il devait croire. Au fond, il tentait de se convaincre que ce n'était pas vrai. Il se disait que Kobayashi ne cherchait qu'à le mettre en colère pour le faire craquer. En plus d'être psychopathe, cet homme était également manipulateur, et suicidaire. Le coup de feu partit malgré ses efforts pour ne pas craquer. Le cri de Ji Hoon résonnait dans ses oreilles. Et pendant de trop longues et horribles secondes, Haruto crut vraiment avoir tué un homme. C'était la sensation la plus horrible qu'il soit.

Mais Kobayashi se tenait toujours devant lui. Debout. La balle l'avait loupé, s'étant logé dans une poutre près de la porte. L'arme tomba dans un bruit sec, ramenant Haruto à lui. S'il s'était senti un instant coupable et s'en était véritablement voulu, cela ne l'empêcha pas de se défendre en frappant plus fort. Après avoir assommé Kobayashi, il retrouva très rapidement Ji Hoon, la clé des menottes serrée dans son poing. C'était si bon de le retrouver ! Haruto réalisait qu'il pleurait alors qu'il serrait son fiancé dans ses bras. Rien ne le soulageait plus que ça. Sentir son homme contre lui, sain et sauf. « Excuse-moi... » Ses grands yeux brillaient, coupables. Emporté par le bonheur de le retrouver, le Japonais n'avait pas réfléchi, s'étant laissé aller à l'embrasser. Un frisson loin d'être agréable lui courut le long de la colonne vertébrale. Mais il ne voulait pas repenser à ce que Kobayashi lui avait dit, dans l'autre pièce. Se contentant de le câliner amoureusement, Haruto lui laissa le temps de se remettre, de reprendre les esprits pour qu'ils puissent s'en aller d'ici le plus rapidement possible. D'abord, il devait s'assurer que Kobayashi soit neutralisé. Ces menottes étaient finalement bien utiles. Haruto se laissa porter par la colère, et laisser son pied frapper l'estomac du psychopathe qui avait osé faire du mal à l'amour de sa vie. S'agenouillant contre lui, il lui attrapa une bonne touffe de cheveux pour relever sa tête. « Tu t'approches de lui encore une fois, et je te bute pour de vrai. C'est compris ? » Tant pis pour la culpabilité et cet effroyable sentiment qui l'avait habité quand il avait crû l'avoir touché de sa balle. Pour Ji Hoon, Haruto ne craignait pas la corde.

Encore tremblant, le Japonais se redressa, après avoir lâché la tête de l'ancien agent de police. Alors que Ji Hoon avait le dos tourné, il ramassa l'arme à feu, se disant que la laisser à portée de main de Kobayashi n'était sûrement pas une bonne idée. En vérité, il n'avait pas vraiment réfléchi. Tout ce qui l'obnubilait pour le moment, c'était que Ji Hoon se sente en sécurité. Ce qui fut un peu le cas lorsqu'ils se retrouvèrent enfin hors de cette maison à l'atmosphère un peu trop oppressante. « Tu n'as pas à t'excuser, Hoonie. Tu ne pouvais pas savoir. » Lui non plus. Une larme coula silencieusement sur sa joue, et il renifla pour se donner de la contenance. Sentir la main de son fiancé sur sa cuisse l'aidait à se concentrer, paradoxalement. Dans ce genre de moment, tout ce dont Haruto avait besoin était de savoir que Ji Hoon était près de lui. « Oui, tu as raison... » Ses mains se crispèrent légèrement sur le volannt. « [color:61af=4682B4]Mais ça n'empêche pas le fait qu'une partie de moi veut le voir mort. » S'il avait osé toucher Ji Hoon, Kobayashi le regretterait de la façon la plus douloureuse qui soit. Accélérant pour arriver à l'hôpital le plus rapidement possible, le Japonais priait pour que l'affaire se règle maintenant le plus rapidement possible.

Séparé de Ji Hoon à peine s'étaient-ils enregistrés, Haruto n'était pas sûr de ce qu'il pouvait faire. La blessure causée par le cadre que Kobayashi lui avait explosé contre le crâne n'était pas aussi grave qu'il l'avait d'abord craint. La seule tragédie fut que l'infirmier dût lui raser une partie de ses cheveux. Heureusement, il pouvait dissimuler ça grâce à quelques mèches bien coiffées. On lui prescrit un calmant, pour prévenir la douleur liés au hématomes apparut suite aux coups échangés. A peine eut-il le temps de prendre des nouvelles de son fiancé, qu'un agent de police lui demanda de le suivre au commissariat pour prendre dépôt de sa plainte, ainsi que son témoignage et sa version des faits. Rassuré de savoir Ji Hoon entre de bonnes mains, mais malgré tout inquiet pour lui, le psychiatre hésita un instant. Néanmoins, il savait qu'il valait mieux se montrer coopératif. Le contraire serait sûrement suspect. Au commissariat, il fut reçu par Watanabe qui lui annonça l'arrestation de son ancien collègue. Une collègue à lui prit le relais pour le reste, prenant sa déposition avec un calme professionnel. La trentenaire n'avait pas l'air de le juger un seul instant. Elle lui désigna les clichés prit dans la chambre où Ji Hoon avait été séquestré. Les photos qui tapissaient le mur présentaient déjà une preuve contre Kobayashi, preuve qu'il le suivait à son insu. Atteinte à la vie privée. Haruto raconta tout ce qu'il savait, omettant évidemment de parler de Liang. L'agent de police lui apprit simplement qu'une 'source anonyme' les avait grandement aidés.

Assis sur une chaise, il avait le droit d'attendre que Ji Hoon ait fini de déposer sa plainte. On ne les avait pas autorisé à échanger le moindre mot, pour être sûr qu'aucune déposition ne soit contaminée par les souvenirs de l'autre. Alors Haruto avait patienté, la jambe secoua d'un spasme nerveux, ses mains jouant entre elles. Il avait aperçu Kobayashi, juste avant que Ji Hoon n'arrive. Haruto avait dû faire appel à tout son self-control pour ne pas lui sauté à la gorge. Ce dernier boitait lamentablement, mais le psychiatre n'éprouvait pas la moindre pitié pour cette ordure. Il l'oublia cependant quand Ji Hoon fut à nouveau dans son champs de vision, et qu'on les autorisa à se parler. Ne se retenant nullement, le Japonais serra tendrement son homme dans ses bras, avant de l'accompagner jusqu'à sa voiture. Ils pouvaient rentrer à la maison, maintenant. Enfin. Le silence pesait entre eux, mais Haruto n'osait pas le briser. Que ce soit sur le trajet, ou qu'ils soient installé chez eux. Il prépara du thé, alors qu'il observait du coin de l’œil Ji Hoon câliner longuement leurs deux petits chiens. Ces derniers étaient anormalement calmes. Comme s'ils savaient que leurs deux papas avaient vécu un enfer, ces dernières heures. Laissant Ji Hoon prendre une longue douche, Haruto s'autorisa à fumer une cigarette. Penché sur le rebord de la cuisine, il observait la ville endormie. Des larmes brillaient encore dans son regard. Il n'aurait jamais pensé vivre une expérience pareille, priant silencieusement pour qu'elle n'ait pas traumatisé son fiancé. Arriverait-il à l'aider à remonter la pente ?

Après avoir écrasé son mégot, entendant Ji Hoon sortir de la salle de bain, Haruto versa deux mugs d'eau bouillante dans lesquels il trempa deux sachets de thé, sans demander au préalable à son homme s'il en voulait vraiment un. Cela lui ferait le plus grand bien. Un thé censé les relaxer. Avait-il faim ? Posant les tasses sur la table basse, il s'installa à côté de son fiancé, lui frictionnant tendrement le dos. Malgré les circonstances, Haruto le trouvait adorable, enveloppé dans son plaid. « Sans toi, je n'arriverai pas à trouver le sommeil. » Un mince sourire étira ses lèvres. Hors de question de le laisser seul. Il se releva cependant en se rendant compte qu'il avait oublié le sucre, mais resta planté à côté du canapé suite à la question de son Ji Hoon. « Je suis un super détective, vois-tu... » Son sourire s'étira timidement. Non, ce n'était pas le moment de plaisanter. Frissonnant au contact de sa paume contre son poignet, Haruto en oublia le sucre et se rassit près de son compagnon. « Je suis prêt à déplacer des montagnes pour toi, mon amour. » Ses doigts glissèrent entre les siens, avant de s'installer confortablement, l'invitant à se blottir contre lui s'il le souhaitait.

 J'ai d'abord appelé ta mère, parce que leur appartement est entre le bar et le nôtre, pensant que tu étais peut-être allé là-bas pour finir la nuit. Je pense avoir un peu inquiété ta mère... Mais je crois que Liang l'a rassurée. C'est lui que j'ai contacté ensuite, et à lui, je lui ai tout dit, pour qu'il puisse m'aider efficacement. Après, je suis allé au bar. Le barman se souvenait de toi, et ce qu'il m'a dit ne m'a pas vraiment rassuré, ni vraiment aidé, au final. Pendant ce temps, Liang a trouvé la preuve que Kobayashi était un stalker qui te suivait partout. Il a découvert son site Internet répugnant. » Mais mieux valait-il rester un peu vague à ce sujet. « Liang a finalement trouvé une adresse, et j'ai reconnu celle de Kokoro. Je suis donc allé la voir et... » Haruto n'était pas très fier de ce qu'il allait devoir avouer. « J'étais vraiment paniqué, il n'y avait évidemment pas de traces de toi. Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris, je voulais juste avancer... Je l'ai giflée. » Il allait devoir l'appeler pour s'excuser. « Comme d'après elle, Kobayashi était proche de ses collègues, je me suis rendu au commissariat où il travaillait. Là, j'ai rencontré Watanabe qui m'a expliqué que Kobayashi avait été mis à pied, parce qu'il avait saboté une affaire en cours. » Un soupir lui échappa. « Eh oui, bingo, la mienne. Mon agression. »

Haruto attrapa sa tasse de thé pour en prendre une gorgée. Malgré le goût amer, il pouvait se passer de sucre. Se réinstallant contre le dossier du canapé, il se racla la gorge, reprenant le récit des événements. « N'empêche que ça ne m'a pas vraiment aidé. J'étais vraiment désespéré, n'ayant que de vagues indices. C'est là que Liang m'a recontacté, pour m'envoyer une photo qu'il avait trouvé sur le profil de Kobayashi. Il posait avec mon agresseur. Liang m'a alors expliqué que c'était un malfrat connu. » Cela lui faisait toujours froid dans le dos, rien que d'y penser. « C'est ton appel qui m'a remis sur la voie. Avec tes indications, j'ai retenté ma chance auprès de Kokoro. Et cette fois-ci, elle m'a bien plus aidé. Elle a mentionné Adachi, et ça m'a rappelé ce que Kobayashi nous avait raconté sur son ex-compagnon. Kokoro a pu me confirmer l'adresse, et je me suis rendu. » Il eut un sourire un peu navré. « Il est possible que l'on reçoive un ou deux pv, ces prochains jours... » Attirant Ji Hoon contre lui, Haruto ne put s'empêcher de lui embrasser tendrement la tempe. « Arrivé devant la maison d'Adachi, j'ai pu sentir que tu étais là. C'était vraiment une certitude. Alors j'ai joué à Spiderman pour entrer par une fenêtre ouverte du premier. Et la suite, tu la connais... » Sa main serra un peu plus la sienne. Un petit silence tomba, durant lequel le Japonais vida une bonne partie de sa tasse. « Et toi... ? Tu veux me raconter ce qu'il s'est passé là-bas ? Ce dont tu te souviens ? » Haruto posa sur son homme un regard profondément navré. Tout était de sa faute. Que Ji Hoon ne se blâme surtout pas.

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Lee Ji Hoon
     Sam 1 Juin - 2:36

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


C’était terminé. Ji Hoon ressentit un profond soulagement quand son homme revint vers lui après sa violente altercation avec Kobayashi. Il avait besoin de l’avoir près de lui, de le toucher pour s’assurer qu’il était bien vivant et qu’il allait bien, que ce fou ne lui avait pas fait de mal. qu’aurait-il fait sans lui ? Qu’aurait fait Kobayashi s’il ne l’avait pas arrêté ? Ji Hoon ne voulait même pas y penser, un frisson d’effroi parcourait son corps qui se rassura en se collant à celui de son fiancé. Il lui avait manqué, terriblement manqué. C’était comme s’il ne l’avait plus vu depuis une éternité. Dans ses bras, il respirait enfin, soulagé de voir ce cauchemar se terminer, rassuré d’être enfin protégé, en sécurité. Haruto l’avait impressionné ce soir, il s’était montré plus fort qu’il n’aurait pu l’imaginer, plus courageux que mille hommes à la fois. Il avait une fois de plus la preuve qu’il avait rencontré l’amour de sa vie, la personne parfaite, à ses yeux mais aussi aux yeux du monde. Il avait l’impression de ne pas mériter quelqu’un comme lui, que le monde lui avait fait un bien trop beau cadeau en le mettant sur sa route. Néanmoins, pour rien au monde il n’aimerait le perdre.

Ils devaient partir d’ici au plus vite, mais d’abord, ils devaient s’assurer que l’ancien agent de police ne pourrait pas s’échapper. Il laissa Haruto le menotter, quittant rapidement la pièce, il ferma les yeux en l’entendant le frapper encore, souriant doucement quand il le menaça. Encore tremblant, sous le choc, Ji Hoon était reconnaissant envers son homme, pour tout. Absolument tout. D’être à ses côtés chaque jour depuis sept ans, plus particulièrement depuis trois. De le supporter comme il le faisait, de l’aimer si fort. De prendre autant de risque juste pour le sauver. Combien de personnes dans le monde avait la chance de connaître ça ? d’avoir auprès d’eux une personne aussi aimante, attentionnée et courageuse ? Son fiancé était incroyable. Il ne savait pas ce qu’il lui serait arrivé ce soir s’il n’avait pas eu la chance d’avoir à ses côtés une personne comme lui, qui n’avait pas hésité à mener ses propres recherches pour le trouver, à retourner tout Tokyo pour le sauver. Qui n’avait pas abandonné, qui n’avait pas simplement attendu. S’il venait de passer des heures horribles, qu’il aimerait oublier à tout jamais, il avait aussi reçu de son homme une preuve d’amour encore plus forte que toutes les autres. Il pleurait encore en y pensant, mais de soulagement, de gratitude, heureux de l’avoir comme fiancé, coupable d’avoir osé douter de lui le jour d’avant.

Le Coréen ne pouvait s’empêcher de culpabiliser pour l’agression de son homme. au fond, c’était un peu de sa faute, c’était à cause de lui que Kobayashi avait pensé à cette agression, c’était pour l’approcher. Il posa sa main sur sa cuisse en voyant une larme couler sur sa joue, serrant doucement. « Moi aussi… » S’il avait le courage, il prendrait l’arme lui-même et irait le tuer, il irait le briser, doucement, mais sûrement, pour qu’il souffre. Qu’il meurt le plus lentement possible. « Je préfère le savoir en vie que de t’avoir loin de moi. » Son homme en prison, ce serait insupportable. Et lui en prison aussi, par ailleurs. A l’hôpital, il tenta d’oublier pour un temps tout ce qui s’était passé, acceptant toutes les analyses qu’on lui demandait de faire, sans broncher. Ne plus pouvoir communiquer avec son homme l’angoissait un peu mais il tentait bon. il devait tenir, il le retrouverait rapidement. On prit rapidement sa déposition au commissariat. Watanabe l’écoutait vraiment, l’aidant parfois quand il sentait qu’il ne trouvait plus ses mots, il le rassurait en le voyant paniquer. Qu’il se montre si patient et compréhensif le rassurait, puis il avait peur. parce que Kobayashi aussi avait été gentil et compréhensif au début, il avait aussi été calme et souriant, comme l’était Watanabe. Ils n’étaient pas tous comme ça. Au possible, le Coréen se le répétait.

Pendant quelques secondes, il serra son homme contre lui quand il put enfin le retrouver. Ils allaient pouvoir rentrer chez eux, retrouver leur appartement, un semblant de normalité après tout ce qu’ils avaient pu vivre ce soir. Ji Hoon avait hâte de serrer les petits chiens contre lui, se dire qu’il était bien là, qu’il était en vie. Qu’il pourrait doucement commencer à se remettre de tout ça, même si ça allait le hanter, aussi bien ce qui s’était passé avec certitude ou non. Il pleura encore sous la douche, se lavant plusieurs fois, comme s’il voulait supprimer toute l’ADN de Kobayashi sur lui, comme s’il voulait une peau neuve qu’il n’avait pas pu toucher. Parfois, il ne bougeait plus, trop fatigué, il pleurait bêtement, se promettant d’arrêter une fois de retour chez son fiancé. Ce dernier fumait, il n’avait pas le cœur de le réprimander, ni même de fumer lui-même. Il s’installa sur le canapé, dans son plaid, Kimyaki ne chercha même pas à le rejoindre, l’observant de loin, comme s’il comprenait que son Papa Coréen avait besoin d’être tranquille pour ce soir.

Remerciant son compagnon pour le thé qu’il était certain de ne pas boire, il alla doucement se blottir contre lui. « Je peux me coucher à côté de toi, si tu veux dormir. » Mais il risquait d’être nerveux, dans le noir, ce qui n’était pas non plus une solution. Pour le moment, il voulait juste rester là, rester comme ça. il sourit à sa réponse, levant les yeux vers lui. « Detective Conan ? Même mieux que lui. » Sa main serra la sienne, il fut profondément touché et ému par sa déclaration. Prêt à déplacer des montagnes pour lui. Quelque part, Ji Hoon n’en doutait même pas. Bien installé contre lui, sa tête contre son épaule, il était prêt à l’écouter lui raconter comment il l’avait trouvé, sincèrement fasciné par cette histoire. Il comprenait la première démarche, paniquant un peu en réalisant qu’il n’avait pas appelé sa mère, elle l’avait peut-être appelé ? Liang avait dû la rassurer, oui. Probablement. Aurait-il un jour le courage d’aller voir ce site internet ? Sans doute pas. Il se doutait néanmoins qu’on risquait de le montrer pendant l’enquête ou même pendant le procès. Il devait s’y préparer, affronter ce que ce type avait écrit sur lui, les photos qu’il avait pu prendre. « Giflé ? » Il cligna plusieurs fois des yeux, surpris d’un tel geste venant de son compagnon. « Elle devait le mériter… » Elle le méritait toujours, cette idiote.

Qu’il ait sabotagé et même orchestré l’agression le rendait fou. Il avait envie de le tuer, de le frapper. De frapper l’autre type aussi. « C’est vraiment le pire des connards… » Pourquoi avoir fait ça ? Pourquoi s’en prendre à Haruto en prétextant une attaque homophobe ? Comme si cela aurait changé quoique ce soit à la relation qu’ils avaient. « Tu as encore la photo ? De ce gars ? » Il se demandait s’il l’avait déjà vu. Peut-être… Ce chauffeur ? Il en avait un vague souvenir, cette voiture dans laquelle Kobayashi l’avait emmené, ce n’était définitivement pas un taxi, il croyait se souvenir qu’ils se parlaient, même s’il ne pouvait plus se souvenir de ce qu’ils avaient dit. Son appel avait donc été décisif, il remerciait le ciel d’avoir donné cette faille au plan du policier. Il remerciait le ciel d’avoir un homme aussi intelligent. « C’est pas grave. » Tant pis pour les pv, Ji Hoon était soulagé qu’il n’ait pas fait d’accident sur la route. Il se laissa embrasser sur la tempe cette fois-ci, sans broncher, se blottissant même un peu plus contre son homme. « Tu as grimpé ? » Un petit rire lui échappa, subjugué de ce que son homme avait pu faire, de tout ce qui s’était passé pour le retrouver. « T’es vraiment le meilleur détective. Et mon héros. » Il enfouit doucement son nez dans cou pour pouvoir sentir son odeur, y déposant timidement ses lèvres.

Ji Hoon laissa son homme finir son thé, le sien refroidissait désespérément. C’était lui qui recevait des questions désormais. Il avait craint qu’il lui demande tout ça et il était fatigué de raconter tout ça alors qu’il était terriblement confus. Mais après tout ce qu’avait fait Haruto, ne lui devait-il pas la vérité ? Ne devait-il pas lui expliquer ? Lui raconter ce qui s’était passé ? Lentement, il hocha la tête. Oui, il devait lui raconter, mais il avait peur. Peur de toute cette histoire, qu’elle vienne briser leur couple, qu’ils ne s’en remettent jamais. Au fond, le Coréen se disait qu’ensemble, ils pouvaient tout surmonter. « Quand je suis arrivé au bar, il était déjà là. On a parlé, de toi, du fait que tu m’aies « trompé », il m’a payé un verre auquel j’ai pas vraiment touché. J’ai fait comme on a dit, essayer de le séduire un peu pour voir comment il réagissait. Quand il a posé sa main sur ma cuisse, j’ai pas pu me contrôler, je l’ai repoussé. » Il resta silencieux, tentant de se souvenir de ce moment-là, plutôt clair dans sa tête comparé au reste. « Ca a jeté un froid et c’est là que j’ai commencé à boire. Je me suis rapidement senti bizarre, comme si j’avais bu dix shooters d’un coup. » C’était là que tout devenait confus, quand il avait rapidement envoyé un message à son homme pour lui dire qu’il ne se sentait pas bien, mais il était déjà trop tard. « J’arrivais plus trop à marcher, il m’a emmené hors du bar, y avait une voiture noire, ou grise, je sais pas, il est monté à l’arrière avec moi. » Il fixa le vide un instant, hésitant, ses doigts se raidirent, il ferma les yeux en sentant qu’il allait pleurer à nouveau. Un mélange de dégoût et de honte grimpait en lui. Une voix lui soufflait que ce n’était peut-être que son imagination, comme pour le rassurer. « Je sais pas exactement ce qu’il s’est passé dans cette voiture, je… » Il secoua la tête, il ne pouvait pas raconter ça.

« Je me suis réveillé plus tard, il faisait déjà jour, c’est là que j’ai entendu les enfants. » Un indice qui l’avait sauvé, visiblement. Il ne pouvait pas voir en bas, n’atteignant pas la fenêtre depuis le canapé. « Kobayashi passait sa journée avec moi, il avait toujours son arme près de lui, dès que j’osais bouger un peu trop ou mal répondre, il la pointait vers moi. Il me répétait toute la journée combien il m’aimait, combien on était fait l’un pour l’autre, c’était dégueulasse. » Une grimace glissa sur son visage, il secoua doucement la tête. « Il s’est mis en colère parce que je parlais de toi, c’était comme s’il avait un plan qu’on devait suivre, les mots qu’il prononçait, tout ce qu’il faisait, ce que je faisais… C’était comme un scénario à respecter. Il restait avec moi tout le temps, même quand j’ai pu prendre une douche. » Sa voix tremblait un peu, c’était comme s’il revivait encore cette journée, comme s’il était à nouveau dans cette maison. Respirant profondément pour se calmer, il reprit : « il a dû m’entendre quand je t’appelais, j’avais refusé de dormir avec lui, il était parti. Ca l’a rendu complètement fou, il a explosé mon téléphone puis il m’a frappé plusieurs fois. J’ai tenté de me défendre, il m’a bloqué pour essayer de m’embrasser. Je l’ai mordu… » Que Haruto ne pense pas qu’il avait juste été passif tout du long ! « Je sais vraiment pas ce qui se serait passé si t’étais pas arrivé. Il était devenu complètement fou, à me sauter dessus, à me tenir comme ça… J’ai eu tellement peur qu’il… Je suis sûr qu’il en aurait été capable, c’était comme s’il avait plus rien à perdre… » Il essuya rapidement une larme sur sa joue, secouant la tête pour retrouver le présent. Ce n’était pas arrivé, Haruto l’avait sauvé. « Mais tu es arrivé. Et maintenant tout va bien. » Ils étaient ensemble, Ji Hoon allait faire de son mieux pour ne plus y penser, même si ça l’inquiétait, même si des zones d’ombres l’angoissaient plus que ses propres souvenirs. Son corps tout entier semblait souillé, comme si une partie de lui n’avait pas oublié ce qui avait pu se passer.


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Kamiya Haruto
     Dim 2 Juin - 3:53

♡ Haroon ♡

Hold hands. That’s what you’re meant to do. Keep doing that and don’t let go. That’s the secret.


Il roulait beaucoup moins vite que lors du chemin inverse. Ses mains restaient cependant crispées sur le volant. Les différents événements de la journée qui s'était écoulée tournaient en boucle dans sa tête. Chaque scène restait parfaitement claire dans son esprit. Une fois au commissariat, Haruto n'aurait aucun mal à raconter tout ce qu'il s'était passé. Pourquoi il avait commencé à s'inquiéter, comment il en était venu à faire sa propre enquête. Le cheminement complet de leur appartement jusqu'à la maison de Adachi. Tout ça, Haruto pourrait le raconter sans ciller, sincère et honnête. Il voulait que cette ordure paye. Il voulait qu'il soit mis hors d'état de nuire. La mort serait trop douce pour ce psychopathe, mais cela n'empêchait pas le Japonais de le menacer en boucle, comme si Kobayashi pouvait lire dans ses pensées à tout moment. Cet homme ne s'en sortirait pas si facilement. Il devait vivre un véritable calvaire jusqu'au jour où il sortirait éventuellement de prison. Car le psychiatre comptait bien l'y envoyer. Hors de question d'accepter que ce cinglé soit remis en liberté. Grâce à l'aide de Liang, Haruto avait assez de preuves en sa possession pour l'envoyer à l'ombre pour une bonne dizaine d'années. Le maximum, espérait-il. Il n'était pas vraiment expert, mais Haruto comptait bien faire appel à un avocat.

Son attention se porta sur Ji Hoon. Son cœur rata un battement en réalisant une fois de plus que tout était de sa faute. S'il n'avait pas envoyé son homme dans ce bar... Lui en voulait-il ? Oui, sûrement. Haruto ne pouvait lui en vouloir, cependant. Il ne savait pas comment il pourrait effacer cette atroce erreur. Y avait-il seulement un moyen ? Il en doutait énormément. Rien au monde n'effacerait cette horrible expérience de leur vie. Kobayashi avait gâché quelque chose de merveilleux. Une des raisons pour lesquelles Haruto avouait le voir mort. Ce n'était évidemment pas un vœu qu'il pouvait faire impunément. Et au fond, il savait que si la balle avait été tirée à quelques centimètres plus à gauche, le Japonais s'en serait voulu pour le restant de ces jours. Parce que Ji Hoon avait raison. S'il avait tué Kobayashi, ils auraient été séparés pour toujours. Il ne pouvait faire ça à son homme. De plus, l'agent de police ne méritait pas à ce qu'il gâche leur histoire ainsi. Leur amour était bien plus fort que sa folie. « Je suis là, maintenant. » L'une de ses mains se décollant du volant. Même si elle était moite, Haruto la posa sur celle de Ji Hoon, la pressant contre la sienne. Il avait toujours eu besoin d'un contact avec Ji Hoon, même lorsqu'ils n'avaient pas été si proches. Juste une façon de s'assurer que, oui, il y avait bien quelqu'un qui était là pour lui. Et pour qui lui-même pouvait être présent. Un sentiment réciproque, un attachement sincère. Un amour pur et véritable. Inédit.

Une fois à l'hôpital, ils durent cependant se séparer. Une nouvelle épreuve, après toutes celles traversées. Mais celle-ci était pour la santé de Ji Hoon, aussi Haruto le laissa volontiers entre les mains des infirmiers. De son côté, il n'y avait pas de grands dégâts à déplorer. Depuis son accident lors de ce fameux séjour à la montagne, le Japonais se savait avoir la tête dure. S'il craignait désormais la perte de mémoire, il savait également que puisqu'il n'était pas seul, tout pourrait s'arranger. Une fois ses examens terminés, on ne lui laissa pas le choix ; il devait se rendre au commissariat pour faire sa déposition, et éventuellement porter plainte. On lui assura qu'il retrouverait Ji Hoon là-bas. La manière dont on le traita le surprit, lui qui avait longtemps crû que la police se fichait royalement de lui, à cause de cette enquête qui n'avançait pas. Mais Haruto découvrait qu'en vérité, il était traité comme n'importe quelle victime. Sûrement même un peu mieux, compte tenu de ce qu'ils avaient traversé, Ji Hoon et lui. Il n'y avait pas que Watanabe qui s'excusa, plié à angle droit devant lui. Son supérieur l'accompagnait, tout aussi confus et navré. Un bel exemple nippon de sérieux. Les dommages collatéraux des actions de Kobayashi se ressentaient partout. Furtivement, le psychiatre pensa à Kokoro. Il se promit de lui rendre visite un de ces jours. Pour s'excuser, mais également pour savoir si elle souffrait elle aussi des actions de son cousin. Après tout, l'histoire qu'elle lui avait servi n'était pas tout à fait inventée, il y avait bel et bien eu du vrai. Cependant, Haruto n'avait pas la force de se sentir sincèrement désolé pour elle. Kokoro avait accepté de participer à ce plan pervers de son plein gré. Et même si son cousin la menaçait d'une façon ou d'une autre, elle aurait dû le prévenir.

Apercevoir la silhouette de Kobayashi lui fit bouillonner le sang. Mais il l'oublia quand ce fut Ji Hoon qui se retrouva devant lui, visiblement libre de partir à son tour. Ils se retrouvaient enfin, pouvaient désormais rentrer chez eux. Le trajet se passa comme dans un rêve, et Haruto eut l'impression de respirer à nouveau quand la porte de leur appartement fut fermée à double tours derrière lui. Comme s'il avait retenu sa respiration tout le long du trajet en voiture, sous le silence pesant qui avait suivi leur visite du commissariat. De temps à autre, il s'était accordé le droit de lancer un regard en coin vers Ji Hoon qui avait semblé perdu dans ses pensés. Que lui avait-on demandé, lors de sa déposition ? De quoi s'était souvenu son fiancé ? Repensait-il à tout ce qu'il s'était passé, là-bas ? D'ailleurs, que s'était-il passé exactement ? Tant de questions que Haruto aurait aimé lui poser, mais qu'il retenait derrière ses lèvres scellées. Allaient-ils seulement pouvoir aborder le sujet, ce soir ? Ce matin ? C'était comme si le temps n'avait plus d'importance. Il était soit très tard, soit très tôt. Tout ce qui comptait pour le Japonais était le fait qu'ils soient tous les deux sains et saufs. Il était épuisé, mais savait qu'il ne trouverait pas facilement le sommeil. L'atmosphère était si étrange que même les petits chiens le sentaient. Le psychiatre avait besoin de sa cigarette, qu'il profita de griller durant la douche anormalement longue de son compagnon. Ses muscles se tendirent, mais il ne voulait pas penser au pire. Tendant l'oreille au moindre bruit qui venait de la salle de bain, il soupira de soulagement en entendant Ji Hoon finalement en revenir.

« D'accord, mais pas maintenant, d'accord ? » Haruto sentait que Ji Hoon n'était pas prêt à s'allonger dans le noir, pour le moment. Malgré ce qu'il lui disait, il le retenait, et cela suffisait à faire comprendre au psychiatre que son fiancé avait besoin de parler. Qu'il voulait qu'il reste là, à côté de lui. Au moins pour un moment. « Tu trouves que je lui ressemble ? Peut-être que c'est ma vraie vocation ? » Un petit rire lui échappa, alors que sa main serra la sienne en retour. Bien sûr, il plaisantait. Il n'y avait que pour Ji Hoon qu'il se sentait capable de faire ça. Pour lui, il était prêt à affronter une armée de yakuza. Prenant une profonde inspiration, Haruto retraça les événements de la journée la plus horrible qu'il ait vécu. Chaque étape était encore vivement claire dans son esprit. La gifle d'autant plus. « Oui, c'était plus fort que moi. » L'avait-elle vraiment mérité ? Il ne s'était pas contrôlé, pas du tout. Et si Kokoro portait plainte ? Haruto ne voulait pas y penser, continuant son récit. Savoir que Kobayashi avait tout orchestré depuis le début le mettait sérieusement en colère. Et il s'en voulait de n'avoir pas compris. « Oui. Liang aussi, il a fait le nécessaire pour tout sauvegardé, au cas où. » Ji Hoon voulait-il voir cette photo ? Il n'osa pas lui demander. Quant aux contraventions qu'ils recevraient peut-être, Haruto les paierait volontiers. Il n'y avait pas eu d'accident, et il avait sauvé son homme des griffes d'un psychopathe. « Il y avait un muret pour m'aider. Mais ces séances de musculation m'ont beaucoup aidé, au final. » Un sourire timide se dessina sur ses lèvres. Il se pencha pour capturer doucement les siennes, dans un baiser chaste. La récompense du héros.

Sa main caressa tendrement les cheveux de son homme, quand celui-ci enfouit son visage contre sn cou. Il en frissonna en sentant son souffle contre sa peau. Son homme semblait bouleversé, et Haruto voulait savoir ce qu'il s'était vraiment passé le temps qu'il arrive pour le tirer de là. Tout était de sa faute, il n'aurait jamais dû l'envoyer dans ce bar. « C'était le pire plan qui soit, je suis vraiment désolé, mon amour... C'est de ma faute... » Sa voix n'était qu'un souffle. Il ouvrit des yeux horrifiés quand il comprit que Kobayashi avait drogué son homme, cela confirmait ses craintes. Il déglutit en entendant la suite. Ce qu'il s'était passé dans cette voiture ? Ji Hoon ne s'en rappelait-il vraiment pas, ou … ? Non, Haruto devait le croire. Ses lèvres se pincèrent alors qu'il le serra un peu plus, pour lui montrer qu'il était là. Qu'il pouvait tout lui raconter. « Cet homme est un malade. » Il l'avait menacé de son arme, et dieu seul savait ce qu'il aurait pu se passer s'il était arrivé plus tard. L'agent de police aurait pu finir par tirer, et alors... Haruto ferma les yeux. Ça ne s'était pas passé ainsi, voilà sur quoi il devait se focaliser. Il se tendit en apprenant qu'il l'avait suivi même jusqu'au moment de prendre une douche. « Tes indications m'ont été une aide précieuse. » Pas que cela signifiait que ce qu'avait osé faire Kobayashi ensuite était pardonné, mais plutôt que Ji Hoon comprenne qu'il n'ait pas pris ce risque pour rien.

« Tu t'es bien défendu, compte tenu du fait que tu étais attaché. Cet homme est fou, obsessionnel. Dangereux. Je suis vraiment, vraiment désolé, mon amour. Tu n'aurais même pas dû aller le voir en premier lieu. C'était complètement stupide de ma part de te demander ça, je... » Et voilà qu'il pleurait comme un idiot. Passant son bras derrière le dos de son fiancé, Haruto l'attira contre lui. Il essaya de maîtriser ses larmes au mieux. « Je t'aime tellement... Je m'en veux tellement, si tu savais... » Il l'embrassa tendrement sur le front, avant de l'écarter pour mieux le regarder. Sa main libre le caressa doucement, du bout des doigts. « Avec nos témoignages et ce que l'on a trouvé sur lui, on ne devrait plus le voir avant longtemps. Si ce n'est jamais. Cette ordure va payer ce qu'il t'a fait, d'accord ? » Haruto poussa un bref soupir, avant d'étouffer un bâillement. « Viens t'allonger avec moi ? » Se décollant de son homme, il se releva lentement, gardant la main de Ji Hoon dans la sienne. « Je peux dormir avec la lumière allumée, au point où j'en suis. Si tu as encore envie de parler, je t'écouterai jusqu'à ce que le jour se lève, même jusqu'à ce qu'une autre nuit tombe. » Il voulait juste se coucher un petit peu. Retrouver cet endroit chaleureux où il se sentait vraiment en sécurité ; leur lit conjugal. Là, Haruto était persuadé que Ji Hoon et lui serait à l'abri de ce monde de fous. Que personne n'en aurait après eux. Que leur amour était protégé.


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