You are all I long for, all I worship and adore ♥ HAROON

♡ Haroon ♡

Allongé sur ce sol, Haruto trouvait peu à peu la paix intérieure. Du moins, il pouvait sentir son stress s’atténuer, disparaître de son esprit, tandis que son rythme cardiaque se calmait peu à peu. Bercé par cette chanson qui représentait tant pour Ji Hoon et lui, Haruto se laissait aller à la rêverie. Les bons souvenirs qui venaient lui réchauffer l’âme le faisaient sourire, et les photos promettaient alors d’être bonnes. Il ne savait pas trop si celles-ci seraient utilisées, mais sûrement auraient-ils le droit d’au moins les garder. Il demanderait lui-même le photographe. Cela lui rappelait cette idée qu’ils avaient eu, Ji Hoon et lui, concernant ces photos pour leur mariage. Ils avaient trouvé des costumes, ne manquaient plus que les lieux, et la disponibilité de Tegoshi, une fois ce contrat terminé. Quand la chanson se termina, le Japonais retint un soupir. Il était si bien, là. Et Ji Hoon ? Devait-il lui proposer de faire ça plus souvent ? Sur un tapis, peut-être. Pour éviter qu’ils ne se brisent le dos si jeunes. Surtout lui, qui approchait dangereusement de la trentaine. Etait-ce aussi l’une des raisons pour lesquelles il avait accepté de participer à cette séance photo ? Haruto voulait se prouver qu’il était encore très beau. Bien évidemment, pas autant que Ji Hoon, qui était parfait en tous points. Puisqu’il l’aimait, poser à côté de lui ne lui posait évidemment aucun problème. Bien au contraire, même. Il pouvait l’observer à loisir, un sourire toujours fier aux lèvres, comme à chaque fois que ses yeux se posaient sur lui.

Haruto s’accordait même le droit de se montrer un peu coquin. Il fallait dire que ce pantalon lui faisait des fesses d’enfer, s’il pouvait se permettre. Et apparemment, Ji Hoon en avait plus que conscience. Et il avait bien raison, au fond. Mais c’était dangereux. Le Japonais devait se faire violence pour ne pas lui claquer une fesse, alors qu’il se tenait si près de lui. Combien d’autres personnes en avaient envie, alors ? Il ne pouvait pas croire être le seul à vouloir tâtonner, frapper, pincer. Mordre. Non, son esprit devenait un peu trop libéré. C’était de la faute à Ji Hoon ! On avait pas idée d’être si sexy. Heureusement, ils purent se débarrasser de leurs vestes. Un soulagement pour le Japonais qui commençait à sérieusement transpirer tant il avait chaud, et pas seulement à cause du soleil qui brillait étonnamment fort au-dessus d’eux, éclaboussant les grandes baies vitrées de sa lumière et de sa chaleur. Mais malgré la tentation vivante qui se trouvait à ses côtés, Haruto posa, encouragé par les cris enjoués du photographe. Finalement, il avait réussi à retrouver sa confiance en lui. Peut-être un peu trop ? Il ne réfléchissait plus vraiment. Sûrement le fait d’être si libre de montrer son amour à Ji Hoon en toute circonstances ? Le voilà qui se déshabillait déjà, n’ayant même pas encore atteint la loge, sous les regards admiratifs de plusieurs membres du staff ? Grossière erreur ! Mais celle-ci le fit plus rire qu’autre chose. Depuis combien de temps n’avait-il pas été si heureux ?

Une fois dans la loge, cependant, il reçut son châtiment avec un peu trop de plaisir. Et encore, ce n’était pas encore assez à ses yeux. Il devait être puni ! Pour l’exemple. Un exemple qu’il serait à lui-même, certes, mais Ji Hoon ne pouvait pas laisser passer ça, n’est-ce pas ? « Tu as parfaitement raison. Tu dois me faire crier très fort. » Il ne résista pas à son clin d’œil, répondant amoureusement à son baiser, avant de lui glisser à l’oreille une nouvelle taquinerie coquine. « Et moi aussi, je vais te faire crier. » De plaisir. Rien que du plaisir. C’était une promesse. Mais pour le moment, ils devaient se montrer sages, se contentant de se changer pour la prochaine prise. Au départ, lorsque la styliste en chef leur avait présenté les tenues, Haruto s’était montré plus que septique. Des bermudas ? Il avait voulu se plaindre, mais en voyant l’air sérieux et admiratif du staff autour, il n’avait pas osé dire quoique ce soit, même à Ji Hoon. Pourtant, quand il regardait ce dernier, il réalisait qu’il n’avait pas dû à s’en faire. Son fiancé, après tout, était parfait quoiqu’il décide de porter, il aurait dû le savoir. Ses joues se colorèrent de rose un peu plus foncé, quand ce dernier le complimenta. Il secoua légèrement la tête, comme pour lui faire comprendre qu’il exagérait. Pourtant, le Japonais ne pouvait cacher sa fierté qu’il lui dise des choses pareilles. « C’est moi qui te déconcentre ? Tu crois ? J’ai vraiment beaucoup de mal à rester focus sur l’objectif. » Mais il le remercia d’un baiser volé. Observant sa tenue d’un peu plus près, il lui sourit. « Oui, c’est bizarrement mignon… et sexy à la fois ? C’est parfait, en tout cas. Et c’est parce que c’est toi qui la porte. » Haruto en était persuadé, cette tenue n’allait pas à tout le monde. « Tu trouves ? Si c’est pas pour me baigner ensuite, je suis pas trop à l’aise en shorts, à cause de la forme de mes jambes… » Haruto ne savait jamais s’il devait être fier de ses jambes tordues ou non.

Ce fut tout de même ces dernières qui le portèrent vers un lit, sous les regards des membres du staff qui lui semblèrent soudainement bien intéressés. Une minute. Et si ces personnes l’avaient piégé ? Non, impossible qu’ils fassent une chose pareille à Ji Hoon. Et ce dernier ne l’aurait jamais accepté, même si on l’avait prévenu avant et offert un milliard de yens. Haruto rougit malgré lui, si naïf qu’il pouvait être parfois. Surtout quand il ne réfléchissait pas et que sa réaction en devenait un peu ridicule. Pas de film porno, pas de baisers. Pas ici, pas devant tout ce monde, et surtout pas devant l’objectif de Tegoshi. Comment ce Rory pouvait-il suggérer des choses pareilles, même pour plaisanter ? Le temps d’un court instant, le Japonais fut mal à l’aise. L’intervention de Ji Hoon le soulagea énormément, et il lui adressa un sourire complice plein d’amour. Il lui souffla un « merci mon amour » sincère et tendre, sachant très bien que Ji Hoon comprendrait son refus précipité. Haruto voulait toujours l’embrasser, et il le ferait s’il le pouvait. Mais il avait appris à se retenir lorsque c’était plus que nécessaire. Comme maintenant. Mais cet écart fut rapidement oublié, alors qu’on lui tendait des coussins, et que le photographe annonça les premières prises. Il pouvait avoir l’air endormi, s’il le voulait. Les poses étaient libres, assis, couché. Avant que cela ne commence, il observa Ji Hoon martyriser sa jambe. Il afficha un air impassible pour la forme, bien qu’amusé en dedans. On les filmait, mais il n’en avait pas vraiment conscience. « Tu seras puni pour ça… » Léger sourire en coin, qui disparut au moment même où Tegoshi se mit au travail, les photographiant sans discontinuer, les félicitant pour les poses choisies.

Une nouvelle section de terminée, et qui s’était merveilleusement bien passée. Pourtant, les agissements de Rory continuaient de le chiffonner. Haruto s’interrogeait vraiment le producteur, se demandant bien ce qu’il pouvait réellement penser en faisant ce genre de sous-entendus. Que Ji Hoon partage son sentiment le rassura. Il n’était donc pas paranoïaque. Une grimace déforma ses traits suite à l’explication suggérée par son fiancé. Il lui lança un regard légèrement offusqué. Certes, on ne pourrait lui en vouloir, mais ce n’était pas une raison ! « C’est tout de même un peu dérangé, non ? Devant sa femme, en plus ! » Haruto fronça les sourcils. « Mais sache que si j’apprends qu’il fantasme effectivement sur toi, je lui en ferai passer l’envie ! » Cette fois-ci, il n’attendrait plus, comme avec Kobayashi. Le Japonais était bien déterminé à protéger Ji Hoon de Rory. Et en parlant de celui-ci, le voilà qui faisait irruption dans leur loge, sans vraiment s’excuser ou même attendre qu’on l’invite à entrer. Ce qui suivit, cependant, le pris encore plus de court. Une interview pour accompagner les photos ? Fixant Rory, puis Ji Hoon, puis à nouveau Rory, Haruto essayait d’assimiler ce qui disait celui-ci. Etait-il sérieux ? Haruto n’eut même pas l’occasion de dire quoique ce soit, restant bêtement planter là. Une interview sur leur couple. Il fixait Ji Hoon, curieux de savoir ce qu’il pouvait bien y avoir sur cette feuille, quelles questions leur étaient posé.

Tendant le cou, Haruto déchiffra les questions par-dessus l’épaule de Ji Hoon, fronçant de plus en plus les sourcils au fur et à mesure qu’il en découvrait le contenu. Son fiancé traduisait littéralement son état d’esprit en s’offusquant de vive voix. Haruto se redressa en poussant un soupir. « Je ne sais pas… Il y a des questions assez personnelles, tout de même… Mais c’est peut-être normal, dans une interview occidentale ? » Il se gratta l’arrière du crâne, posant les yeux sur Ji Hoon. « C’est toi qui as le plus souffert de ce scandale. Je ne veux pas qu’on s’en prenne à toi. » Sa main serra la sienne en retour, et il lui sourit tendrement. Ji Hoon marquait un point. Et si cette interview était ce qu’ils attendaient ? Le premier pas pour faire entendre leur envie de mariage dans un pays qui ne l’autorisait pas encore ? Un premier pas pour un long voyage, en route vers un Japon plus ouvert. Pour faire bouger les choses. « Peut-être, oui… » Haruto déglutit, puis se redressa. « Et si on choisit les questions ? Celles trop personnelles, on les laisse de côté. » Il attrapa les mains de Ji Hoon. « Et si on la faisait ? » Il attrapa la liste. « Je me fiancé avec toi, parce que je t’aime. Parce que je veux t’épouser, fonder une famille. Parce que j’ai envie d’un avenir avec toi, un avenir où l’on peut construire quelque chose ensemble et que cela soit reconnu. Parce que notre amour est tout aussi sincère qu’un autre, si ce n’est plus. » Il releva la tête, souriant à Ji Hoon. « Je suis fier que l’on soit un couple mixte. J’adore découvrir tes cultures. » Haruto eut un léger rire. « Je vais avoir l’air d’un grand romantique ridicule, hm ? » Il se pencha pour embrasser tendrement son homme. « T’en dis quoi ? On répond ? Nous, je ne pense pas qu’on en ait besoin. Mais, et si c’était utile à d’autres personnes ? Je n’ai pas honte de notre couple, de ce que je ressens pour toi. Je pourrais en parler des heures entières ! » C’était peut-être le début de quelque chose de grand, pour leur couple.

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♡ Haroon ♡

Poser près de Haruto était quelque chose qu’il n’aurait pas imaginé faire. Du moins, pas dans un contexte aussi « officiel », face à un vrai photographe de mode, entouré d’une grande équipe d’employés. Tout cela lui confirmait l’idée qu’il aimerait avoir Haruto en tant que partenaire, aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle. Il était heureux quand il l’avait près de lui, ils parvenaient toujours à s’entendre, quoiqu’il advienne, ils tenaient ensemble. Ji hoon n’accordait jamais sa confiance à personne, jamais autant que celle qu’il avait en Haruto à qui il confierait sa vie sans même réfléchir. Cette journée lui semblait si différente, plus détendue pour lui. D’ordinaire, il arrivait, parlait brièvement avec l’autre modèle s’il y en avait un, ils faisaient connaissance sans perdre trop de temps, c’était professionnel, direct, un peu froid. Là, c’était différent, il faisait tout pour mettre son homme à l’aise, pour qu’ils passent un bon moment, que cela reste un incroyable souvenir pour l’un, comme pour l’autre. Ji Hoon était heureux de voir le sérieux que mettait son homme, se fichant bien qu’il ait du mal au début, le stresse était finalement passé et il retrouvait la confiance qu’il avait affiché les jours précédents. Tout le monde semblait sous le charme de ce beau médecin Japonais, mannequin d’une semaine. Et se dire qu’il était son fiancé le rendait terriblement fier.

Une fois à l’aise, son Japonais se lâchait, offrant son magnifique sourire, ses beaux yeux pétillants. Tout le monde semblait charmer par ce bel homme qui semblait être comme un enfant actuellement, tout excité par une nouvelle activité. Un peu trop excité, en le voyant se déshabiller comme ça, ce qui amusait Ji Hoon plus que cela ne pourrait l’énerver. Il restait jaloux, acceptant que les regards admiratifs se posent sur son homme, mais pas que ces regards expriment un désir un peu trop vif. Tout le monde devait se calmer, à en commencer par Haruto qui se mit à rire. Il serait puni et le Coréen en manqua pas de le lui dire une fois dans la loge. C’était un homme terriblement scandaleux, qui arracha un sourire à Ji Hoon. « Tu peux au moins faire semblant que ça te fait peur… » Pour sa fierté, son égo. Mais son sourire s’élargit un peu, se faisant plus coquin. Oui, il voulait qu’il le fasse crier aussi. « Vivement ce soir… » Sa langue glissa entre ses lèvres avant de retrouver la sienne pour l’aider à se déshabiller (ce qui avait du sens). Il aimait ces moments avec son homme, même si c’était court, c’était comme si le monde n’existait soudainement plus. Il n’y avait plus qu’eux, leur bonheur à tous les deux.

« On se perturbe mutuellement, à être si beaux… » Le désavantage d’être des dieux vivant, Ji Hoon le savait bien, il ne pouvait pas être blâmé pour ça. appréciant son baiser, il lui sourit, terminant de boutonner sa chemise. « J’ai un talent pour rendre les vêtements beaux. » C’était bien pour ça qu’il était mannequin, pour encourager le peuple à acheter des vêtements en espérant que ça rendrait aussi bien sur eux. Spoiler alert, ce n’était pas le cas. « Comment ça, à cause de la forme de tes jambes ? » Ses sourcils se froncèrent, il se recula pour les regarder, secouant la tête. Il ne comprenait pas le problème, ni le complexe à avoir. « J’adore tes jambes mois. Elles sont parfaites. » Et il le pensait. Elles avaient quelques choses de mignons, et sexy, aussi. « Tu dois être fier de les avoir. » Ca le rendait parfait et unique. Ji Hoon savait qu’il était amoureux de lui, qu’il l’idéalisait, mais personne ne pouvait moquer de ça. sa perfection était réelle et le monde devait s’en rendre compte, ce n’était pas des jambes tordues qui changerait quoique ce soit, Haruto devait le savoir. Hors de question de le laisser s’enfermer dans ses complexes.

Rory était étrange, un peu malaisant. L’entendre faire ce genre de sous-entendu. Leur demander de s’embrasser, qui faisait ça ? Il savait qu’il y avait un choc culturel, mais ce n’était pas décent. Ils restaient sur un lieu de travail, c’était bien pour ça qu’il ne s’offusquait pas du refus de Haruto. Il aurait été bien plus mal à l’aise si son fiancé avait accepté. Son regard se posa sur Rory puis sur son homme à qui il sourit tendrement. Il secoua la tête. « Pas la peine de me remercier. Il est complètement malade. » Au préalable, il s’était renseigné et personne ne parlait coréen ici. Ça lui donnait une certaine liberté pour ce shooting, pour pouvoir discrètement parler à son compagnon sans qu’on les comprenne. La force d’un couple qui pouvait se parler dans plusieurs langues. S’amusant avec sa jambe tordue, il ignora l’air impassible de Haruto, ne remarquant pas qu’ils étaient filmés, il ne s’arrêta que lorsque Tegoshi lança le travail, répondant rapidement à son homme. « Ce soir. J’ai hâte. » Petit sourire en coin avant de reprendre son rôle, professionnel, fixant l’objectif en attendant que le photographe se mette au travail, donne quelques directives ou les laisse totalement s’exprimer.

De retour dans la loge, Rory restait un sujet de conversation épineux sur lequel ils s’entendaient tous les deux. Il était bizarre et ils ne comprenaient pas vraiment pourquoi, l’un comme l’autre. « Elle est bizarre elle aussi, à rien lui dire ? Enfin, imagine tu serais comme lui, je t’aurais déjà pris à part pour savoir ce qui t’arrive. » Heureusement, Haruto était bien loin d’être comme Rory, pour son plus grand bonheur, son Japonais était un homme respectueux et respectable. « Ou sur toi, eh, je te rappelle qu’il a insisté pour que TU participes. » Et en le réalisant, Ji Hoon fronça les sourcils, espérant que ce n’était pas ça. sinon, il le tuerait. Ou le menacerait, au moins. « Mais je compte sur toi pour lui faire passer l’envie de fantasmer sur moi, si jamais. » Parce qu’il était un peu stupide de son côté, Kobayashi en était la preuve. Un frisson d’effroi le gagna. Rory était bien moins fourbe que Kobayashi, il montrait sa folie au grand jour et Ji Hoon n’était pas totalement certain que ce soit une bonne chose. Quand ce dernier entra dans la loge, il resta sceptique face à son idée, attrapant les feuilles où des questions figuraient. Installé près de son fiancé une fois seuls à nouveau, il ne savait même pas quoi penser. Des questions si personnelles, ils ne pouvaient pas accepter.

« Je sais pas si c’est normal pour eux, mais quand même ? » Ils essayaient de faire vendre, d’avoir une bonne histoire à partager, probablement, mais le Coréen n’était pas prêt à vendre son couple, sa vie privée pour faire le « buzz ». Bien au contraire, il avait compris que plus ils vivaient pour eux-mêmes en partageant le moins possible, plus ils étaient heureux. « Oui, je sais… » Les scandales de l’année dernière avaient été difficile à vivre. Mais au fond, leur couple serait peut-être un bon message d’espoir. Une voix qui pouvait atteindre quelque chose de plus grand qu’eux. Choisir les questions semblaient être une bonne alternative, Ji Hoon hocha la tête. Il se leva pour attraper un stylo, retournant à côté de son homme. Son enthousiasme était visiblement contagieux puisqu’il sourit, serrant ses mains dans les siennes en le fixant alors qu’il parlait, tombant amoureux de lui, encore et encore à chaque mois en écoutant les raisons pour lesquels ils étaient fiancés. Lui aussi, tout cela le rendait fier. Hochant la tête, il se pencha pour l’embrasser. « Tu sais combien je t’aime… ? » Surement ne réalisait-il pas à quel point. « On est deux grands romantiques ridicules. » Ji Hoon avait accepté l’idée. « Moi aussi, j’ai pas honte. j’en suis même très fier. » Approuvant d’un hochement de tête, il se tourna vers les questions. « On enlève les questions en rapport avec le scandale de l’an passé. Et celles concernant Kobayashi. » Parce qu’il y en avait, et c’était bien ça le pire.

Une fois terminé, il se leva, Haruto à sa suite pour retrouver Rory à qui il tendit la feuille. « On a barré les questions auxquelles on veut pas répondre. Le reste, ça nous va. » L’Anglais observa la feuille, affichant rapidement une mine contrariée. « C’était mes favorites celles-ci ! » Ji Hoon arqua un sourcil, haussant les épaules pour qu’il comprenne qu’il s’en fichait. C’était soit l’interview sans ces questions, soit pas d’interview du tout. « Et tu rajoutes pas des questions pendant l’interview. Juste celles qui sont ici. » Parce qu’il le voyait venir, essayer de les piéger. « On répondra pas si tu le fais. » Ils avaient plus ou moins mémorisé les quelques questions qu’on pouvait voir sur la feuille. Il proposa de la faire maintenant, le menant au petit jardin, une jeune assistante arriva pour les filmer à l’aide d’un smartphone dernière génération qu’elle avait posé sur un trépied.

Ils répondirent aux questions général, le shooting, Londres, ce qui l’avait poussé à faire ce métier, ce que ressentait Haruto pour sa première fois dans le milieu. Puis la question de leur rencontre. « On s’est rencontré il y a huit ans maintenant ? Dans un bar, à Tokyo, j’étais arrivé depuis pas très longtemps, je parlais pas japonais et on a commencé à parler. C’est devenu mon premier ami sur l’archipel. » Une rencontre qui allait changer sa vie. La plus belle qu’il ait pu faire. « On a eu besoin de quatre ans avant de réaliser nos sentiments et de se mettre ensemble. » Il laissa à Haruto le loisir d’ajouter des détails en plus s’il le souhaitait, enchaînant les questions. Pour le couple mixte, Ji Hoon voulait que son homme donne la même réponse, hochant la tête. Il approuvait totalement. C’était spécial, de vivre au quotidien dans un environnement multiculturel. Et il adorait ça. Pourquoi se fiancer alors que le mariage gay n’est pas légal au Japon. « Pour faire changer les choses, ouvrir les esprits. On s’aime, on a des projets ensemble. Pour des petites choses du quotidien comme des moments importants. Si l’un de nous est hospitalisés, ou même à la fin de notre vie, pouvoir rester l’un près de l’autre, quoiqu’il arrive. Avoir des enfants aussi. C’est des choses importantes, qui devrait être possible pour tous. » Pour Haruto, Ji Hoon pouvait se faire voix de la communauté LGBT+, dire tout haut ce qu’il pensait, ce qu’il souhaitait. Et son souhait le plus cher était de fonder une famille avec lui. « Il est la personne la plus importante à mes yeux, je ne peux pas imaginer mon avenir sans lui. Pour moi, se fiancer signifie tout ça. Un engagement à vie, plus qu’une simple preuve d’amour. Avec ou sans cette bague, je veux me réveiller à ses côtés jusqu’à la fin, c’est simplement un droit qu’on voit beaucoup dans les pays occidentaux et que le Japon devrait considérer. La Corée aussi, d’ailleurs. » La Chine, il n’allait pas entrer dans le sujet. Haruto était l’amour de sa vie, et le monde entier devait le savoir. Ils n’étaient pas seuls, d’autres pensaient comme eux, et ensemble, ils pouvaient y arriver.

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♡ Haroon ♡

Finalement, tout s’arrangeait pour l’apprenti mannequin qu’il était aujourd’hui. Haruto avait rapidement repris confiance en lui, le temps d’une chanson, allongé sur le parquet aux côtés de son fiancé. Si c’était un peu étrange dit comme cela, il ne pouvait râler concernant l’idée du producteur et du photographe. Cela l’avait sincèrement aidé, au point où la deuxième prise fut la bonne. L’assurance qu’il montra alors fut complimentée, et Haruto était très fier de voir le sourire de Ji Hoon, le félicitant à sa façon, en silence. C’était tout ce que le Japonais recherchait, à vrai dire. Que son fiancé soit fier de lui, qu’il ne regrette pas de lui avoir fait cette proposition. C’était lui qui passait avant tout, c’était son avis qui comptait le plus aux yeux du Japonais. Si Ji Hoon le trouvait mauvais, Haruto ne s’en remettrait sincèrement pas. Si Ji Hoon regrettait de l’avoir emmener ici, Haruto en aurait honte pendant très longtemps. Bien sûr, il ne serait jamais de son niveau. Ji Hoon était parfait en tout point. Ses poses étaient maîtrisées, ses expressions étaient parfaites. Il portait chaque vêtement comme s’il était fait pour lui. Ji Hoon était né pour ce métier, Haruto en avait une fois de plus la preuve devant ses yeux. Il était admiratif devant lui, se forçant pour ne pas trop le regarder. Lui aussi était fier. Fier d’être le compagnon de cet homme merveilleux, à la beauté et au charisme époustouflants. Et cela le rendait heureux.

Terriblement heureux. Un peu trop. Ce n’était que normal que Ji Hoon veuille le punir. Et Haruto n’était pas vraiment contre, ayant déjà une bonne idée de comment il pouvait lui donner une petite leçon. Pinçant les lèvres, il avait bien du mal à ne pas sourire, se contentant de fixer son fiancé droit dans les yeux. « Oh mais si, j’ai si peur… J’en tremble… » Il frissonnait surtout d’excitation. Et ça, bien évidemment, Ji Hoon en avait parfaitement conscience. Après tout, ce n’était pas comme si Haruto se montrait le plus subtile du monde. Ce n’était pas vraiment ce qu’il voulait, de toute manière. Lui aussi avait hâte d’être au soir. Chacun promettait d’y mettre du sien pour punir l’autre comme il se devait. Pour le faire crier de plaisir. Mais le Japonais savait très bien qu’il ne devait pas laisser son esprit glisser vers les fantasmes que son fiancé pouvait faire naître en lui. Ils étaient toujours en plein milieu d’une séance photo, et ils n’avaient qu’une poignée de minutes pour se changer. La porte de leur loge ne se verrouillait malheureusement pas, puisque l’endroit était loué, et donc pas optimal pour des coquineries. Haruto hocha la tête, bien d’accord avec Ji Hoon. Oui, ils étaient pénibles, l’un comme l’autre. Mais ce n’était qu’une preuve de plus de combien ils étaient parfaits ensemble tous les deux, mais également individuellement. Au point de se perturber l’un et l’autre.

« C’est vrai… Tu sais, ça me rend jaloux. » Il lui adressa un petit sourire. N’importe quel vêtement allait à Ji Hoon. Et même si cela rendait la tâche de lui offrir un cadeau plus facile pour la plupart, Haruto n’en profitait pas pour lui offrir une chemise laide. Il méritait le meilleur. Lui par contre, devait réellement faire attention à ce qu’il enfilait. Tout n’était pas fait pour lui, par exemple, pour ses jambes. Comme de nombreux Japonais, il avait les jambes arquées, et ne savait pas toujours si cela lui donnait un certain charme, ou si au contraire, cela lui coûtait quelques points à son capital beauté. Il adressa un petit sourire timide à son compagnon. C’était vrai que ce dernier les complimentait souvent. « Dans un pantalon, oui, mais regarde… » D’un geste de ses bras, Haruto désigna ses jambes dénudées dans le bermuda en jean qu’il portait désormais. Mais quand il releva la tête, il adressa un large sourire à Ji Hoon. « Si je te plais, même comme ça, c’est le principal. » Et il profita d’être encore un peu tranquille pour rapidement s’approcher de son homme et lui voler un baiser amoureux, appuyant peut-être un peu plus longtemps que nécessaire. Dans l’intimité de ce qui avait été désigné comme leur loge, cela ne le dérangeait pas. Il pouvait même passer de longues minutes à embrasser Ji Hoon sans se lasser.

Mais pas devant le staff, Tegoshi, et encore moins devant Rory. Les sous-entendus de celui-ci le mettaient clairement mal à l’aise. Que Ji Hoon le reprenne rendit Haruto fier. Cela le faisait toujours sourire de bonheur, quand son fiancé le défendait, venait le protéger, allait dans son sens. Il sentait cette alchimie si puissante entre eux, ils démontraient qu’ils formaient un couple uni. Lui rendant son sourire, le sien s’élargit en l’entendant parler coréen. Une très bonne idée. Personne d’autre qu’eux deux ne le parlaient ici. « Je suis d’accord. Il me rend mal à l’aise. » Mais ils n’avaient pas vraiment l’occasion de se plaindre du producteur maintenant. Tegoshi les mitraillait de son appareil photo, et Haruto prenait différentes poses sous les encouragements du photographe. Ils étaient filmés, et le Japonais ne s’en était rendu compte qu’une fois assis sur ce lit, alors que Ji Hoon jouait avec sa jambe. Un petit sourire s’était dessiné sur ses lèvres à la réponse de ce dernier, quand Haruto l’avait menacé de le punir à sa façon. La soirée promettait d’être riche en émotions. Mais pour l’heure, il lui fallait poser. Il choisit de jouer à l’endormi, et cela semblait plaire à Tegoshi, qui lui avait conseillé ces derniers jours de sélectionner un thème pour ses poses et de s’y tenir. Puisqu’ils se retrouvaient à poser sur un lit, autant y aller comme ceci.

« C’est peut-être un couple libre ? » Bien sûr, Haruto avait attendu d’être de retour dans leur loge pour pouvoir continuer à parler de Rory. Les murs avaient le mérite d’être épais, et donc de les laisser librement discuter du producteur et de son épouse. Le Japonais avouait apprécier de moins en moins celui-ci. « C’est vraiment quelque chose d’inenvisageable avec toi. » Haruto se montrait purement et simplement égoïste quand il s’agissait de son couple avec Ji Hoon. Hors de question de le partager ! Il se faisait déjà violence pour accepter que son homme fasse ce métier, mais c’était ce qui était fait pour lui alors comment pourrait-il l’en empêcher ? « Ah non, quelle horreur. Ce n’est vraiment pas mon type. » Son type était bien clair et précis ; Lee Ji Hoon. « Ne t’inquiète pas pour ça. Si je remarque le moindre regard de travers, je vais lui faire passer l’envie aussitôt ! » Mais cela le dégoûtait tellement qu’il n’eut même pas le courage de plaisanter plus à ce sujet. Pas depuis Kobayashi. Aujourd’hui, Haruto se méfiait de toute personne pouvant éventuellement s’intéresser à Ji Hoon. Le protéger était si priorité. Aussi, quand Rory fit irruption dans leur loge, Haruto ne détacha son regard de lui que pour en lancer un à Ji Hoon quand c’était nécessaire. Comme par exemple lorsqu’il leur tendit une feuille pleine de questions pour une interview dont ni lui, ni son fiancé n’avait entendu parler auparavant.

Certaines questions étaient franchement trop personnelles, et ni l’un ni l’autre ne voulait y répondre. C’était compréhensible, après ce qu’ils avaient vécu ces derniers mois. Mais devaient-ils pour autant rejeté la totalité de l’interview ? Ji Hoon marquait un point, cela pouvait sérieusement aider à faire avancer la cause du mariage entre personnes du même sexe. Encore fallait-il que cela soit correctement traité et qu’on ne les manipule pas. Cependant, Haruto se disait qu’en se méfiant de tout, tout le temps, ils n’avanceraient pas vraiment. Mais il pensait d’abord à Ji Hoon. C’était lui, sa priorité. Le mannequin avait été profondément touché et meurtri par le scandale qui les avait touchés, à l’époque où ce paparazzi les avait surpris en plein moment intime dans leur voiture. Et si c’était justement une des raisons pour lesquelles ils devaient répondre à ces questions ? Prouver que ce n’était pas qu’une affaire de sexe, qu’ils s’aimaient sincèrement, profondément. Encore et toujours, malgré les scandales et les difficultés ? Pouvait-il convaincre Ji Hoon ? Haruto répondit à deux questions en laissant parler son cœur. Ses sentiments pour le Coréen étaient plus que sincère, et il voulait que le monde entier soit au courant. « On est deux grands romantiques ridicules qui s’aiment plus que tout au monde, prêts à secouer le Japon en prouvant que ça ne s’arrête pas au sexe. » Dans tous les sens du terme. Haruto ne pouvait s’arrêter de sourire, trop heureux que Ji Hoon soit d’accord avec lui pour répondre à ces questions. Il l’observa barrer les questions auxquels ils ne voulaient pas répondre, prêt à confronter Rory avec leur version de l’interview.

Le Japonais se tenait droit à côté de son fiancé, fixant le producteur d’un air déterminé. Ce dernier semblait déçu de constater que ses questions préférées aient été rayées. Mais c’était non-négociable, et Ji Hoon le lui confirmer d’un air déterminé qui plut énormément à Haruto. Ce dernier hocha la tête d’un air décidé, soutenant chaque mot que prononçait son fiancé. Ils formaient un seul corps contre Rory et ses envies perverses d’en savoir plus sur eux concernant des détails intimes et personnels de leur couple. Il hésita à attraper la main de Ji Hoon, alors qu’ils suivaient Rory vers le petit jardin ensoleillé où un autre segment de leur séance photo serait réalisé. Tegoshi avait accepté de prendre une pause plus longue que prévue. Haruto jeta un œil un peu inquiet au téléphone portable qui les filmaient. Il n’avait pas pensé à une vidéo, seulement à une interview sur papier. Mais il aurait dû s’en douter. Néanmoins, il devait faire maintenant à ses expressions faciales, et à tout geste qu’il pourrait faire envers Ji Hoon. Pourtant, il voulait se montrer sincère et honnête dans ses réponses. En parfaite harmonie avec son fiancé, le Japonais répondit avec lui aux premières questions, le sourire aux lèvres. Il avait un peu l’impression d’être une star, et il avouait que c’était assez drôle et plaisant.

Puis la question de leur rencontre. Son regard se posa amoureusement sur Ji Hoon. Il avait complètement oublié l’œil de la caméra du téléphone braqué sur eux. Huit ans… Il avait l’impression que c’était hier qu’il passait son temps à parler de sa thèse à cet étranger qui n’avait rien demandé. « Oui, quatre ans. Ça peut sembler long, mais à mon avis, c’est tout simplement parfait. Ça a été doucement, jusqu’à en devenir une évidence. » Il échangea un regard avec Ji Hoon, alors qu’il lui souriait tendrement. « Être un couple mixte, en plus d’être un couple homosexuel, pour moi c’est merveilleux. On découvre la culture de l’autre, on s’apprend mutuellement des choses. Je ne pense pas que j’aurais appris le coréen ou le chinois si ça n’avait pas été pour Ji Hoon. Je me sens plus proche de lui grâce à ça. Grâce à lui, je m’ouvre sur tant de choses. » Il hocha la tête, espérant que sa réponse soit satisfaisante. Quand on leur demanda pourquoi s’être fiancé, Haruto fut ému que Ji Hoon réponde si rapidement. Son cœur battait à toute vitesse, et une fois de plus, il réalisait tomber amoureux de cet homme. Tout ce qu’il disait le touchait droit au cœur. Sa main attrapa finalement la sienne, n’y tenant plus d’être séparées. Il avait la furieuse envie de l’embrasser, mais resta sage. L’émotion lui fit briller le regard et lui enroua la gorge, qu’il se racla discrètement avant de prendre la parole à son tour.

« Ce n’est pas un acte politique, c’est un acte d’amour. Ce n’est pas pour choquer qui que ce soit, mais pour lui montrer combien je l’aime, que je l’ai demandé en mariage. C’était une évidence, et on est tous les deux d’accord à ce sujet. On s’aime, on embête personne. Pourquoi l’amour entre deux personnes du même sexe serait moins important ? Moins beau ? » Si c’était son amour pour Ji Hoon qui l’avait ouvert aux problèmes de sociétés rencontrés par les homosexuels ? « Oui. Avant, je ne m’en préoccupais pas, et je m’en veux. Je n’en veux pas à ceux dans le même cas, c’est pour ça que j’aimerais engager le dialogue avec ces personnes. » Haruto lança un regard à Ji Hoon, le laissant donner son point de vue s’il le souhaitait. Ces questions étaient pour les deux, après tout. Puis la question suivante fut celle qu’il avait le plus hésité à garder ou non. Comment deux hétérosexuels avaient accepté leur homosexualité ? « Je mentirai si je disais que ça n’a pas été un choc. Mais comme je le disais, ça a rapidement été pour moi une évidence. Je me suis dit alors, ‘bien sûr que je l’aime !’. » Haruto serra sa main dans celle de Ji Hoon, échangeant un regard avec lui. « Ensuite, ça n’a pas été long pour que je me rende compte qu’il était l’amour de ma vie. Je n’ai jamais eu la moindre attirance pour un homme, vraiment. Même aujourd’hui. J’ai compris que l’amour ne s’expliquait pas toujours. Mais je suis ravi de l’avoir découvert avec lui. » Bien sûr, Rory voulut connaître l’avis de Ji Hoon sur la question, et Haruto se montra légèrement tendu, avant de se reprendre. « Et comment l’ont pris vos familles ? » Avaient-ils gardé cette question ? Ji Hoon voulait-il y répondre ? Haruto ouvrit la bouche, avant de la refermer, incertain. Pouvaient-ils demander une pause ?

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♡ Haroon ♡

Haruto et lui avaient une relation toute particulière, où ils aimaient plaisanter, faire des sous-entendus, parler de se punir mutuellement en sachant parfaitement que l’un comme l’autre prendraient beaucoup de plaisir. C’était aussi ce qui les motivaient à tenir la journée, plus qu’une punition, ce serait une récompense pour tout ce qu’ils avaient donné, pour avoir été professionnel jusqu’au bout. C’était un véritable bonheur que de partager ça avec Haruto, de travailler et poser avec lui. Il aimait cette alchimie entre eux, ils allaient parfaitement ensemble, pour les photos, pour tout, vraiment. On devait les regarder avec admiration, leurs corps trouvaient toujours une certaine harmonie dans les positions qu’ils prenaient. Ji Hoon était sincèrement heureux d’être là avec lui, d’avoir ce souvenir qui allait rester graver à tout jamais. Rory et sa perversité ne viendrait rien gâcher alors qu’il se trouvait aux côtés de l’homme qu’il aimait. C’était un moment qui leur appartenait, duquel il serait fier pour toujours. parce qu’il l’était, actuellement. Si fier de son psychiatre de fiancé, modèle amateur. Il ne lui dirait jamais assez son regard le hurlait pour lui, dès qu’il posait ses yeux sur son compagnon à ses côtés, laissant son cœur battre toujours plus fort.

« Tu te moques… » Il fronça les sourcils mais se mit à rire malgré tout. Dans cette loge, ils étaient heureux, en sécurité, pour un petit temps seulement. Il aimait ces moments d’inconscience, juste entre eux, où personne d’autre n’existait. Ils étaient là l’un pour l’autre, pas pour bien longtemps dans ce contexte. Il enfila ses vêtements, assez heureux du résultat final. Il aimait bien l’ensemble, même s’il ne le porterait pas dans la rue. Bien sûr que non, il avait encore un peu de fierté, mine de rien. Son regard s’était posé sur son compagnon, dans sa tenue tout en jeans. Sur ses jolies jambes arquées, qu’il adorait. C’était quelque chose qui lui avait toujours plu, il aimait les regarder, se perdre entre elles, aussi. Ji Hoon les trouvait sexy. Le matin, quand Haruto se levait après lui et qu’il entrait dans la cuisine, vêtu d’un simple boxer, le Coréen craquait à chaque fois. « Dans un pantalon, ou sans pantalon, elles sont parfaites, Haruto » Qu’il le croit ! Pourquoi mentirait-il ? Répondant à son baiser avec un sourire tendre, il se colla doucement à lui, appuyant l’échange. « Tu sais que je t’aime plus que tout, et que tout de toi me charme… » Absolument tout. Son corps était une merveille dont il ne se lassait pas.

Face à Rory, ils tenaient ensemble, étaient solidaires, comme toujours. Eux contre le monde. Pendre la défense de Haruto était une évidence, peu importe l’importance de la personne en face d’eux. Il n’était pas question de se taire, de laisser les choses comme elles étaient, et JI Hoon essayait de le faire rapidement comprendre à cet homme. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres quand son homme lui répondit en coréen. C’était l’avantage d’être un couple mixte, une fois encore. Pouvoir échanger en plusieurs langues, se parler secrètement, sans que personne ne les épie, ou ne les comprenne. Hors de question de laisser cet Anglais mettre son homme mal à l’aise. Il n’avait pas le droit de faire ça. Mais rapidement, son attention fut totalement focalisée sur Tegoshi qui les prenait en photo, les mitraillant avec son appareil, souriant parfois, gardant son sérieux ensuite. Il souhaitait que tout soit parfait répondre aux attentes du photographe concernant l’ambiance qu’il souhaitait donner à son shooting. Ji Hoon s’offrait quelques libertés tout en suivant les directives du photographe. Parfois, son regard glissait brièvement sur son fiancé, l’admirant rapidement en réalisant combien il était parfait et la chance qu’il pouvait avoir, d’avoir à ses côtés un compagnon aussi fabuleux.

Dans leur loge, ils parlaient librement, donnant des théories concernant Rory et sa femme, forçant le Coréen a rire doucement avant d’afficher une mine un peu dégoûté. « Franchement, j’espère pas. J’ai toujours trouvé ça bizarre… Les couples libres. » Il y réfléchit un instant avant de secouer la tête. Hors de question. Pour lui aussi, c’était inenvisageable. Impossible de partager Haruto ! Il l’aimait beaucoup trop et bien égoïstement. IL était à lui et uniquement à lui, jamais il n’accepterait de le partager avec qui que ce soit. C’était son fiancé, l’amour de sa vie et personne d’autre que lui n’avait droit à ses baises, ses caresses, tout ce qu’il lui apportait. « J’espère bien que c’est pas ton type eh ! » Il devait être son type. Juste lui ! Personne d’autre. « Je te fais confiance pour ça Baobei. » Pour le protéger contre Rory, qu’il lui rappelle qui était son compagnon, avec qui il était. Depuis Kobayashi, Ji Hoon se méfiait de tous, avait tendance à beaucoup parler de Haruto pour qu’on comprenne qu’il avait quelqu’un qui le rendait heureux, et qu’il n’avait absolument pas l’intention de le quitter.

Cette interview était totalement inattendue et désormais, Ji Hoon ne savait pas exactement quoi faire. Accepter ? Refuser ? Ce n’était pas une si mauvaise idée, leur permettre de s’exprimer, de dire au monde qu’ils s’aimaient et en parler. Parler de ce mariage qu’ils rêvaient d’obtenir. Se montrer ridicule et romantique, comme ils l’étaient souvent. Le Coréen n’avait pas honte de ça, d’avoir envie de prouver à son fiancé qu’il l’aimait et qu’il avait envie d’être près de lui pour toujours. « Je veux juste garder l’essentiel, les questions auxquelles on a envie de répondre, qui ont du sens pour nous et auront du sens pour les autres. » Pas de questions faites pour soulager la soif de curiosité malsaine que pouvaient avoir certaines personnes. Le Coréen espérait faire entende dignement leurs voix et ne pas regretter tout ça. Ce n’était qu’une interview pour un magasine de mode, mais ils s’aimaient et étaient ensemble depuis un moment désormais. La question du mariage n’était pas anodine et ils n’étaient probablement pas les seuls dans cette situation. Autant parler au plus grande monde, qu’on les comprenne, qu’on les entende. C’était tout ce qu’il désirait.

La décision avait été prise comme une évidence, face à Rory, il exposa leurs conditions qui semblèrent fustrer l’agent. Ce n’était pas bien important, ce n’était pas lui qui allait dévoiler une partie importante de sa vie. Il sourit, tout en restant sérieux en constatant que son fiancé lui donnait un soutient silencieux. Il aimait le fait qu’ils se soutenaient à ce point, qu’ils semblaient être une seule voix face à Rory, qu’ils se soutenaient, étaient là l’un pour l’autre et c’était bien quelque chose qu’il adorait chez eux, qui le rendait fier. Rory accepta, proposant de faire l’interview immédiatement. Bien droit, il fixa le téléphone portable faisant office de caméra, attendant que l’Anglais lance l’interview. La question de leur rencontre fut la première concernant leur couple. Evidemment, il n’allait pas y ajouter tous les détails. Le monde n’avait pas besoin de savoir qu’il avait voulu voler son portefeuille ! Quatre ans, oui. Long pour certain, mais c’était le temps nécessaire pour qu’ils ne puissent plus fuir, ni se passer l’un de l’autre. Pour qu’ils réalisent doucement et puissent vivre leur histoire pleinement. Il hochait souvent la tête quand son fiancé parlait, approuvant tout ce qu’il pouvait dire. Ji Hoon aimait le fait que son homme ait une culture différente, qu’il puisse lui apprendre des choses, lui faire découvrir des fêtes, des traditions. Et il adorait lui apprendre des choses sur la culture chinoise ou coréenne. C’était quelque chose d’important dans leur couple qu’il n’aimerait pas effacer.

Expliquant les raisons de leurs fiançailles, un sourire discret éclaira son visage en sentant les doigts de Haruto se mêler aux siens. Il les serra à son tour, continuant à parler avant de donner son attention à son homme, souriant en l’écoutant. Ce n’était effectivement pas un acte politique. Au fond, c’était avant tout un peu égoïste, ils ne voulaient pas spécialement se battre pour la cause homosexuelle, surtout pour leur cause à eux. continuant à le fixer, il hocha la tête avant de regarder la caméra. A ses yeux, leur amour était encore plus beau, bien plus fabuleux. C’était une cause qu’ils n’avaient pas imaginer rejoindre, Ji Hoon ne s’en voulait pas vraiment au contraire de Haruto. Ça ne l’intéressait pas. L’amour tout court ne l’intéressait pas. Sentant que son homme laissait un silence pour qu’il parle à son tour, il hocha doucement la tête. Il n’avait rien à ajouter, laissant à Rory la chance d’enchaîner avec la prochaine question, une qui lui plaisait beaucoup, au vu du sourire qu’il affichait. Comment avaient-ils réagi ? Il laissa Haruto commencer, lâchant sa main pour jeter un regard discret à l’heure. Il la reprit aussitôt, l’écoutant parler du choc qu’ils avaient vécu, son Japonais l’avait bien plus vite accepté que lui. riant, un peu flatté en l’écoutant, il hocha la tête en regardant son homme. C’était bien à son tour de donner son point de vue. « J’ai eu plus de mal que toi à m’y faire… J’avais mes préjugés, et je devais passer au-dessus de la vie que j’avais pu imaginer pour moi. Mais t’as vraiment été patient au début, hm ? » Il était vraiment reconnaissant envers Haruto pour ce qu’il avait pu faire. Pour avoir attendu que Ji Hoon soit prêt à vivre leur histoire. « J’ai aussi réalisé que je serais malheureux pour le restant de ma vie, si je restais figée sur le modèle familial que je connaissais. Si j’écoutais ma raison plus que mon cœur, et je ne regrette pas une seule seconde. » Sa main remonta dans le dos de Haruto à qui il sourit.

Leurs familles, une question compliquée. Il chercha le regard de son fiancé avant de répondre, sachant que ça ne concernait pas qu’eux, que c’était une question impliquant des personnes qu’ils aimaient sincèrement. « C’était compliqué pour eux aussi. Ma mère a eu besoin d’un certain temps, la tienne aussi. Elles aussi, avaient des projets d’avenir pour nous qui ne devaient pas ressembler à ça. Elles ont dû abandonner un cliché pour penser à quelque chose qu’aucune n’avait envisagé, comme on avait toujours été avec des femmes avant. » Oui, en quelque sorte. Sa mère avait eu (et l’avait sûrement encore un peu) ce problème, mais au début, c’était principalement le problème Yurina qui l’avait chiffonné. Pour Haruka, ce n’était toujours pas totalement résolu, mais ce n’était pas des choses qu’ils devaient partager au monde entier. « Ton père l’a tout de suite accepté je crois ? » Son regard se posa sur Haruto. « Sa grand-mère aussi. Elle a été très ouverte. » Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres en pensant à Shizue. « Nos frères et sœurs l’ont tous bien pris, un peu surpris, cela dit. Mais maintenant, Haruto fait totalement parti de ma famille. Tout le monde l’adore, s’attend à le voir avec moi. Ils l’appellent même souvent. » Et ça lui faisait très plaisir. Son sourire s’élargit en regardant Haruto, hochant la tête, l’encourageant à ajouter quelque chose s’il le souhaitait avant de passer aux au revoirs.

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♡ Haroon ♡

Grâce à Ji Hoon, Haruto avait accepté de nombreuses choses le concernant. Pas seulement concernant son caractère, mais également sur son physique. S’il s’était toujours trouvé beau de visage, il y avait certains détails qu’il avait pendant longtemps eu du mal à accepter comme point de charme de son corps. Ses oreilles, par exemple. Si en grandissant, Haruto avait fait de son mieux pour ne plus en être complexé, ça avait été sa rencontre avec Ji Hoon qui l’avait fait totalement changer d’avis à propos de ses oreilles décollées. Aujourd’hui, le Japonais les arborait fièrement, et il avait même découvert que c’était une zone très érogène de son corps quand son amant s’en occupait. En ce qui concernait ses jambes, Haruto avouait avoir un peu plus de mal à les accepter, surtout dans ce genre de tenues, qui les dévoilaient entièrement. Il se montrait très rarement en shorts devant des inconnus. Entendre son fiancé les complimenter le faisait un peu moins complexer. Il voulait bien le croire quand il le complimentait, même s’il se doutait que ce n’était pas tout à fait objectif. C’était compliqué de se penser parfait quand celui qui partageait votre vie l’était en tous points ! Et Haruto le constatait une fois de plus alors qu’il posait aux côtés de Ji Hoon, sous l’objectif de Tegoshi. Mais loin d’être jaloux, il était fier de lui. Et fier d’être son fiancé. Le Japonais se rendait une fois de plus compte de combien il avait de la chance de l’avoir dans sa vie. Rien ne pourrait le rendre plus heureux, et il avait envie de crier au monde entier que cet homme était le sien !

Pour lui, impossible de penser une seule seconde à la possibilité de le partager. Les couples libres ? Lui non plus ne comprenait pas. C’était un contexte étrange, à ses yeux. Et même s’il ne voulait pas juger ceux qui vivaient et acceptaient ce genre de relation, il ne pouvait s’empêcher de croire que ces personnes n’aimaient pas vraiment, n’étaient jamais tombées amoureuses, ne connaissaient pas le véritable amour. Ce qu’il vivait avec Ji Hoon était beaucoup trop exceptionnel pour qu’ils le gâchent en acceptant de voir ailleurs. Rien que l’état de profonde détresse dans lequel il avait plongé en apprenant la relation que Ji Hoon avait eu avec Na Ra alors qu’ils étaient séparés suffisait à faire comprendre combien le Japonais ne voulait pas le partager. La pensée de ce souvenir lui serra le cœur, et il la chassa rapidement de son esprit. C’était le passé, il devait désormais avancer. Il sourit à Ji Hoon, quand celui-ci se montra offusqué. « Juré, il n’y a que toi. » C’était comme si fréquenter Ji Hoon l’avait rendu hermétique aux charmes de toute autre personne. Son type idéal ? C’était clairement son fiancé, et il n’en avait même pas honte, au contraire. Haruto lui sourit amoureusement, comme une promesse muette. S’il n’avait jamais eu de type de femme particulier avant de connaître Ji Hoon, il se rendait compte que c’était simplement parce qu’il avait attendu la seule et unique personne qui lui plairait totalement, à tous les niveaux. Aujourd’hui, Haruto croyait sincèrement en l’amour unique, à l’âme sœur. A ce fil rouge qui pouvait lier deux personnes entre elles, destinées l’une à l’autre pour l’éternité.

Devrait-il parler de cela dans cette interview que leur proposait Rory ? Le moins que l’on puisse dire, c’était que ni Ji Hoon, ni Haruto ne s’y était attendu. Néanmoins, son fiancé avait raison. Cela pouvait justement les aider à défendre cette cause dont ils avaient parlé ensemble, quelques jours auparavant. Si, de cette manière, ils pouvaient plus au moins contribuer à montrer une image positive d’un couple mixte d’hommes homosexuels, cela justifiait le fait d’essayer. Bien entendu, le Japonais était tout à fait de l’avis de son fiancé concernant quelques questions qu’il jugeait trop intimes et déplacées. Hochant la tête, Haruto approuva. « Il va sûrement essayer de trouver un moyen de nous les poser, mais de façon détournée. On devra se montrer vigilants. » Mais ensemble, ils réussiraient très certainement à ne pas tomber dans un piège malsain que le producteur avait sûrement imaginé. Car, évidemment, l’idée de dégager certaines questions ne sembla pas lui plaire. Si cela était compréhensible d’un point de vue journalistique et sensationnaliste, il était hors de question pour le couple de capituler et jouer à ce jeu malsain. Il en allait de leur vie privée, et certaines choses ne regardaient tout simplement pas Rory et tout autre curieux. Néanmoins – et malgré la caméra – Ji Hoon et Haruto se prêtèrent volontiers au jeu des questions réponses, le sourire aux lèvres.

Les premières questions étaient faciles, après tout. Se présenter, rien de bien compliqué. Puis le sujet glissa sur un thème plus personnel, mais Ji Hoon et lui avaient tous deux accepté d’y répondre. Après tout, il n’y avait pas de honte à avoir concernant leur rencontre, si l’on omettait le fait que Ji Hoon avait essayé de lui voler son portefeuille. Rien de grave, mais ce n’était pas important pour leur histoire d’amour. Parler de son couple faisait oublier la caméra au Japonais qui se montra de plus en plus détendu, complétant par ses mots les paroles déjà émouvantes de son fiancé. Haruto ne se laissait jamais de parler d’eux, de leur histoire. Le monde devait savoir combien elle était magnifique, après tout. Se fiancer n’était qu’une suite logique à ces sentiments si purs et si sincères qu’ils éprouvaient, l’un pour l’autre. Il ne put s’empêcher de saisir la main de Ji Hoon, l’émotion le gagnant de façon visible. Cela se voyait dans ses gestes, se lisait dans ses yeux, se comprenait dans son sourire. Haruto était profondément amoureux de Ji Hoon, aucun doute à avoir à ce propos ! Et la caméra ne manquait pas de capturer tout ceci. Expliquer que ces fiançailles n’avaient rien d’un acte de bravoure, mais simplement d’amour était important pour le Japonais. Il avait avant tout demandé Ji Hoon en mariage parce qu’il l’aimait, pas pour changer le monde. Seulement son monde à lui, heureux de pouvoir dire mon fiancé en parlant de lui. Et forcément, cela les amenait à la question très intéressante du comment l’avaient-ils accepté, en bon hétéro qu’ils avaient toujours été.

Après sa réponse, Haruto attendit impatiemment celle de Ji Hoon, ne pouvant s’empêcher d’afficher un sourire amusé en l’entendant répondre à la question à son tour. « Très patient. Mais je savais que ça valait le coup. J’avais confiance. » Confiance en lui, confiance en leur amour. Haruto avait su que Ji Hoon accepterait ses sentiments, tôt ou tard, et avait été prêt à l’attendre. Et il avait bien fait ! Son regard ému croisa celui de son fiancé. Le Japonais fit rouler ses lèvres l’une contre l’autre, avant de lui sourire amoureusement. « Moi non plus, je ne regrette pas. » Suivi la question très personnelle de leurs familles respectives, et des réactions suite à l’annonce de leur couple. Haruto préféra laisser à Ji Hoon le soin de commencer à répondre, de peur de trop en dire. Il hocha la tête à chacune de ses phrases, les trouvant très bien tournées. Ils ne condamnaient pas leurs mères, sachant combien l’annonce de leur couple avait pu chambouler leurs projets. Au fond, ce n’était que deux femmes s’inquiétant pour l’avenir de leur fils chéri. « Oui, mon père est du genre à relativiser. » Après tout, il avait été marié à Haruka. « Ma grand-mère adore Ji Hoon. Et elle sera aux anges d’apprendre qu’il l’a mentionnée ici ! » Haruto s’accorda le droit de rire en jetant un œil à son fiancé, le soupçonnant de vouloir gagner encore un peu plus le cœur de mamie Shizue ! « Oui, on a beaucoup de chance à ce niveau, nos familles nous acceptent et acceptent l’autre. Ça a été un soulagement, et aujourd’hui, nos familles savent qu’on est là l’un pour l’autre. Et c’est justement grâce à ce soutien familial qu’au final, le regard des autres m’importe peu. Nous avons le soutien de nos proches, c’est le plus important. » Et un jour, ils construiront leur propre petite famille, mais ça, Haruto se garda de le préciser.

L’interview toucha à sa fin. Après avoir salué Rory devant la caméra en le remerciant aux côtés de Ji Hoon, Haruto se leva, les jambes légèrement tremblantes et les mains moites. Cette interview l’avait tout autant stressé qu’excité. Retournant dans leur loge, il attendit que Ji Hoon soit à l’intérieur pour le plaquer doucement contre la porte qui se referma derrière lui, et l’embrasser langoureusement. « Tu te rends compte ? Notre première interview en tant que couple ! » Comme s’il pensait que des dizaines d’autres suivraient ! C’était l’adrénaline qui parlait. L’amour aussi. Surtout. « J’ai hâte de voir les réactions, même si ça me rend nerveux. Mais on était bons, non ? Je craquerais pour nous, si je nous voyais comme ça ! » Parce qu’ils étaient beaux, parce qu’ils étaient amoureux. Ses mains encadrèrent le visage de Ji Hoon, et il l’embrassa amoureusement avant d’enfin le laisser respirer, s’éloignant de lui. « En tout cas, ça m’a conforté dans l’idée que j’ai envie de faire bouger les choses, Hoonie. » Pour leur couple, pour leur amour, pour tous ceux qui n’osaient pas vivre une belle aventure comme la leur, simplement par peur du regard des autres, du jugement de la société conservatrice dans laquelle ils avaient grandi ou par honte. « Je suis prêt pour la suite ! » Et Haruto parlait tout autant de la séance photo, que pour l’avenir du couple si merveilleux qu’il formait avec Ji Hoon.

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♡ Haroon ♡

Ji Hoon n’oubliait pas que Haruto resterait à jamais son héros. Celui à qui il devait probablement sa vie, pour Kobayashi, récemment. Il n’oubliait pas son arrivée héroïque, même si les semaines suivantes avaient été douloureuses pour leur couple. Il n’oublierait jamais son cœur qui avait raté un battement, l’inquiétude de le voir se blesser alors qu’il se battait contre le policier fou. C’était un moment gravé dans sa mémoire, aussi douloureux qu’irréel. Son cœur battait encore si fort en se remémorant ce moment où il lui avait retiré ses menottes, et qu’il avait pu se lover contre son fiancé, enfouir son visage contre son cou et pleurer de soulagement. Savoir qu’il était libre, qu’il l’avait sauvé. Qu’ils étaient vivants tous les deux et qu’ils allaient pouvoir sortir d’ici. C’était le moment où Haruto l’avait sauvé de manière visible, mais il avait tellement d’autres exemples. Le rencontrer l’avait sauvé, lui avait appris un tout autre mode de vie. Haruto l’avait ramené sur terre, avait calmé cette haine cachée qu’il avait au fond de son cœur, cette impression de vivre dans un monde injuste où il devait se venger d’il ne savait lui-même pas vraiment quoi. Il l’avait aussi sauvé d’un destin tragique, Ji Hoon avait progressivement arrêté les arnaques parce que désormais, il avait un avenir devant lui, ses projets allaient plus loin que la semaine à venir. A ses côtés, il avait réalisé combien il avait à perdre, s’il continuait, s’il se faisait arrêter. Il réalisait que sa vie serait détruite à cause de son besoin d’en avoir plus, alors qu’il avait déjà tout.

Cet interview ne pourrait jamais exprimer tout ce qu’il ressentait, tout ce que Haruto avait pu lui apporter. Les questions paraissaient presque futiles. Elles l’étaient. C’était plus qu’une rencontre, que l’avis de leurs parents ou comment ils avaient accepté cette nouvelle sexualité. C’était bien plus que ça, mais c’était aussi des choses qui n’appartenaient qu’à eux, qu’ils ne voulaient pas partager, parce que c’était privé, c’était des éléments qui faisaient ce couple qu’ils formaient. Des secrets qu’ils gardaient pour eux, qu’ils avaient au fond de leurs cœurs et les rendaient plus fort. Il espérait qu’on entende leurs voix, que même si l’histoire était incomplète, qu’il manquait les éléments fondamentaux, on les comprenne. Que leur histoire soit reconnue comme légitime, et fabuleuse, exactement ce qu’elle était. Comme toutes les histoires, elle n’était pas parfaite. Ils avaient vécu des choses douloureuses, mais le plus important était qu’ils s’étaient relevés, qu’ils avaient su trouver la force de pardonner, de reconstruire ce qui avait été détruit, en plus beau encore, en plus résistant.

Haruto était la seule personne qui l’intéressait vraiment, avec qui il voulait finir sa vie. Coucher avec Nara n’avait pas compté à ses yeux. Il était perdu, dans une période de sa vie où il n’était plus lui. il avait perdu le contrôle, cherchait quelque chose que lui-même ne saurait décrire. C’était une erreur qu’il regrettait, comme tout ce qui avait suivi. Mais c’était derrière eux désormais. ils étaient fort, face à ce téléphone, une seule et même voix. Rory n’allait pas les piéger, parce qu’ils avaient pensé à tout ça ensemble, qu’ils savaient ce qu’ils voulaient dire, à quoi ils voulaient répondre. Il pouvait bien essayer de les piéger, cela ne fonctionnerait pas. Ils seraient vigilants, attentifs. Hors de question de se laissé piéger, de répondre à des questions embarrassantes, pour l’un comme pour l’autre. Rory aimait le scandale, il était le genre de type à apprécier les situation compliquées. Ils avaient vécu beaucoup de « scandales », de Yurina à Kobayashi, en passant par ces articles l’an passé, évidemment que ce serait intéressant d’en parler, sous un point de vue journalistique, scandaleux. Mais pour eux, ça n’avait jamais intérêt, ça n’aidait pas la cause qu’ils défendaient, ça n’allait pas dans le message pourtant si important qu’ils voulaient passer.

Ji Hoon souriait en évoquant les premières semaines (ou les premiers mois), après avoir réalisé qu’il aimait Haruto. C’était des instants difficiles mais aussi magiques, où celui qui était désormais son fiancé avait montré une patience d’ange, sans jamais le brusquer. Il savait, au fond de lui, que c’était réciproque, mais il avait attendu qu’il soit prêt, pour qu’ils puissent enfin librement s’aimer. Les débuts avaient été timides. Quelques baisers de temps en temps, de chastes caresses, avant de finalement s’autoriser à vivre pleinement cette histoire d’amour, sans se poser plus de questions, ils allaient juste s’autoriser à être heureux, le plus simplement du monde. Ils ne regrettaient pas, mais comment pourraient-ils seulement regretter ? Accepter son amour pour son Japonais avait été la meilleure chose qu’il avait pu faire. Il le rendait heureux et sa vie avait enfin un sens. Il pouvait se projeter dans cet avenir merveilleux qu’ils imaginaient parfois. Où ils allaient se marier, avoir des enfants, une petite fille pour commencer. Parce qu’ils savaient tous les deux qu’ils étaient fait pour avoir une fille, même s’ils voudraient sans doute un garçon par la suite, mais Ji Hoon s’emballait sûrement un peu, son esprit s’évaporait vers un autre univers, qui n’existait pas encore.

La question de leurs familles étaient délicates, mais, bien qu’intime, ce sujet pouvait être évoqué. Ce n’était pas tabou, ça pouvait être encourageant, pour de hommes ou des femmes dans leurs situations, de savoir que, même si ça n’avait pas été facile au début, tout allait bien désormais. Leurs familles avaient accepté le couple merveilleux qu’ils formaient, même si quelques craintes persistaient, ils savaient tous qu’il n’y avait qu’ensemble qu’ils seraient heureux. Parler de leurs mères étaient importants, sans pour autant laisser entrevoir son amertume envers Haruka. Il n’aimait pas cette femme, ce n’était pas pour autant qu’il voulait la traîner publiquement dans la boue, se montrer désagréable à son égard. Elle restait la mère de son fiancé, et par extension, qu’il le veuille ou non, elle faisait un peu partie de sa famille aussi désormais. Keisuke avait été le premier à les accepter, il était effectivement du genre à relativiser, à ne pas chercher d’histoire. Un sourire fier étira ses lèvres quand Haruto précisa combien Mamie Shizue l’appréciait, toujours terriblement heureux de l’entendre. « Oui, c’est ce qui compte le plus. Ils avaient aussi des doutes au début, mais ils ont fini par comprendre, accepter. Ils voient qu’on est heureux ensemble, que c’est sérieux et qu’on a des projets concrets pour l’avenir. »

L’interview toucha à sa fin, un large sourire orna ses lèvres alors qu’il remercia la personne qu’il filmait après avoir dit au revoir à la caméra. Filant à la loge, un petit cri de surprise suivi d’un rire lui échappa alors que son homme le plaquait contre la porte pour l’embrasser. Ses bras se refermèrent autour de son cou pour prolonger l’échange, laissant ses doigts glisser dans ses cheveux. « Notre première ? Tu veux en avoir d’autres ? » Son sourire se fit amusé alors qu’il frottait doucement son nez contre le sien. « On était très bien. Et pour les réactions, on aura sûrement des insultes en tout genre, mais on s’en fiche de ça. C’est nous deux le plus important. Qu’on nous entende. Et on nous entendra. » Il l’embrassa encore, un peu déçu de le voir s’éloigner ensuite, il tendit sa main pour venir le coller encore un peu. « Moi aussi. J’aimerais vraiment que d’autres se sentent inspirés par cette vidéo. Qu’ils se disent qu’ils sont pas seuls. Le Japon a besoin de ça. » De changement, de voir les choses changer. « Alors on y va. » Se changeant rapidement, Ji Hoon quitta la loge, pour les derniers moments du shooting.

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